6 juillet 2019 6 06 /07 /juillet /2019 15:43

Comme notre équipe municipale, le Comité seynois des usagers des mobilités a toujours fait connaître son intérêt pour le projet de tramway de la métropole toulonnaise, devant relier l'université de La Garde au site des chantiers de La Seyne.

Mais les mêmes raisons qui justifient que la démocratie locale compte chez nous pour alimenter la réflexion et les décisions du conseil municipal commandent que, au sein de la métropole, lorsqu'on est minoritaire, on respecte les choix qui recueillent l'assentiment du plus grand nombre. La majorité métropolitaine a opté, à la place du tramway sur rails, pour un “bus à haut niveau de service” (BHNS), sorte de “super-bus” de grande capacité, à forte fréquence, prioritaire et circulant sur des voies dédiées. C'est ainsi.

L'objectif est alors de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de tirer le meilleur parti possible de ce choix pour le territoire seynois. Et, patiemment, on peut y parvenir. Surtout lorsque des opportunités complémentaires se font jour...

 

LE "SUPER-BUS" SUR UN SITE QUI LUI SERA PROPRE EST À NOTRE PORTÉE

Initialement prévu en plusieurs tranches (grosso modo en première phase La Garde <–> Toulon puis Toulon <–> Gare de La Seyne, et en deuxième phase Gare de La Seyne <–> Port de La Seyne, Le Pradet <–> La Garde, puis Port de La Seyne <–> Pin-Rolland), le tracé de la ligne de tramway imaginée depuis 1972 demeure à l'ordre du jour pour le futur BHNS.

D'ailleurs, à La Seyne comme dans les autres communes traversées, des aménagements de voirie destinés à un site propre dédié au tramway ont été réalisés au fil des années. Ces voies sont en attente, comme le long du site des anciens chantiers (1,3 km), ou servent à la circulation des bus, comme de Berthe au carrefour du 8 mai 1945 (1,7 km). Le "pont-rail / pont-route" permettant au BHNS venant de Toulon et du technopôle d'Ollioules de franchir la voie ferrée est construit. Ce qui est fait n'est plus à faire.

C'est cet argument d'environ 3 des 4,5 km de tracé déjà réalisés ou presque sur notre commune qui nous ont permis de plaider auprès de la métropole pour obtenir des avancées importantes...

> la liaison gare SNCF de La Seyne – Centre de La Seyne sera avancée de la phase 2 à la phase 1 ;

> le chantier du pôle intermodal train / BHNS / bus / parkings / vélos de la gare SNCF de La Seyne va démarrer avant fin 2020 pour une durée de deux ans (pour l'agrandir, cliquez sur le schéma ci-contre — ci-dessus pour la lecture sur les mobiles) ;

> le terminus du BHNS sera reporté du Port de La Seyne à Bois Sacré, vers l'entrée du terminal des croisières.

Et, en combinant les budgets des programmes métropolitains de voiries avec ceux du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) dont doit – enfin, car ça fait 7 ans qu'on attend ! – bénéficier notre centre ancien du fait de son caractère de quartier prioritaire "politique de la ville" (QPV), le projet pourra être parachevé de la façon suivante...

> la métropole élargira le quai du port pour reporter le trafic automobile sur la mer – en reconstituant l'offre d'anneaux pour les bateaux – et transformer les terrasses et voies actuelles en place urbaine apaisée, dédiée aux commerces, aux piétons, aux vélos et au BHNS ;

> l'avenue Gambetta et la place Ledru-Rollin seront traitées de la même manière que la place urbaine du port.

 

 

 

UN "TRAIN-NAVETTE" TOUTES LES 10 MINUTES DANS CHAQUE SENS

Mais ce n'est pas tout. La commune et la métropole travaillent avec SNCF-Réseau pour faire avancer l'idée d'une sorte de Réseau express régional (RER) toulonnais. Ce projet vise à garantir une offre de « trains-navettes » toutes les 10 à 15 minutes dans chaque sens entre une gare de l'Ouest toulonnais (de préférence Ollioules–Sanary, éventuellement La Seyne–Six-Fours) et l'Est toulonnais (vers Carnoules pour moitié, vers Hyères pour l'autre).

L'élément nouveau que nous avons obtenu – réalisable grâce au nouveau système de signalisation ERTMS et des aménagements ne nécessitant pas la création d'une troisième voie –  est que cette perspective est désormais prévue dans la phase 1 de la Ligne nouvelle pour un début des travaux en 2023 en vue d'une mise en service vers 2027-2029, soit avec plus de dix ans d'avance sur le calendrier initial. Cliquez sur le planning ci-contre pour l'agrandir.

Avec la création programmée de deux nouvelles gares toulonnaises, la métropole disposera donc d'un RER desservant à un rythme soutenu, depuis La Seyne–Six-Fours ou, mieux, depuis Ollioules–Sanary, les gares de Toulon–L'Escaillon, Toulon–CentreToulon–Sainte-Musse, La Garde, La Pauline, se poursuivant d'une part vers celles de La Crau et Hyères, d'autre part vers celles de Solliès-Pont, Cuers–Pierrefeu, Puget-Ville et Carnoules. La SNCF envisage une capacité de transport de 200.000 passagers supplémentaires. De quoi inciter au délaissement de la voiture...

J'ai donc donné mon accord à SNCF-Réseau pour que, si le terminus Ouest de ce RER ne peut se faire à la gare d'Ollioules–Sanary, il soit prévu chez nous, sous réserve que les accès routiers soient calibrés en conséquence, que soit réalisé le pôle intermodal (ce qui, sauf imprévu, sera le cas), et que le BHNS ait avancé concomitamment. Une autre solution, que je soumettrai à la SNCF, serait que soit créée cette gare-terminus de l'Ouest de Toulon dans la zone d'activité économique des Playes, comme cela avait été envisagé aux débuts des études de la Ligne nouvelle, ce qui pourrait en outre répondre aux vœux, que je partage, de l'Association de développement des entreprises de Toulon Ouest (ADETO), facilitant les mobilités des 17.000 salariés des 1.500 entreprises de notre pôle d'activités.

Il ne faut pas laisser retomber le soufflé. J'ai donc également donné mon accord pour que la concertation avance au rythme prévu par la SNCF. Un « atelier riverain » se tiendra sous peu, auquel j'ai convié une délégation de notre Comité des usagers des mobilités. Le maître d'ouvrage tiendra une permanence à la mairie le 25 juillet au matin. Et une réunion publique locale avec la SNCF sera organisée le lundi 7 octobre à 17 heures à la mairie.

 

AJOUTANT LE BATEAU-BUS AU TRAIN ET AU SUPER-BUS, ON DEVRAIT Y ARRIVER...

À défaut du tramway tant espéré, mais désormais remisé aux oubliettes des mobilités par des choix démocratiques – le président de la métropole, maire de Toulon, il faut le reconnaître, a été réélu par ses concitoyens en indiquant explicitement son intention de renoncer au tramway –, la combinaison de divers modes de transports collectifs devrait tout de même, dans la décennie à venir, permettre aux Seynois et leurs visiteurs de disposer d'un maillage de lignes structurantes, cadencées de 10 à 20 minutes, en correspondance entre elles en plusieurs endroits, sous réserve que la réalisation des aménagements nécessaires aura été finalisée par la métropole.

Ça donnerait un réseau de lignes qui ressemblerait au schéma ci-dessous, complété, naturellement, des petites lignes de bus intracommunales et intercommunales, ainsi que des dispositifs d'appel-bus et services adaptés aux personnes à mobilité réduite, destinés au rabattement des usagers vers les lignes de train, super-bus et bateaux-bus à forte fréquence.

Et si, un jour, une autre majorité métropolitaine promotrice du tramway accède aux responsabilités, le schéma général ne changera pas. 

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mobilités et stationnements