22 décembre 2021 3 22 /12 /décembre /2021 08:04
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Après avoir exposé dans un précédent article l'enjeu de la concertation ouverte par la Métropole sur le projet de "bus à haut niveau de service" (BHNS), il semble utile d'entrer un peu dans le détail et d'évaluer si les documents soumis à l'avis des habitants des cinq communes traversées, dont La Seyne, attestent toujours de la prise en compte des vœux recueillis lors des réunions publiques de 2016 qui avaient permis d'aboutir à un avant-projet assez satisfaisant.

Or le projet de tracé présenté aujourd'hui suscite des interrogations. Et pas des moindres. La Métropole ayant pour habitude de suivre les avis des municipalités de ses communes membres, la maire de La Seyne doit s'expliquer, d'autant plus qu'elle n'avait émis aucune réserve lorsqu'elle était conseillère municipale d'opposition et que ses documents de campagne sont muets sur le sujet. Et consulter les Seynois pour porter leurs vœux à la Métropole.

 

Grosso modo, la partie seynoise du tracé est conforme à l'avant-projet. En particulier, l'entrée en centre-ville, en venant de Toulon, est prévue par l'avenue Gambetta, qui sera dédiée aux modes doux. Et le terminus est bien prévu aux alentours de Bois Sacré et non au niveau du port, voire à la gare SNCF, comme cela avait été un temps envisagé. Les demandes que j'avais exprimées sont satisfaites. Mais il reste qu'une option que nous avions rejetée refait surface, et qu'un sujet important pour l'environnement ne semble pas avoir été traité.

 

BERTHE, PAS CONSIDÉRÉ COMME UN UN QUARTIER COMME LES AUTRES ? 

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Voilà en effet qu'apparaît dans les documents soumis à concertation l'hypothèse d'une liaison qui, longeant la zone portuaire de Brégaillon par la voie départementale entre la Pyrotechnie et l'entrée du centre-ville, ne desservirait pas le quartier Berthe, voire non plus la gare SNCF de La Seyne-Six-Fours (tracé bleu sur la carte).

Il demeure certes sur les plans un tracé alternatif traversant le quartier Berthe (tracé vert sur la carte). Serait-ce à dire que certains "super-bus" auraient un trajet direct délaissant la gare, le plus grand ensemble d'habitat social du Var où vivent près de 15.000 personnes, un grand pôle commercial, un collège, des écoles et deux crèches, des équipements sociaux, culturels et sportifs, des lieux de culte, la médiathèque, l'hôpital, le commissariat de police, autant de services publics ou privés qui bénéficient à toute la population, bien au-delà de celle du quartier, tandis que d'autres “super-bus“ – mais à quelle fréquence ? – assureraient ces dessertes ?

Ça serait inacceptable, nous l'avions dit, et l'hypothèse d'un trajet direct via Brégaillon avait été écartée. Ça le serait parce que la desserte d'un quartier populaire vulnérable par un transport commun moderne et cadencé à un rythme garanti d'une moyenne de 10 minutes est un vecteur majeur de lutte contre la ségrégation urbaine, un soutien indispensable à la mobilité pour l'insertion sociale et professionnelle des habitants en difficulté qui gagneront en dignité, et une voie pertinente pour le changement positif de l'image d'un quartier en souffrance. Ça le serait aussi parce que le site propre sur lequel circulera le "super-bus" a été réalisé par la commune pour le tramway il y a vingt ans, permettant une traversée rapide du quartier ne nuisant pas au temps de trajet, et que la poursuite de son délaissement serait un gâchis des moyens publics investis.

Et, à ceux qui rétorqueraient que la desserte de la zone industrialo-portuaire de Brégaillon est nécessaire, il convient de rappeler que devait être étudiée l'hypothèse d'une liaison cadencée par bus depuis la gare et, en sens inverse, depuis le centre-ville, où existeront deux sites intermodaux (train/BHNS/bus et bateaux-bus/BHNS/bus), y compris en accédant au cœur du site portuaire sécurisé, à l'instar des trois lignes de bus internes à la Base navale militaire de Toulon.

Le sujet est d'importance pour la cohésion sociale et l'équité entre territoires et habitants. Les Seynois doivent se prononcer.

 

À LA LIMITE OLLIOULES – LA SEYNE, L'ENJEU ENVIRONNEMENTAL

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L'autre sujet qui pose problème concerne les communes d'Ollioules et de La Seyne, aux alentours de la gare SNCF. Des agriculteurs, des associations environnementales et de promotion des mobilités propres l'ont soulevé lors d'une enquête publique. Ils exposent leurs inquiétudes dans une interview donnée à France 3 que j'invite à regarder ci-dessous.

Ils contestent le tracé, qui demeure inchangé sur les documents soumis à la concertation, proposant une alternative : à partir d'un embranchement à l'arrêt de Bon-Rencontre (repéré en violet sur le plan), la création deux lignes de “super-bus“, l'une desservant la base terrestre du technopôle de la mer à Ollioules (en orange sur le plan), l'autre empruntant la voirie départementale existante via le cimetière ouest de Toulon et Lagoubran (en bleu turquoise sur le plan). Cette hypothèse supprimerait toutefois la desserte de la zone commerciale du quartier Quiez à Ollioules (tracé en gris sur le plan).

Les préventions écologiques sont fondées. Mais demeure la même question que celle qui se poserait pour Berthe et Brégaillon, avec une alternance de “super-bus” venant de Toulon, l'un desservant le technopôle d'Ollioules, l'autre Lagoubran et La Seyne : est-il acceptable qu'un transport en commun structurant n'assure une desserte que tous les quarts d'heure aux heures de pointe et toutes les demi-heures en heures creuses ? La fréquence et la rapidité sont indispensables pour inciter à délaisser la voiture.

Là encore, les Seynois, les entreprises et associations du territoire, doivent être invités par leur maire à plancher sur le sujet avant la réunion de concertation officielle du 18 janvier.

Un tracé faisant le plus possible consensus, issu d'une démarche démocratique large, doit être proposé par la municipalité à la Métropole.

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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 06:20

C'est un élément déterminant de la qualité de vie à La Seyne et dans l'agglomération toulonnaise. La Métropole a lancé une concertation des habitants des cinq communes qui seront reliées à une cadence significative par ce qui est appelé « super-bus ».

C'est un projet ayant remplacé celui d'un tramway espéré depuis des décennies, mais qui n'a hélas pas été retenu par la majorité des maires de Toulon Provence Méditerranée. Mais mieux vaut tout de même un « super-bus » que rien.

Il est d'autant plus important que les Seynois se saisissent de l'opportunité que la Métropole leur offre de peser par leurs remarques, avis et exigences sur ce programme de mobilités nouvelles.

D'autant que bien des questions se posent encore. Et que de nouvelles ont récemment surgi.

 

UN TEMPS DE CONCERTATION, ÇA SE PRÉPARE DÉMOCRATIQUEMENT

Sauf à ce qu'elles revêtent désormais le caractère hermétique et confidentiel d'une caste éclairée, même en fouillant à fond dans les pages d'un quotidien local et dans les magazines et sites Internet municipaux, on ne parvient plus à trouver trace d'une quelconque invitation aux citoyens, comités d'intérêt local, acteurs économiques et associatifs, à préparer en amont avec leurs élus communaux le seul temps de concertation prévu à La Seyne ( le mardi 18 janvier à 17 heures à la Bourse du Travail ).

Il existe bien toujours cependant un “comité des usagers des mobilités” ouvert à tous et dont c'est la fonction. Celui-ci a pourtant joué un rôle déterminant pour obtenir des améliorations de l'offre de transports en commun et de mobilités propres pour notre commune. On se souviendra par exemple que le poids des Seynois, présents en nombre à la concertation organisée par SNCF-Réseau après avoir longtemps travaillé ensemble au sein de ce “comité”, a été déterminant pour l'obtention du futur “RER toulonnais” et notamment la localisation de son terminus ouest à Saint-Cyr et non à Ollioules ou La Seyne, réglant ainsi les enjeux d'encombrements routiers qui auraient résulté du choix initial. Cette démarche d'implication citoyenne qui valait pour le projet de train cadencé à 15 minutes ne vaudrait-elle pas dans l'esprit de la maire pour le « super-bus » à desserte rythmée de 7 à 13 minutes selon les moments de la journée ?

 

DES ÉCHANGES QUI DÉRANGERAIENT LES ÉLUS SEYNOIS ?...

Il est vrai que les documents proposés par la Métropole pour servir de support à la concertation révèlent des éléments nouveaux par rapport à l'avant-projet de 2016, manifestement issus d'une évolution de la vision municipale sur le sujet, qui peuvent à juste titre susciter l'inquiétude des Seynois.

Cela concerne le tracé en site propre dédié et les dessertes des quartiers, le calendrier de réalisation de la partie seynoise du futur “bus à haut niveau de service”, et les parkings-relais et pôles d'intermodalité (les endroits où d'autres modes de déplacement, individuels ou collectifs, sont connectés au “super-bus”).

J'ai eu des échanges avec certains de mes concitoyens, dont des personnes ayant pris part aux travaux de notre “comité de usagers des mobilités” qui semble bien avoir été placé en léthargie. Ils décèlent les mêmes risques d'entourloupes que moi et ne mettent pas en cause a priori la Métropole. J'invite les visiteurs de mon blog à se faire une idée dans les jours à venir, au travers de trois futurs articles thématiques que je mettrai en ligne sur la question...

 

Pour en savoir plus :

> Un tracé seynois à améliorer

> Un inquiétant calendrier de réalisation

> Des pôles d'échanges intermodaux à parfaire

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 06:41

Le quotidien Var-matin rapporte ce mardi la présentation par la municipalité des orientations de la Métropole TPM en matière portuaire à une association de résidents d’un quartier. Ça appelle pas mal de questions.

Ce sont des interrogations sur la forme de la communication, d’abord, mais aussi et surtout des besoins de précisions sur le fond, pour répondre aux inquiétudes économiques, sociales et environnementales que suscitent les informations données par la Ville.

La Métropole, seule compétente en matière portuaire, a le devoir de s'exprimer pour confirmer ou non les annonces des élus municipaux.

 

DES INTERROGATIONS SUR LE MODE DE COMMUNICATION

On se demande pourquoi une association d’habitants est informée avant le conseil municipal, voire avant le collectif des comités d’intérêt local (CIL), jamais réuni depuis 2020. C'est une curieuse conception de la démocratie locale...

Pourquoi aussi est-ce la Ville qui annonce des choix alors qu’elle n’a aucune compétence en matière portuaire ? Les priorités exposées sont-elles vraiment celles de la Métropole TPM, seule institution responsable des ports ?...

 

DES INCIDENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

La réalisation d’une passerelle routière appelée « pont de la réconciliation » risquerait fort de ne pas… réconcilier les opérateurs économiques du secteur du nautisme, notamment ceux de l'Espace Grimaud, avec les institutions publiques. Elle imposerait en effet le transfert de 110 anneaux de petits voiliers du « vieux port » qui, du fait de la hauteur de leurs mâts, ne pourraient plus franchir la passe. Leur réinstallation annoncée le long des quais des anciens chantiers navals au tirant d’eau exceptionnel et unique dans la région grèverait les possibilités, prévues depuis des années, d’y accueillir des unités importantes en hivernage ou en attente d‘entretien et réparation dans nos entreprises locales en concurrence rude avec celles d’autres ports de Méditerranée. Cela fragiliserait gravement l’activité économique, donc l’emploi, d’une filière-phare et des activités tertiaires connexes.

On sait que ce pont est une promesse de campagne de la maire. Mais on se grandit toujours en acceptant de réorienter ses choix. Pourquoi ne pas s’en tenir à l’élargissement du quai du port actuel, ne nécessitant que la relocalisation de 40 anneaux ? La Métropole est-elle prête à prendre et assumer un tel risque économique et social ?…

 

DES CONSÉQUENCES ENVIRONNEMENTALES ET URBAINES

Renoncer à l’élargissement le long des quais actuels du « vieux port » enterrerait la possibilité d’y réaliser l’indispensable site propre du futur bus à haut niveau de service et les voies cyclables prévues. Le développement des mobilités douces est le seul moyen de relancer la fréquentation du centre-ville, de désengorger la traversée du port et de prendre notre part dans la réduction des émissions de gaz nuisibles à la qualité de vie urbaine et au climat. Sans desserte moderne et propre en proximité immédiate, stimulant la rénovation de l'habitat et de l'activité commerciale, des fresques, des animations culturelles et festives, certes bienvenues comme l'actuelle sur le thème de « l'écume de nos déchets », ne suffiront jamais à redynamiser notre centre ancien.

Le renoncement à ce projet vital d’investissement pour reporter ses financements sur un « pont de la réconciliation » risquerait fort de ne pas… réconcilier les institutions publiques avec les commerçants et services du centre-ville, avec l’hôtel Mercure cerné par quatre voies de grande circulation, avec les concepteurs du Parc de la Navale qui en détiennent la propriété intellectuelle, ni avec les gens attachés au patrimoine historique, parmi lesquels le ministère de la Culture dont on se demande s’il apprécierait qu’une autoroute urbaine vienne jouxter le monument classé qu’est notre pont transbordeur.

La Métropole, responsable du projet de rénovation urbaine du centre-ville autant que des ports, des parcs urbains, des voiries, de l'économie et des transports collectifs, suit-elle la municipalité seynoise sur cette orientation ?...

 

DES BESOINS IMPÉRIEUX DE RÉPONSES AUX USAGERS ET CITOYENS

Enfin, si l’on doit se réjouir des annonces de mises en chantier des réhabilitations, sur lesquelles nous avons travaillé avec la Métropole depuis des années, des ports de la Petite Mer et de Saint-Elme, y compris en assumant pour des raisons d’équilibre économique une extension du nombre d’anneaux de ce dernier, il reste à préciser les intentions de TPM en matière de ce que la Ville annonce comme un projet de « gestion globale » de l’ensemble des ports par le futur concessionnaire pour la désignation duquel un appel à candidatures va être lancé l'an prochain.

Les associations de plaisanciers vont-elles conserver leur place, en particulier pour le Port du Manteau dont la petite mais très active société nautique assume aujourd’hui très bien la gestion de ses espaces portuaires ?…

Tout ça fait beaucoup d’interrogations. La Métropole a le devoir de s’exprimer sur ces enjeux.
 

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12 octobre 2021 2 12 /10 /octobre /2021 02:17

Il faudrait faire preuve d'une coupable inconséquence pour renier aujourd'hui ce que l'on projetait hier. La municipalité a raison d'entamer le chantier imaginé il y a trois ans pour « apaiser le centre-ville » en élargissant la zone piétonne.

Ce sera un vrai changement indispensable pour la redynamisation de notre ville historique. Mais cela suppose une véritable, constante et large association des riverains, des usagers, des commerçants et professions de services à la définition des stratégies de mise en place pour leur environnement urbain. Il faut donc « se hâter lentement ». Et, sans faire de procès d'intention, c'est peut-être là qu'un effort est à accomplir.

 

LA CONCERTATION CITOYENNE EST UN DEVOIR, C'EST MÊME UNE OBLIGATION LÉGALE

La concertation citoyenne est d'ailleurs imposée par la Loi. Le fonctionnement permanent du « conseil citoyen », composé d'habitants du quartier officiellement installés par arrêté du préfet après une procédure de désignation, accompagnant les décideurs pour la conception, la programmation et le suivi de la réalisation de chaque opération du « nouveau programme national de rénovation urbaine » (NPNRU) de notre centre-ville, est une obligation légale. Des représentants de cette instance doivent même siéger au sein du comité de pilotage du NPNRU réunissant l'État, la métropole, porteuse du projet, les collectivités locales, dont la Ville, et l'ensemble des partenaires institutionnels.

À La Seyne, nous disposons en outre d'autres instances permettant aux citoyens volontaires d'enrichir la réflexion, formuler des propositions et contrôler le suivi des opérations : les « conseils de quartiers » qu'animent les « adjoints de quartiers », les « comités d'usagers des services publics », dont celui dédié aux mobilités, la « charte » et les réunions avec la municipalité des « comités d'intérêt local » (CIL), dont celui du centre-ville.

Là où le bât blesse, on espère plutôt par manque d'expérience après seize mois de mandat que par volonté de s'exonérer du recueil des avis des concitoyens, c'est que ces instances, lieux et temps d'échanges, pourtant présentés sur le site Internet de la Ville, sont, à l'exception des CIL, qui sont des associations autonomes, désespérément en quasi sommeil. Ce ne sont pourtant pas des gadgets. Sauf à courir à l'échec, on ne peut décider du cadre de vie et du fonctionnement urbain contre l'avis des gens qui vivent la cité.

 

LA MISE EN ŒUVRE D'UN PROJET INITIÉ AVEC LES CITOYENS PAR L'ANCIENNE MUNICIPALITÉ 

La chance qu'a la municipalité, c'est que, justement, pour l'élaboration du projet et de la programmation du NPNRU du centre-ville, les concertations ont bien eu lieu durant des mois, voire des années, pour aboutir fin 2019 au projet global de rénovation dont la métropole, porteuse du projet, a pu entamer la mise en œuvre avec la place Germain-Loro qui en fut la première réalisation, sous le mandat de l'équipe municipale élue en 2020.

Ainsi, si l'on compare (ci-dessous) le plan de site piétonnier que la métropole a arrêté avec les citoyens, mon équipe municipale et les financeurs publics en 2019, et celui que présente aujourd'hui la Ville pour le compte de la métropole, on notera une quasi parfaite similitude. En outre, le calendrier est respecté. Il ne reste plus qu'à entreprendre un effort d'information, d'explication, d'écoute des suggestions d'amendements et d'améliorations, et d'accompagnement pédagogique constant de la mise en œuvre. Surtout, pour garantir le succès, ne rien imposer malgré les inévitables changements d'habitudes que cela entraînera !

Moi, je serais ravi que la réussite de cette « piétonnisation » espérée soit au rendez-vous, comme je l'ai été lorsqu'a été inaugurée la nouvelle place Germain-Loro que nous avions conçue et dont nous avions obtenu le financement. Et peu importe qui de la réalisation tirera la couverture politicienne à soi.

 

 

 

 

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7 octobre 2021 4 07 /10 /octobre /2021 09:02

Le président de la métropole Hubert Falco a décroché la timbale. Sur les 162 projets de transport en commun et pôles intermodaux (lignes de métro, de tramway ou de bus à haut niveau de service, pôles d'échange) auxquels l'État va apporter sa contribution financière, Toulon Provence Méditerranée a obtenu avec seulement six autres intercommunalités la plus haute subvention possible : 40 millions d'euros.

L'obtention de cette opportune aide gouvernementale mérite d'être saluée. Pour les Seynois, ça suppose désormais d'obtenir de la métropole et de la commune des choix pertinents, nécessitant peut-être, des efforts de conviction et d'amicales pressions.

 

Il faut en effet maintenant, sans tarder, à défaut de mettre sur les rails le projet de tramway, définitivement enterré par cet appui de l'État explicitement dédié à un bus à haut niveau de service (BHNS), faire avancer le programme d'un transport en commun moderne sur des voies dédiées entre La Garde et La Seyne.

Il devra être de grande capacité, à énergie propre, rapide, prioritaire aux carrefours, passant par des pôles d'interconnexion modale (futur RER du Grand Toulon, lignes de bus et bateaux-bus, parkings-relais de voitures et de deux roues, ...), et desservant autant les sites structurants de la métropole que la plupart des quartiers urbains fragiles à désenclaver (Sainte-Musse, centre de Toulon, La Beaucaire, Berthe, centre de La Seyne).

 

LE DIALOGUE AVEC LA MÉTROPOLE A DÉJÀ PERMIS D'AMÉLIORER LE PROJET POUR LA SEYNE

C'est dans le dialogue fructueux avec la métropole que nous avons pu tour à tour obtenir que, plutôt que d'avoir un terminus ouest à la base terrestre du Technopôle de la Mer à Ollioules, le futur BHNS aille jusqu'au terminal maritime de Bois Sacré, via la gare SNCF de La Seyne-Six-Fours, que le tracé emprunte la partie desservant Berthe des 4,5 kilomètres de voies du site propre que la commune a réalisé dans la perspective de l'arrivée du tramway depuis la fin des années 1990, et que le projet d'élargissement du quai Saturnin-Fabre, sur le port, pour permettre le report des voies routières et dégager de l'espace pour les modes doux, dont le BHNS, soit pris en compte par la métropole en complément du programme de rénovation urbaine du centre ancien.

 

UN APPEL À LA VIGILANCE DE LA MUNICIPALITÉ SEYNOISE

L'annonce par la métropole d'une mise en service en 2024 du tronçon reliant l'Université de Toulon (Bir-Hakeim) à la base terrestre du Technopôle de la Mer (Ollioules) doit interpeller la municipalité. Il était acquis que la première phase aurait la gare de La Seyne pour terminus ouest.

Pour ne pas ignorer les difficultés environnementales justifiant les remarques, estimées en bonne partie fondées par la justice administrative, d'associations pour la réalisation du tracé dans ce secteur, il est possible d'avancer en reportant le site propre sur un tracé direct de l'ouest de Toulon vers La Seyne, et en réalisant un "Y" permettant aussi de desservir le Technopôle d'Ollioules. Dans tous les cas, il appartient à la maire d'engager un dialogue constructif avec la métropole pour ne subir ni retard ni recul pour la desserte de La Seyne.

 

À LA COMMUNE D'ÉVITER DE FREINER LA VOLONTÉ MÉTROPOLITAINE

Il ne faudrait donc pas non plus que le projet de "pont de la réconciliation" dont rêve la maire vienne perturber le programme et surtout le calendrier. Est-il en effet raisonnable d'espérer une réalisation de cette étrange infrastructure d'ici à 2028, année retenue par la métropole pour la mise en service du deuxième tronçon prolongeant le TCSP jusqu'à Bois Sacré ?

Combien d'années faudra-t-il pour obtenir les autorisations de la Chambre de commerce et d'industrie, concessionnaire du port, qui devra relocaliser (où ?) les anneaux des bateaux amarrés ?

Combien d'années faudra-t-il pour obtenir les autorisations de la Marine nationale qui est très réservée sur la réalisation d'un tel projet dans la rade militaire ?

Combien d'années faudra-t-il pour obtenir les autorisations du ministère de la Culture qui ne voit pas d'un bon œil un tel ouvrage à proximité du pont levant classé à l'inventaire des monuments historiques ?

Combien d'années faudra-t-il pour obtenir les autorisations des ministères en charge de l'équipement et de l'écologie perplexes quant à la réalisation de voies nouvelles d'accès au pont en périmètre classé "zone d'aléa de submersion marine" ?

Combien d'années faudra-t-il pour obtenir les autorisations du groupe de paysagistes et urbanistes qui détient la propriété intellectuelle du Parc de la Navale que traverseraient les voies à grande circulation d'accès au pont ?

Et enfin combien d'années faudra-t-il pour obtenir la décision de la métropole qui, seule compétente en matière d'équipements de voirie, pourrait n'être pas vraiment disposée à financer un investissement plus coûteux que l'élargissement des quais du port ?...

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mobilités et stationnements
31 mai 2021 1 31 /05 /mai /2021 04:48

En politique, hélas, il y en a que les contrevérités n'étouffent pas. La parution récente du dernier bilan de l'Autorité de régulation des transports (ART), entité publique indépendante, met à mal les affirmations de M. Muselier dans son bilan de président de Région.

Qualifiant la Région Provence de « pire région de France » en matière de transports régionaux au moment de son élection et annonçant qu'elle fait désormais partie du « top 3 », le président sortant a manifestement le satisfecit facile.

Mais les chiffres officiels attestent du contraire...

 

Le bilan de M. Muselier fait état d'une évolution pour le moins positive de l'offre de services ferroviaires régionaux depuis son élection. Il l'expose dans un encadré « avant / aujourd'hui » :

Vérifions ses affirmations. Le graphique ci-dessous, extrait du rapport 2016 officiel de l'ART, première année du mandat de M. Muselier (il a été élu en décembre 2015), met en évidence les annulations et les retards des trains express régionaux (TER) comparés entre les diverses régions françaises.

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M. Muselier dit la vérité : à cette époque là, la Provence était bien la « pire région de France » avec 8% de trains annulés et 16% de TER en retard. Il ne ment pas non plus lorsqu'il note dans son bilan que, l'année précédente, 10% des trains (« 1 sur 10 ») avaient été annulés et que 20% (« 1 sur 5 ») avaient connu du retard, mais cela atteste que... son prédécesseur de gauche, M. Vauzelle, s'était bien attaqué au problème et que, infligeant de fortes amendes à la SNCF, il parvenait peu à peu à redresser la barre (de 10% à 8% d'annulations et de 20% à 16% de retards).

Le second graphique issu du dernier rapport publié par l'ART, ci-dessous, permet d'évaluer l'évolution des dysfonctionnements depuis l'élection de M. Muselier.

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Le taux de trains en retard a continué à baisser, passant de 16% à 13%, mais le taux de trains supprimés a augmenté, passant de 8% à 13%. Là, M. Muselier interprète à sa façon les chiffres. En évoquant « moins de 2% de trains annulés », il omet – délibérément ? – les 11% de trains déprogrammés, portant bien le taux réel de suppression à 13%. Et on se demande par quelle bizarrerie algébrique il peut affirmer qu'il y a « plus de 90% de trains à l'heure », lorsque les données attestent qu'il y a 13% de retards...

Ainsi, avec les chiffres attestés par l'ART, la Région Provence est bien loin d'être dans le « top 3 » de l'ensemble des régions françaises. À moins que M. Muselier n'interprète à sa façon le sens du terme anglais "top", un peu comme si on marchait sur la tête. Là, en effet, la Provence est bien dans le trio de tête des régions ayant le plus de trains supprimés (13%), derrière l'Occitanie (16%) et ex-æquo avec la Bourgogne-Franche Comté (13%). Quant au palmarès des TER en retard, la Provence est également dans le trio de tête, puisqu'elle est même n°1 avec 13%, devançant de justesse trois autres régions ex-æquo avec 12% de TER retardés (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France).

 

Alors, quelle est la réalité ? Oui, la situation demeure préoccupante. Et oui, des améliorations sont constatées. Mais elles résultent d'efforts conduits de façon continue depuis le mandat 2010-2015 de M. Vauzelle. Pourquoi affabuler sans cesse ? Pourquoi emberlificoter les résultats objectifs ? Pourquoi affirmer des contrevérités ?

Tout ça ne peut que nuire à l'image que se font les citoyens des acteurs de la vie politique, quels qu'ils soient. Et affaiblir la vie démocratique. Et ça, on sait à qui ça profite : à ceux qui, justement, n'aiment pas la démocratie, et qui sont aux portes de notre région.

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Action régionale Mobilités et stationnements
18 mai 2021 2 18 /05 /mai /2021 08:05

L'action solidaire et sociale n'est certes pas de la compétence d'un Conseil régional. Mais rien n'interdit à un républicain de prêter attention aux principes constitutionnels d'égalité et de fraternité.

En augmentant de 15 euros à 110 euros le prix à payer pour bénéficier de la "carte Zou ! Études" permettant aux enfants et jeunes de voyager sur les trains et cars régionaux, le président de la Région, M. Muselier, tout "Les Républicains" qu'il est, ne se montre pas moins bien peu "républicain".

Cette décision d'un accroissement de 733% a été un coup dur pour les jeunes en formation et leurs familles.

 

Il est difficile de mesurer l'impact de cette mesure bien inégalitaire car, entrée en vigueur à l'automne 2019, les jeunes bénéficiaires de 3 à 26 ans, des écoliers à ceux en formation professionnelle ou en service civique, en passant par les étudiants et apprentis, ont vu leurs vies fortement perturbées par la pandémie du coronavirus. Leurs besoins de déplacements ont été grandement réduits par les contraintes sanitaires préventives. La communication régionale évoque habilement le nombre de « 750.000 jeunes en formation », mais il ne s'agit que des bénéficiaires potentiels.  

En tout état de cause, le principe qui nous avait guidés en 2011-2012, avec le vice-président écologiste de la Région chargé des transports, Jean-Yves Petit, était celui de parvenir par la "carte Zou ! Études" à plus d'égalité entre les jeunes, le coût des mobilités constituant un frein à l'accès aux formations pour nombre de familles provençales. Or, depuis cette décision en forme de "coût dur", il n'est pas un élu local ou un agent d'un service social communal qui n'ait rencontré des jeunes ou des parents affligés, leur annonçant devoir envisager de renoncer à l'entreprise ou la poursuite d'une formation éloignée de leur lieu de résidence.

Et ce n'est pas la contrepartie d'une possibilité de voyager gratuitement sur l'ensemble des trains et cars régionaux, justification officielle, en plus de l'argument environnemental vertueux servi à toutes les sauces, de la multiplication par sept du coût de la carte, qui incite les jeunes les plus modestes à privilégier le train pour les déplacements de leurs temps libres. Un simple calcul montre qu'il leur faut effectuer plus de 600 km pour être gagnants. Outre le fait qu'ils ne disposent pas des moyens financiers de leurs loisirs, bien peu le font, d'autant que nos infrastructures ferroviaires datant du XIXe siècle contraignent l'organisation des TER et qu'il faut de 5 à 7 heures pour traverser la région Provence Alpes Côte d'Azur d'Arles à Menton, et jusqu'à 8 heures pour se rendre de Bollène à Briançon. À condition que les trains ne soient ni retardés, ni annulés, ce qui demeure hélas une réalité...

 

Si M. Tabarot, actuel vice-président LR en responsabilité des transports, avait un tant soit peu été à l'écoute des usagers, des jeunes et de leurs organisations, il aurait plaidé pour que l'aide régionale aux mobilités de la jeunesse, acte solidaire et égalitaire s'il en est, soit exclue de la pure "logique comptable“ qui a guidé M. Muselier tout au long de son mandat, vilipendant dans son bilan « les dérives budgétaires » de son prédécesseur, pour, finalement, se glorifier d'avoir réduit d'à peine plus d'un an la durée nécessaire au désendettement régional...

 

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16 mai 2021 7 16 /05 /mai /2021 16:44

« En 2016, la qualité de service de nos TER était dramatique ». C'est ce qu'affirme dans son bilan le président de la Région Provence, chef de file de la majorité de droite du Conseil régional. Et c'est vrai.

2016, c'est un an après son élection. Et c'est exact que M. Muselier a réussi le tour de force de réduire à néant en quelques mois les efforts que les gauches et l'écologie régionales avaient déployés entre 2010 et 2014 pour contraindre la SNCF à diminuer significativement les annulations et les retards des trains régionaux.

Il a bien fallu que M. Muselier et son vice-président en charge des transports, M. Tabarot, se ressaisissent pour parvenir aujourd'hui, six ans après, à un résultat à peu près identique à celui que nous avions obtenu. Six années blanches, il n'y a franchement pas de quoi s'en vanter.

 

Les chiffres sont là, accessibles sur les sites Internet.

Dès les deux premières années de leur mandat 2010-2015, les gauches et l'écologie régionales ont ramené de 10% à 2% le taux de trains supprimés, et de 16% à 12% le taux de trains en retard. Ces efforts, sous l'égide de Jean-Yves Petit, vice-président écologiste chargé des transports, furent couronnés dès 2012 par le "prix national du service aux voyageurs" que, comme président de la "commission régionale des transports et de l'éco-mobilité", j'ai reçu pour le Conseil régional cette année-là.

En 2016, de l'aveu même de M. Muselier, élu en 2015, dans le bilan qu'il publie, on a régressé avec 10% de trains annulés et un taux de TER retardés ayant atteint 20%.

Aujourd'hui, à la fin de son mandat, la Région, qui s'est heureusement ressaisie ces dernières années, affiche 2% de TER supprimés et 10% de trains qui ne sont pas à l'heure. C'est-à-dire exactement comme avant son élection, avec, il faut être honnête et précis, un léger mieux en matière de retards (de 12% à 10%).

Six années inutiles, donc. Mais on ne peut pas à la fois faire pression sur la SNCF, opérateur historique, et s'employer avec énergie à ouvrir les TER à la concurrence et la privatisation.

M. Muselier n'a donc pas de quoi fustiger ses prédécesseurs en qualifiant la Provence d'alors de « pire région de France » pour les transports, ni bomber le torse en annonçant qu'il a « gagné la bataille du rail » !

 

Ce n'est peut-être pas seulement pour les bisbilles internes au parti "Les Républicains" qui, étalées au grand jour, ne profitent qu'à l'extrême-droite, que M. Tabarot a été écarté de la liste que M. Muselier a présentée pour l'élection de juin prochain...

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Action régionale Mobilités et stationnements
10 mai 2021 1 10 /05 /mai /2021 14:22

Même si je dois déplaire à certains de mes amis politiques, je donne raison à la maire de La Seyne d'avoir pensé devoir mettre en œuvre une proposition de bon sens résultant d'une longue et sérieuse consultation de nos concitoyens et usagers : la modification des règles de stationnement aux alentours de l'embarcadère des bateaux-bus des Sablettes.

Et je lui donne tort d'avoir reculé.

Ce revirement illustre hélas que la municipalité a encore du chemin à faire en matière de démocratie participative. Un élu n'a pas à se renier devant des signatures de pétitions, si faciles à obtenir en grand nombre en quelques heures avec les outils numériques d'aujourd'hui, dès lors qu'il a été convenu avec ceux de ses concitoyens, individus et groupes organisés, qui se sont grandement investis, que la solution qu'ils ont travaillée avec les professionnels d'un sujet a été estimée utile et que la décision de la traduire en actes a été arrêtée.

C'est frustrant pour le “Comité des usagers des mobilités" et le “Conseil de quartier sud“. Auraient-ils donc conduit un travail inutile ?...

 

LES COMITÉS D'USAGERS ET CONSEILS DE QUARTIERS NE SONT PAS DES GADGETS

Parmi les outils de la démocratie locale, les "comités d'usagers" de divers services publics que mon équipe et moi avons initiés et fait vivre pendant une douzaine d'années associaient – et sont supposés associer toujours, si j'en crois la page du site Internet de la ville où ils continuent d'apparaître – des acteurs très divers de la vie locale : opérateurs économiques, associations, comités d'intérêt local (CIL), citoyens intéressés, etc. L'idée était bien d'associer nos concitoyens volontaires à la recherche des réponses les plus pertinentes possible à divers enjeux de la vie locale.

On ne peut pas solliciter nos concitoyens pour qu'ils s'impliquent dans la vie de la cité sans compter leur temps et leur énergie, et faire fi sous une "pression numérique" des solutions qu'ils ont élaborées en partenariat avec des personnes qualifiées qui ont elles-mêmes mobilisé leur expertise et leur professionnalisme sur tel ou tel sujet.

 

COMBINER USAGE DES BATEAUX-BUS ET ACTIVITÉS LITTORALES

Oui, il est aberrant que les parcs de stationnement jouxtant l'embarcadère des Sablettes servent de parkings-relais sans limite de durée aux usagers du transport public maritime, empêchant les automobilistes de La Seyne ou nos visiteurs de se garer pour profiter de notre environnement littoral, du parc paysager, de la plage, des commerces et des animations.

Oui, il ne faut bien sûr pas punir les gens qui font un effort environnemental citoyen de se déplacer en bateaux-bus et en bus en délaissant leur voiture.

Oui, il faut donc convaincre ces automobilistes utilisant les bateaux-bus pour se rendre pendant de longues heures à Toulon, notamment pour leur travail, d'utiliser le parc-relais de Tamaris, trop souvent vide. Bien sûr, ça suppose d'obtenir de Réseau Mistral, donc de la Métropole, que les dessertes de la ligne maritime 18M soient suffisantes et cohérentes : il faut notamment en finir avec des bateaux-bus qui passent devant l'embarcadère de Tamaris sans s'y arrêter.

Et, oui, si la zone bleue limitée à deux heures du parking Braudel est maintenue, il faut que Réseau Mistral ne considère plus qu'il s'agit là d'un parc-relais comme il apparaît encore sur son site Internet.

C'est toute une organisation répondant à ces exigences multiples qu'ont proposée après des mois de travail, entre 2016 et 2019, pour une mise en place à l'été 2020, les personnes investies dans le "comité des usagers des mobilités" dans lequel se sont fortement investis les membres du CIL des Sablettes et du conseil du quartier sud. La maire, sûrement conseillée par les fonctionnaires communaux et métropolitains qui ont suivi cette démarche, avait opté pour la mettre en œuvre. C'était bien.

 

DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE CONTRE REVENDICATION SPONTANÉE ?

Et, patatras, quelques centaines de "signatures digitales" surgissent, et voilà que l'acte démocratique participatif s'effondre devant une supposée pression populaire ! On revient en arrière, faisant peu de cas des citoyens et des fonctionnaires qui ont œuvré pour tenter d'améliorer les choses. C'est un non-sens.

Et, dussé-je me faire mal voir de certains qui comptent pourtant au nombre de mes amis politiques, s'étant engouffrés peut-être un peu hâtivement dans une contestation, j'assume de suggérer à la maire de persister et de réunir à nouveau les citoyens, individuels et organisés en associations, CIL et comités d'usagers, et les "pros" métropolitains et municipaux du sujet des mobilités urbaines, pour une relecture des enjeux et des solutions. Et, peut-être, car on se grandit en reconnaissant une erreur, de relancer cette nouvelle organisation du stationnement dont quelques individualités auront éventuellement à se plaindre, mais qui semblait répondre aux besoins du plus grand nombre.

C'est ça, la citoyenneté active et participative.

 

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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 05:58

Alors que les jours sont désormais comptés avant la clôture de la concertation lancée par la SNCF pour déterminer la localisation de la gare origine-terminus de la future ligne du « RER Grand Toulon », cet omnibus moderne qui reliera bientôt – probablement dès 2027 ou 2028 – via Toulon toutes les 15 minutes une gare de l'ouest de Toulon à Carnoules d'une part et à Hyères d'autre part, il n'est pas inutile que les Seynois et leurs voisins fassent connaître leurs visions sur l'emplacement à retenir pour cette station d'où partiront et arriveront les futures rames qui, vu leur bonne fréquence, inciteront à délaisser la voiture pour les trajets urbains et périurbains.

Lors de la réunion publique de concertation qui s'était tenue en 2019 à la mairie de La Seyne, un avis favorable quasi unanime avait été émis sur le bien-fondé du projet. Une majorité souhaitait une gare « le plus possible à l'ouest de Toulon » pour désengorger le réseau routier du territoire allant des Bouches-du-Rhône au chef-lieu du Var. Il restait à définir sa localisation...

 

 

UNE NOUVELLE CONCERTATION IMPORTANTE JUSQU'AU 30 DÉCEMBRE

Une nouvelle concertation sur le sujet est ouverte sur Internet jusqu'au 30 décembre. Comme souvent en pareil cas, ce sont majoritairement des opposants au projet qui s'y sont exprimés depuis le 20 novembre. Beaucoup ne veulent pas de la gare terminale à Saint-Cyr, comme le propose désormais la SNCF, alors qu'elle en avait jusqu'à lors écarté le principe (voir ci-dessous l'avis du chef de projet), voire carrément pas de ligne de RER.

Or beaucoup de ces avis individuels ne sont pas fondés sur l'intérêt général. C'est en recueillant ceux des habitants, des acteurs économiques et du monde associatif, et en échangeant avec les maires voisins, dont celui d'Ollioules qui refuse à juste titre la déstructuration complète du quartier historique et protégé de Pépiole où la transformation de la gare Ollioules-Sanary aurait permis d'implanter la station origine-terminus, que nous avions forgé notre position. Et que nous l'avions promue auprès des autorités. Tout notre argumentaire d'alors est à retrouver ICI.    

 

POUR UNE GARE ORIGINE-TERMINUS À SAINT-CYR-SUR-MER

Aujourd'hui, l'évolution positive de l'avis de la SNCF sur la faisabilité d'un terminus à Saint-Cyr devrait inciter nos concitoyens, nos chefs d'entreprises et nos acteurs sociaux à peser pour que cette option soit retenue. À défaut, il ne resterait que la solution d'une implantation à La Seyne, certes utile pour nos habitants et notre dynamique économique, mais qui ne règlerait en rien la densité de circulation automobile depuis Saint-Cyr, Bandol, Le Beausset, Évenos, Sanary et Ollioules, au contraire puisque ce serait notre propre réseau local qui pourrait se voir rudement engorgé du fait d'un accroissement des automobilistes de tout l'Ouest Var venant à La Seyne pour emprunter le « RER Grand Toulon » en direction de la ville-centre et des communes de l'est toulonnais.

Je vais pour ma part faire valoir sur le site Internet de la concertation un avis favorable à une gare origine-terminus à Saint-Cyr. Mais ma voix n'est que celle d'un des 66.000 Seynois. Si nombre d'entre nous appuyaient cette option, nos vœux majoritairement exprimés en 2019 pourraient voir leur concrétisation.

Un avis en ce sens des élus majoritaires seynois ne serait d'ailleurs pas du luxe. Ce serait un moyen de contrebalancer leur absence aux concertations de 2019, ou, pour un tout petit nombre d'entre eux, leur silence affligeant lors de celles-ci, alors que, même s'ils étaient minoritaires au conseil municipal, certains exerçaient déjà, comme élus de droite et d'extrême-droite, des responsabilités régionales ou départementales...

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mobilités et stationnements