La toute nouvelle secrétaire d'État en charge de la ville, Hélène Geoffroy, n'a pas trainé. Quelques jours à peine après avoir été appelée au gouvernement, celle qui est en train de transmettre le relais de ses fonctions de députée du Rhône, de maire de Vaulx-en-Velin et, en conséquence, de membre du conseil d'administration de l'association des maires Ville & Banlieue de France que je préside, m'a invité à une première rencontre informelle.
Ça a été pour elle l'occasion de rappeler son intention de poursuivre la relation de ses prédécesseurs avec notre association d'élus de communes accueillant sur leurs sols des quartiers prioritaires de la "politique de la ville", pour travailler à la cause de nos habitants.
L'échange a permis de lister un bon nombre de sujets de préoccupations, donc de chantiers à poursuivre, concernant l'ensemble des communes d'habitat social et de centres anciens dégradés. Autant de sujets qui parlent aux Seynois...
ÉDUCATION PRIORITAIRE ET DÉMOCRATIE DES PROJETS
Très préoccupée par les questions éducatives, la ministre a souhaité que notre association "fasse remonter" dans un très bref délai un état des lieux du sujet dans nos communes. Il reste en effet des incohérences à gommer, par exemple avec une géographie des réseaux de l'éducation prioritaire (REP et REP Plus) ne cadrant pas avec celle des quartiers prioritaires de la "politique de la ville", comme c'est d'ailleurs le cas à La Seyne, puisque les écoles accueillant les enfants de notre centre ville, site de rénovation urbaine, ne bénéficient pas du classement en REP Plus comme celles du quartier Berthe.
La question des "conseils citoyens", prévus par la loi pour associer les habitants aux projets de renouvellement urbain, est aussi un sujet de préoccupation partagée : il ne faudrait pas que nos concitoyens qui ont manifesté la volonté de s'y impliquer, et qui se sont formés à cet effet, se découragent face à la complexité et la lenteur de mise en œuvre du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU).
SOLIDARITÉ NATIONALE ET TERRITORIALE
Les problèmes des ressources financières des communes populaires prioritaires seront également l'objet de travaux communs au ministère, aux parlementaires et à l'association des élus de banlieue, tant les mécanismes de la péréquation, de la dotation de solidarité urbaine et de la dotation politique de la ville, ne permettent pas toujours de constater que s'exerce une réelle solidarité nationale ou intercommunale en faveur des quartiers pauvres de nos communes. La Seyne en sait quelque chose, puisque les projections 2016 en ce domaine laissent penser que la baisse de l'appui de l'État à notre commune, même si elle ne sera réellement connue qu'au printemps, pourrait bien être encore plus forte qu'en 2015...
L'accès, enfin, prioritaire et renforcé, à l'ensemble des services publics de l'État pour nos concitoyens les plus fragiles, n'apparaît pas toujours comme une évidence, malgré les conventions signées en 2013 entre le ministre de la ville et une douzaine de ses collègues s'engageant à mobiliser prioritairement leurs moyens de droit commun sur les sites en difficulté. Pour nous, Seynois, la dernière inquiétude en date, et pas des moindres, concerne le devenir du service des urgences de notre hôpital George-Sand, dont j'ai récemment fait état sur ce blog, aggravée par une information apportée il y a quelques jours par un responsable de l'Association des médecins urgentistes de France...
On a donc encore du pain sur la planche.