29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 08:23

La Seyne et les communes varoises engagées dans les « contrats de ville », ces dispositifs qui, sous une forme ou une autre, depuis le début des années 80, permettent à l'État, aux régions, départements, intercommunalités et communes, parfois alliés à d'autres institutions publiques, de conjuguer leurs efforts pour aider financièrement les associations à construire des programmes d'actions en faveur des habitants des quartiers prioritaires de la « politique de la ville », ne vont pas être épargnées.

C'est passé par une ou deux petites lignes dans un long décret, la semaine dernière : l'État a décidé de « raboter » de près de 47 millions d'euros sa participation aux « contrats de ville », dès l'année en cours. Et on prévoit une réduction de crédits d'environ 100 millions d'euros pour l'année 2018.

 

LES ASSOCIATIONS N'AVAIENT PAS BESOIN DE ÇA

L'excellente gestion du programme par les fonctionnaires préfectoraux varois, actifs et réactifs, qui, sous l'égide des sous-préfets chargés de la « politique de la ville », ont déjà engagé une bonne part des moyens dédiés, ne conduira pour notre département qu'à une baisse « limitée » à moins de 9% des budgets alloués pour la présente année. C'est moindre mal.

Mais pas acceptable pour autant. Les associations, souvent remparts de première ligne pour maintenir les équilibres sociaux dans nos quartiers populaires, n'avaient pas besoin de ça.

 

LES DÉLINQUANTS FINANCIERS, EUX, PEUVENT DORMIR TRANQUILLES

Mettre à terre les bénévoles et employés associatifs pour grapiller moins de 50 millions d'euros à quelques jours d'un vote du Parlement sur la moralisation de la vie publique qui n'a même pas osé s'attaquer aux dispositions du « verrou de Bercy », ce dispositif aberrant qui empêche les Procureurs de la République de se saisir d'affaires d'évasion fiscale et de grande délinquance économique et financière qui coûtent de 60 à 80 milliards à l'État, est pour le moins scandaleux.

J'ai saisi les associations nationales d'élus, dont celle que je préside, « Ville & Banlieue », pour qu'elles interpellent l'État afin qu'il revienne sur cette décision désolante. La presse nationale, telle Le Monde, s'est emparée du sujet. Mais sans trop d'espoir lorsqu'on voit comment ce gouvernement fait même la sourde oreille aux avis des parlementaires de sa propre majorité.

On doit le craindre, une fois encore, les humbles vont subir. Et les nantis se réjouir. Dans quel sens est-elle finalement en marche, cette République-là ?...

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25 juillet 2017 2 25 /07 /juillet /2017 09:44

Comparé à ceux des communes voisines, le pourcentage de familles seynoises qui vont être victimes de la mesure de baisse de 5 euros mensuels de l'allocation logement décidée par le gouvernement Macron-Philippe est bien largement supérieur.

En attestent les graphiques ci-après, que j'ai réalisés avec les données de l'INSEE quant au nombre de ménages par commune et celles de la Caisse d'allocations familiales quant au nombre de foyers allocataires au titre du logement (ALF, ALS et APL).

Le graphique ci-contre (cliquez dessus pour l'agrandir ->) démontre que, rapporté à son nombre de ménages (colonnes vertes), le pourcentage des bénéficiaires d'allocations logement en général (colonnes rouges) et de l'allocation personnalisée (APL) en particulier (colonnes bleues) est significativement plus important à La Seyne qu'à Hyères, commune de taille similaire, et qu'il l'est beaucoup plus que dans nos trois communes limitrophes, Ollioules, Saint-Mandrier et Six-Fours. Il y a ainsi, en pourcentage du nombre de ménages, près du double de foyers allocataires à La Seyne qu'il n'y en a chez nos voisins Six-fournais (1,84 fois plus exactement).

 

SAUF À LA SEYNE, DE MOINS EN MOINS D'ALLOCATAIRES 

Le second graphique (<- cliquez dessus pour l'agrandir) expose quant à lui l'évolution du pourcentage d'allocataires logement entre 2009 et 2014, dernière année pour laquelle on dispose des données du recensement de l'INSEE quant au nombre de ménages par commune.

Comme on pouvait s'en douter, si La Seyne compte exactement le même pourcentage (26,6%) de ménages bénéficiaires d'une allocation logement 5 ans après, toutes les autres communes comparées enregistrent des baisses significatives. Et la courbe n'est pas près de s'infléchir.

 

CE SONT ENCORE LES CLASSES MODESTES ET MOYENNES QUI VONT TRINQUER

Je n'en dirai pas plus. Une fois encore, ce sont les habitants des communes les plus pauvres qui vont être mis à contribution. Or, si une perte de 60 euros annuels peut être supportée par les catégories sociales favorisées, elle ne l'est pas pour les plus modestes. Pour la plupart des quelque 5.000 familles seynoises qui résident dans notre parc HLM, ces aides constituent en effet un instrument vital pour leur solvabilité, même si les loyers de l'office «Terres du sud habitat » sont le plus bas du département. Je crains sérieusement qu'on en arrive à des situations inextricables pouvant conduire à des expulsions.

Plus globalement, chez nous, que ce soient les locataires d'HLM ou de logements privés vétustes à la limite de l'insalubrité, ou les propriétaires primo-accédants, tous vont subir une perte de pouvoir d'achat suite à cette décision brutale d'un gouvernement qui, décidément, a bien raison de dire qu'il n'est pas de gauche.

 

ET CECI S'AJOUTE AU RESTE DES MAUVAIS COUPS...

Qu'on ne vienne pas nous raconter que l'exonération de la taxe d'habitation va compenser ce coup dur. À la Seyne, la plupart des ménages concernés par l'APL font partie de la moitié des foyers fiscaux de nos concitoyens (48,7%) qui, n'étant pas imposés sur le revenu, sont déjà pour tout ou partie dégrevés pour l'impôt local. Pour peu qu'ils soient retraités, ils n'auront juste qu'à payer un peu plus de Contribution sociale généralisée...

Et, au vu des décisions de baisses des dotations de l'État aux collectivités, j'ai bien peur que les services publics communaux ne soient pas en mesure d'accompagner les familles en lourde difficulté dont le nombre, qui va déjà croissant, va connaître une hausse exponentielle.

Nos concitoyens se décideront-ils un jour à opter pour une politique qui prend l'argent là où il est à profusion, à savoir dans la poche des grandes entreprises transnationales qui fraudent le fisc, qui délocalisent à l'étranger leur domiciliation fiscale, qui font de l'argent avec leur argent — ou celui des autres — plutôt qu'avec le travail, et dont les patrons vont se voir allégés de la part d'impôt sur la fortune assise sur leur patrimoine financier ?

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22 juillet 2017 6 22 /07 /juillet /2017 07:31

La réserve parlementaire est un dispositif qui, depuis des décennies, permet aux députés et sénateurs de financer des actions ou investissements, portés par des collectivités locales ou des associations. C'est un peu, comme qui dirait, le budget, à leur discrétion, de leurs « bonnes œuvres », à hauteur d'environ 130.000 euros annuels pour chaque circonscription.

La nouvelle majorité nationale veut « moraliser » la vie politique et a donc décidé de supprimer cette fameuse réserve parlementaire. Serait-elle donc « immorale » ? Je ne le crois pas. Elle est juste une sorte de réminiscence des usages des nobliots ou dames patronnesses d'antan, seigneurs sur leurs fiefs, distribuant quelques oboles aux manants du terroir, à leur bon gré.

Il suffirait de fixer quelques règles de bons usages pour gagner en lisibilité et en équité territoriale, parce que, jusque là, franchement, ça laissait la porte ouverte à pas mal de favoritisme. Jugez plutôt...

 

UNE COMMUNE PLUTÔT MIEUX SERVIE QUE LES QUATRE AUTRES...

Au cours des cinq années de son mandat, de 2012 à 2016, le député sortant a fait attribuer 628.500 euros de subventions au titre de la réserve parlementaire, répartis entre 62% d'aide aux communes de la circonscription et 38% d'aide à des associations.

Jusque là, tout va bien, sauf que... les 62% consacrés aux aides aux communes, soit près de 390.000 euros, n'en ont concerné qu'une seule... celle de Six-Fours. Tant pis pour les Bandolais, Mandréens, Sanaryens et Seynois...

Les 38% d'appuis financiers aux associations, soit 240.000 euros, ont, quant à eux, été répartis en 32.500 euros alloués à des clubs et sociétés de La Seyne, 19.000 euros à des clubs de Six-Fours, 10.000 euros à une association de Bandol, 1.500 euros à un club de Sanary, 27.000 euros à des associations de champ d'activité intercommunal ou départemental, et 150.000 euros, soit près des deux tiers, à... une association musicale bretonne ! On comprendra mieux quand on saura que son directeur artistique assure un festival de musique à... Six-Fours.

 

SI C'EST POUR REMPLACER L'INÉGALITÉ ENTRE VOISINS PAR L'INÉGALITÉ ENTRE VILLE ET CAMPAGNE...

On peut dès lors voir d'un bon œil une refonte du dispositif de la réserve parlementaire permettant une plus juste répartition des aides financières entre les divers territoires d'une circonscription législative. Sauf que...

Sauf que le gouvernement de MM. Macron et Philippe envisage de consacrer les budgets de la réserve parlementaire à un fonds d'action pour les territoires... ruraux ! Et je serais dès lors intéressé de connaître l'avis de la députée de notre circonscription, entièrement urbaine quant à elle, sur cette perspective qui priverait les habitants de nos cinq communes de cette petite manne toujours bonne à prendre pour soutenir des projets utiles à la vie sociale.

 

DES RÈGLES CLAIRES POUR MA... « RÉSERVE MÉTROPOLITAINE »

Quant à moi qui, comme chacun des douze maires de notre agglomération, dispose de la part de Toulon Provence Méditerranée d'une petite enveloppe, dite « crédits d'animation », de l'ordre d'une vingtaine de milliers d'euros par an, j'ai fixé — et je m'y tiens – quelques règles simples et évaluables pour en assurer la répartition.

J'emploie ces crédits pour des associations intervenant sur La Seyne, et pour trois objets : l'aide, non renouvelable, au démarrage d'une association ou d'une activité, la contribution à l'acquisition ou au renouvellement d'un matériel amortissable (véhicule, mobilier, etc.), des travaux de réfection de locaux associatifs, ou l'appui à l'organisation par une association d'un événement exceptionnel non récurrent d'envergure supra-communale et contribuant à la valorisation du territoire de la commune ou de l'agglomération (championnat sportif, rassemblement culturel, etc.).

Peut-être une idée à creuser pour la réserve parlementaire, non ?...

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18 juillet 2017 2 18 /07 /juillet /2017 07:21

Aussitôt close la quinzaine de belle fête des « 100 ans du Pont », il a bien fallu repasser aux choses moins distrayantes et conviviales.

Dès ce lundi, j'ai, comme président de l'association des maires « Ville et Banlieue » de France, répondu à l'invitation du Président de la République à assister, sous les ors du Sénat, à la présentation des orientations qu'il entend assigner aux collectivités locales, à l'issue de l'installation de la « Conférence des territoires » à laquelle les associations d'élus sont appelées à prendre part.

Même si l'enjeu dépasse très largement le cadre seynois, puisque La Seyne n'est que l'une, et pas parmi les plus en difficulté de ce point de vue, des quelques centaines de communes du pays abritant des quartiers populaires reconnus prioritaires, il me semble utile de tenir au courant mes concitoyens des démarches que, avec mes collègues maires de communes de même typologie que la nôtre, nous entreprenons pour solliciter l'attention bienveillante des pouvoirs publics en faveur de nos habitants, tant ceux concernés par cette « géographie prioritaire » que ceux des autres quartiers qui, sans solidarité nationale, sont bien seuls à assurer la solidarité locale due aux foyers les plus en détresse.

Voici donc le retour, fait d'espoirs et d'inquiétudes, que nous faisons de cette journée de mise en place de la « Conférence des territoires »... (Cliquez sur le lien ci-dessous)

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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 07:31

Malgré les misères que l'État impose avec une arrogante constance aux finances des collectivités locales, La Seyne s'efforce de poursuivre son petit bonhomme de chemin pour, patiemment, redresser la barre de sa gestion, entamée il y a presque dix ans, avec le budget de 2009.

Il n'est pas toujours facile aux non-initiés de s'approprier et interpréter les nombres, pourcentages et ratios que, chaque année, comme ce fut le cas ce mardi, je soumets à l'analyse puis au vote des membres du conseil municipal, retraçant l'exécution comptable de l'année précédente.

Mais, comme chaque année, je m'efforce de présenter sur mon blog les grandes lignes de la réalisation du budget communal pour que mes concitoyens intéressés par le sujet puissent s'en faire une idée objective.

 

DES DÉPENSES ENCORE LA BAISSE

Pour 2016, donc, les dépenses communales ont été une nouvelle fois à la baisse, d'un peu plus de 2 %. Ce n'est pas pour la majorité municipale une fierté que de réduire chaque année un peu plus les budgets de nos services communaux, mais le résultat d'une double contrainte : d'une part, en réduisant ses dotations (pour La Seyne, près de - 12% en 2016...), l'État impose depuis quatre ans aux collectivités une cure d'amaigrissement, et, d'autre part, la commune s'assujettit à réduire l'impressionnant endettement hérité de choix bien antérieurs à l'arrivée de notre équipe en 2008.

Quelques données attestent de notre effort en matière de dépenses. Les comparaisons ci-après sont faites entre 2016 et 2015 :

- Les services communaux ont vu leurs budgets encore réduits de 4,7 %, les ramenant en 2016 à ce qu'ils étaient en... 2002, époque où la ville comptait 14 % d'habitants de moins !

- Avec la poursuite de la réduction des effectifs par non-remplacement de plus de la moitié des départs en retraite, sans fermeture ou réduction de services rendus à la population, et malgré la hausse de 0,6 % des salaires décidée par l'État (tant mieux pour nos fonctionnaires !), les dépenses de personnel ont connu une légère baisse de - 0,2 %.

- Les associations, le Centre communal d'action sociale et la Caisse des écoles ont globalement vu leurs subventions municipales diminuer de - 6,6 %. Et ce n'est pas de gaieté de cœur que nous fragilisons le lien social qu'apporte le sport, la culture, la solidarité, le loisir éducatif, la protection de l'environnement, l'action mémorielle ou patriotique...

- Et heureusement que nous nous sommes battus pour obtenir du Département une plus grande équité entre communes pour leur participation au financement du Service d'incendie et de secours ; en 2016, c'est environ un million d'euros que La Seyne verse en moins par rapport à 2014...

- Enfin, grâce à la renégociation des emprunts à risque contractés par nos prédécesseurs, nous sommes parvenus, non seulement à stabiliser les taux et supprimer l'épée de Damoclès qui était au-dessus de nos têtes, mais aussi à réduire de - 1,6 % nos frais financiers.

- En investissement, il aura fallu réduire nos dépenses de plus de - 19 % ; en 2008, lorsque les Seynois nous ont confié les rênes de la gestion communale, nous pouvions engager environ 32 millions d'euros chaque année pour les gros travaux et les réalisations d'investissements et équipements ; nous n'avons pu en 2016 dépenser que 8,5 millions d'euros pour nos écoles, nos bâtiments, nos voiries, nos réseaux, nos espaces verts, nos gros outils de travail et nos équipements publics !

 

L'ÉTAT ÉTRANGLE LES FINANCES LOCALES

Côté recettes, quelques données chiffrées parlent d'elles-mêmes :

- Si nous n'avions pas investi dans notre casino nous permettant, grâce à un prélèvement sur le produit des jeux, de voir nos recettes fiscales croître de 1,45 %, nos produits d'impôts seraient en diminution de plus de 200.000 euros, du fait des « cadeaux fiscaux » offerts par l'État aux contribuables, tant foyers que bailleurs sociaux, et alors que la population et le nombre d'habitations augmentent chaque année, ce qui, logiquement, devrait au contraire produire un effet positif pour les recettes des taxes locales... Aurait-il fallu augmenter nos taux d'imposition, comme l'ont fait nombre de communes, y compris proches de la nôtre ? Nous nous y refusons.

- En diminuant de 1,92 millions d'euros sa dotation globale, qu'il n'a compensée qu'à hauteur de 19.000 euros (même pas 1 % !) par la dotation de solidarité urbaine supposée amortir pour les communes pauvres abritant des quartiers populaires prioritaires le choc des contraintes de réduction des déficits publics, l'État s'est une nouvelle fois, en 2016, bien moqué du monde...

- Heureusement qu'il nous reste encore quelques propriétés communales que nous mettons chaque année à la vente ; ça nous aura rapporté plus de 2,6 millions d'euros en 2016, mais il va arriver un temps où nous aurons vendu tous nos bijoux de famille...

Malgré tout cela, notre effort de gestion de la dette abyssale qui nous a été léguée continue de porter ses fruits.

 

UN LONG CHEMIN DE GESTION DE L'ENDETTEMENT

Notre épargne brute a augmenté de près de 19,5 % sur un an, notre épargne nette de près de 24 %, l'encours de notre dette a poursuivi sa décrue constante depuis 2009, de près de 3 % l'année passée, même s'il demeure impressionnant (de 160 millions d'euros lorsque nous sommes arrivés aux affaires, nous n'avons pu le ramener qu'à 130 millions en 8 ans...).

Et, de 99 ans en 2007, la durée nécessaire au remboursement de nos emprunts historiques est désormais réduite à 19 années (34 en 2014 et 24 en 2015), ce qui demeure tout de même deux fois trop important pour que l'on puisse parler d'une situation durablement assainie.

Le plus difficile reste donc devant nous. Dussions-nous en souffrir encore, nous poursuivrons l'exercice d'équilibristes auquel nous nous livrons depuis maintenant près de dix ans, qui consiste à réguler les finances de la commune, sans augmentation d'impôt, tout en maintenant une offre de service public si nécessaire à la compensation des inégalités que les choix politiques mondiaux, européens et nationaux imposent à nos concitoyens, en privilégiant les investissements indispensables à la sécurité et au bien-être, et en incitant les opérateurs privés à mener à bien des projets productifs de revenus pour le territoire.

 

UNE OPPOSITION MESURÉE ET UN ESPOIR MÉTROPOLITAIN

Il n'empêche, si l'État continue d'étrangler les communes, comme M. Macron, dans la droite ligne de ses prédécesseurs, a confirmé vouloir le faire pour plaire à Madame Merkel, à Monsieur Gattaz, et aux grands groupes multinationaux du capital financier, nous atteindrons vite un moment où seront vains les efforts que consentent avec nous nos personnels communaux.

Il reste à espérer que, par la création de la métropole du « Grand Toulon », on parviendra à un partage des efforts entre communes plus riches et villes plus en difficulté, à commencer par une harmonisation des contributions fiscales, ainsi que l'a souhaité à juste titre Jean-Pierre Colin, chef de file de notre opposition de la droite et du centre.

Ce qui me conduit, pour conclure, à saluer l'esprit de responsabilité et l'objectivité des élus des minorités de notre conseil municipal qui, après avoir en avril, pour certains d'entre eux, fait preuve de courage politique en votant favorablement ou s'abstenant lors du vote du budget 2017, reconnaissant nos efforts, n'ont émis aucun vote contre ce compte administratif de 2016 que je leur ai présenté cette semaine.

Et que je livre aux visiteurs de mon blog qui voudraient s'y pencher dans le détail, en leur proposant de télécharger la présentation en cliquant sur l'image ci-dessous...

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts
27 décembre 2016 2 27 /12 /décembre /2016 04:36

« Annus horribilis ! », comme dirait la Reine d'Angleterre.

Dernière fichue nouvelle avant d'atteindre le bout de l'an, l'État a notifié aux communes courant décembre les montants réels des recettes de la fiscalité locale pour l'année qui s'achève. Et voilà qu'on apprend que, après avoir annoncé très officiellement, courant mars, que le produit de la taxe d'habitation était établi à 25,2 millions d'euros, ce qui nous avait conduit à bâtir notre budget en conséquence, il ne sera finalement que de 24,3 millions d'euros !

Sans tambour ni trompette, à quelques jours de la clôture de l'exercice budgétaire, on vous apprend tranquillement qu'il va vous manquer 900.000 euros de recettes ! En cause, une base fiscale ramenée de 98,9 à 95,5 millions d'euros, comme si La Seyne avait perdu des logements, alors que, depuis que le dispositif des « maires bâtisseurs » existe, La Seyne est chaque année « récompensée » par l'État pour son effort de construction !

 

PATRON, UNE TOURNÉE GÉNÉRALE ! C'EST MACHIN QUI PAIERA !

Il s'avère en fait que le gouvernement a décidé d'exonérations de taxes d'habitation pour les ménages à faibles revenus ou âgés, ce qui est tant mieux pour eux qui ont eu la surprise de voir leur impôt local diminuer, mais... sans compenser la perte de recettes pour les communes. Un peu comme s'il commandait une tournée générale au bistrotier et la laissait payer par le voisin de comptoir !

Et c'est d'autant plus rude pour une commune comme La Seyne, qui compte à la fois beaucoup de personnes âgées, notamment veuves, et beaucoup de foyers économiquement faibles. En gros, plus tu es pauvre, plus on te saigne.

Cette mauvaise nouvelle — pas pour les heureux bénéficiaires, je le répète ! — s'ajoute à celles qui m'avaient conduit, au printemps, à faire voter un budget en déséquilibre par le conseil municipal.

 

ON NE PEUT PLUS SUPPORTER LE DÉSENGAGEMENT CONTINU DE L'ÉTAT

Heureusement que nous avons protesté contre la notification fantaisiste d'un autre impôt local, celui sur le foncier bâti, ce qui nous a permis de récupérer plus de 191.000 euros, que nous avons eu raison d'instaurer un petit impôt sur les résidences secondaires, qui nous aura permis de récolter un peu de beurre pour les épinards (24.000 euros), et que avons géré avec une extrême prudence ! Mais le compte n'y est pas pour dégager suffisamment d'autofinancement. Loin de là.

Et on ne pourra pas continuer à supporter un désengagement continu de l'État qui, non seulement se défait sans cesse de ses compétences sur les collectivités sans leur transférer les budgets leur permettant de les exercer, mais de plus leur impose des baisses de dotations et offre des cadeaux fiscaux aux contribuables qu'il ne compense pas.

Je serai quant à moi très attentif aux propositions que feront sur les finances locales les divers candidats à l'élection présidentielle, à commencer, pour le mois de janvier, les prétendants à la désignation par la primaire citoyenne du concurrent que soutiendront en avril-mai le Parti socialiste et ses alliés...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts
27 juin 2016 1 27 /06 /juin /2016 08:00

La Chambre régionale des comptes, saisie par le préfet du Var après le vote de notre budget en déséquilibre courant avril, a rendu ces derniers jours son délibéré. Son avis confirme notre analyse des difficultés, nous encourage dans nos efforts de gestion, pointe l'exactitude de nos comptes, et écarte les choix douloureux de hausse de la fiscalité locale, de baisses de subventions au monde associatif, ou de coupes drastiques dans les effectifs de personnels titulaires.

Mais il permet aussi à l'État et aux banques de disposer d'un éclairage sur la réalité budgétaire et financière seynoise qui ouvre des perspectives, tant pour l'immédiat que pour le futur.

Avons-nous alors eu tort, en votant un budget délibérément déséquilibré, de poser un acte que certains nous ont vivement reproché ?...

 

LES DIFFICULTÉS BUDGÉTAIRES SEYNOISES SONT « EXOGÈNES » À NOTRE GESTION

La Chambre régionale des comptes (CRC) reconnaît que la situation financière est structurellement tendue du fait de deux raisons indépendantes de la gestion municipale actuelle.

> Elle évoque d'une part l'endettement historique de la commune, malgré les efforts de gestion opérés ces dernières années par notre équipe, qui portent toutefois leurs fruits dans trois domaines :

la réduction de la dette (de 152 à 136 millions d'euros) contractée pour les trois-quarts avant 2008 ;

la sécurisation, des emprunts « structurés », presque « toxiques », c'est-à-dire dont les taux peuvent « s'envoler » en fonction des parités respectives de certaines devises, contractés dans les années 2000, que nous avons en partie réalisée (2014-2015), et qui est en partie en voie de l'être (2016) ;

le dégagement d'un excédent de fonctionnement (recettes moins dépenses), qui demeure cependant insuffisant pour financer l'annuité en capital de la dette.

> La CRC impute d'autre part nos difficultés à la baisse des dotations de l'État, dont elle note qu'elle n'est que très partiellement compensée par la solidarité nationale et territoriale (« péréquation ») dont doit bénéficier une commune comme la nôtre, qui reçoit la dotation de solidarité urbaine (DSU) au regard de la pauvreté de certains de ses quartiers.

 

LES ERREURS DE COMPENSATION DE L'EXONÉRATION DE LA TAXE FONCIÈRE DES BAILLEURS SOCIAUX SONT RECONNUES

La CRC constate que la direction départementale des finances publiques (DDFIP) du Var a reconnu début juin notre suspicion d'erreur dans la compensation de l'exonération des taxes foncières sur les propriétés bâties des logements sociaux situés dans les périmètres prioritaires de la politique de la ville, même si la proposition d'augmentation de recettes formulée par la DDFIP et donc reprise par la CRC est inférieure à nos estimations.

 

L'EXACTITUDE DES RECETTES ET DÉPENSES EST CONSTATÉE

La CRC note que les dépenses et recettes de fonctionnement n'appellent pas, quant à leur exactitude, d'autre observation qu'une erreur d'écriture (1), et deux mises à jour budgétaires suite à des notifications intervenues après le vote du budget le 15 avril (2), qu'il faut rectifier ou intégrer. Il est rassurant de relever que certaines remarques un peu hâtives de quelques opposants sur la supposée « incompétence » de notre équipe et de nos cadres communaux sont infondées...

 

PAS DE HAUSSE DE FISCALITÉ, MAIS DES EFFORTS DE GESTION À ACCENTUER

La CRC note que la commune a poursuivi avec l'élaboration de son budget sa recherche d'économies de gestion, mais qu'il faut les accentuer, en particulier sur la masse salariale, d'autant que la Chambre confirme notre analyse selon laquelle qu'il n'est pas possible d'augmenter les taux de la fiscalité locale.

La CRC ne propose ainsi ni hausse de l'impôt local, ni nouvelle baisse des subventions aux associations, ni licenciement de personnel titulaire, mais, outre les mises à jour déjà évoquées, recommande pour équilibrer notre budget quelques réductions de dépenses (3) et augmentations de recettes (4).

 

L'ÉTAT A BIEN RÉAGI, AVEC, POUR PARTIE, DES EFFETS IMMÉDIATS

L’État, de son côté, n'allouera pas de subvention d'équilibre, la situation n'étant pas jugée dramatique au point de la justifier.

Mais il s'est engagé sur appui accru pour la gestion sécurisée de la dette structurée, acceptant d'augmenter de 5% l'aide du fonds de soutien aux collectivités locales ayant souscrit des emprunts à risque. Cela permet de stabiliser sans délai les taux des derniers prêts à risque demeurant dans notre portefeuille d'emprunts, en l'occurrence ceux souscrits par nos prédécesseurs auprès de Dexia, dont le capital restant dû excède les 21 millions d'euros.

En outre, le cas soulevé par La Seyne au plus haut niveau de l'État ayant permis de révéler des difficultés identiques dans d'autres communes, la Secrétaire d'État à la politique de la ville a jugé utile, pour 2017, une relecture de la compensation de l'exonération de taxe foncière sur les logements sociaux des quartiers prioritaires, en plus du premier résultat obtenu pour 2016. Pour les mêmes raisons, dans la perspective du projet de loi de finances 2017, le chantier est ouvert d'une revisite de la dotation de solidarité urbaine (DSU) dont l'accroissement à peine symbolique est loin de compenser la baisse des dotations ordinaires, visant notamment à gommer les effets de seuil pour les communes, comme La Seyne, qui ne figurent pas au nombre des 250 les plus pauvres (dites "DSU-cible"). D'ores et déjà, le Comité des finances locales (CFL) s'est saisi de ces nécessités, ainsi qu'en atteste l'article paru sur le site de l'association France Urbaine.

 

DES MOTIFS DE SATISFACTION...

Nous sommes donc satisfaits que les magistrats de la CRC partagent notre analyse des causes des difficultés, reconnaissent qu'elles ne sont pas inhérentes à notre gestion, constatent l'exactitude de notre budget, et valident les efforts déjà engagés... et à poursuivre.

Nous apprécions aussi que l'État ait consenti des efforts, dont deux à effet immédiat (exonération de la taxe foncière mieux compensée et fonds de soutien accru pour les emprunts « quasi toxiques »), et que les questions en suspens de solidarité nationale et de compensation des exonérations soient inscrites à l'ordre du jour de ses travaux, certes en vue de 2017.

 

... ET UN RETOUR EN VUE DE LA CONFIANCE DES BANQUES ?

Même s'il ne faut pas crier victoire dans l'immédiat, on doit aussi se réjouir d'une première conséquence, du côté du monde bancaire qui, depuis des années, était plus que rétif à accompagner La Seyne, craignant pour sa solvabilité. Si la situation demeure tendue, les efforts engagés et la « caution morale » que représentent l'avis de CRC et les réponses de l'État ont permis que, depuis ces derniers jours, deux établissements bancaires ont accepté le principe de nous allouer des prêts (5 millions d'euros de Dexia pour 2017 et 7 millions d'une autre banque pour 2018), qui nous permettront de mener à bien quelques investissements nécessaires.

 

ET MAINTENANT ?

Tout cela règle la difficulté pour 2016, mais à coup d'efforts accrus pour nos personnels auxquels j'ai réservé la primeur de la situation, et dont je sais combien ils sont prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes pour défendre le service public. Je proposerai donc ce mardi à notre conseil municipal de voter un budget équilibré par les recommandations de la CRC. Nous pourrons ainsi relâcher nos contraintes sur les investissements dès juillet, et, en septembre, nous présenterons une nouvelle délibération relative aux subventions aux associations, après analyse de leurs comptes, levant ainsi des malentendus malicieusement véhiculés par certains (5)...

Et, pour 2017 et le futur, nous resterons vigilants, tant dans notre propre gestion que dans les suites qui seront données aux points dépendant des décisions de l'État.

 

_______________________________________________

(1) : oubli d'une avance perçue en 2011 sur une aide de l'Agence de l'Eau pour une étude de diagnostic sur le réseau pluvial

(2) : d'une part, les produits du fonds de soutien aux collectivités locales ayant souscrit des emprunts à risque qui n'ont été notifiés que le 29 avril, et, d'autre part, la réclamation - que nous contestons - postérieure au vote du budget, d'une somme due au Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) du tourisme de l'Ouest-Var au titre de 2014

(3) : La CRC recommande, en compression de dépenses :

- une baisse accrue des achats de prestations de type "animations" (- 11.900 euros)

- une diminution des achats d'énergie (- 46.000 euros)

- une nouvelle baisse des coûts de personnel (- 50.000 euros sur les personnels non titulaires et - 100.000 euros sur les emplois d'insertion aidés)

(4) : La CRC recommande, en augmentation de recettes, des évaluations à la hausse :

- des recettes du casino de jeux (+ 61.900 euros)

- de la compensation de l'exonération de taxe foncière sur les logements sociaux sur les logements sociaux (+ 84.000 euros)

- de la part variable du crématorium (+ 60.000 euros)

- et + 100.000 euros de "recettes exceptionnelles"

(5) : Des malentendus quant aux baisses de subventions seront ainsi levés. Nous avons voté en avril un budget dédié aux associations en baisse de 16% par rapport à 2015 (et non 40% comme on a pu le lire dans certaines déclarations !). Mais nous avons alors délibéré pour n'attribuer que 75% de ce budget, par prudence, au cas où la CRC aurait décidé d'une nouvelle diminution (comment alors "récupérer" des sommes déjà mandatées et peut-être utilisées ?). La Chambre n'ayant pas retenu l'option de réduire les subventions, nous allons pouvoir allouer le reliquat de 25%, en soutenant, entre autres critères, les associations qui participent à l'effort et qui, malgré des gestions sérieuses et prospectives, rencontrent le plus de difficultés de trésorerie. Le trimestre estival sera mis à profit pour cette lecture précise des situations respectives de chacune des associations.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts
23 avril 2016 6 23 /04 /avril /2016 03:47

Approximations, interprétations, inventions, mystifications, auront rythmé la réunion du conseil municipal dédiée au vote du budget. Je me suis efforcé de dénoncer ces impostures d'une partie de la minorité de droite avec quatre précédents articles (1, 2, 3 et 4).

Je livre, pour conclure, la réalité du budget 2016, telle qu'elle était, en équilibre, avant les désolantes annonces par l'État de dernière minute de nouvelles dépenses obligatoires et de pertes de recettes fiscales et de dotations, puis le budget que j'ai proposé au vote du conseil municipal, ayant intégré de nouvelles contraintes pour nos services publics, nos personnels, nos équipements et le monde associatif, sans parvenir à l'équilibre car je me refuse à activer le levier d'une augmentation de l'impôt des ménages.

 

D'UN BUDGET CONTRAINT MAIS ÉQUILIBRÉ À UN DÉSÉQUILIBRE INÉVITABLE

Voici donc ce qu'était le budget, en équilibre, au 15 mars dernier, faisant déjà apparaître de nombreuses décisions de contraintes (cliquez sur les tableaux pour les agrandir)...

Mais, suite au débat sur le rapport d'orientations budgétaires, entre la mi-mars et la mi-avril, trois mauvaises nouvelles ont été annoncées par l'État...

Face à cette situation nouvelle, nous avons opté, afin de manifester notre bonne volonté d'efforts supplémentaires, pour imposer de nouvelles contraintes à nos services, à nos personnels et aux associations, et pour réduire encore nos budgets d'investissement (travaux sur les bâtiments publics, les voiries, remplacements de matériels, etc.), mais, toujours, pour ne pas exiger des Seynois qu'ils "mettent la main au porte-monnaie" en leur réclamant des impôts accrus.

 

Nous sommes donc allés au bout de ce qu'il est encore possible d'économiser sans démanteler le service public communal, sans trop fragiliser nos ressources humaines, sans mettre complètement à genoux les associations qui ont déjà subi de lourdes pertes de subventions de la Région et du Département, et sans devoir fermer des équipements publics risquant de devenir dangereux faute de travaux de maintenance. Tous ces nouveaux efforts, à hauteur de plus de 500.000 euros, sont détaillés sur les tableaux ci-dessus (cliquez dessus pour les agrandir).

 

L'ÉTAT SE DOIT D'ÊTRE PLUS SOLIDAIRE ET ÉGALITAIRE

Mais il manque plus de 440.000 euros pour que le budget soit équilibré.

Je demande donc à l'État de manifester son attention à ce que La Seyne qui, sauf à ce qu'on ne m'en ait pas informé, est encore un territoire d'une République se devant d'être égalitaire et solidaire, ne soit pas pénalisée pour les efforts qu'elle déploie...

en allouant une subvention d'équilibre du montant du déficit, permettant de ne pas freiner l'action municipale cette année 2016 ;

en s'engageant, dès à présent et pour les années à venir où il faut s'attendre à de nouvelles coupes sombres, à accompagner la commune dans ses exigences auprès des banques, qui ont bénéficié de l'appui de l'État à hauteur de 360 milliards d'euros au début de la crise financière de 2008 sans vraiment honorer leurs contreparties, pour que la dette dont nous avons héritée soit lissée dans le temps afin que son annuité (remboursement du capital et intérêts), actuellement de près de 16 millions d'euros, soit ramenée autour de 10 millions annuels ;

en compensant à 100%, dès 2017, les pertes de recettes qu'il occasionne aux communes lorsqu'il octroie des exonérations d'impôts fonciers aux bailleurs sociaux qui rénovent leurs HLM des quartiers prioritaires, et non à seulement 40% (cause des 619.804 euros de perte de produits fiscaux pour La Seyne...) ;

en révisant la dotation de solidarité urbaine (DSU) pour que celle-ci compense effectivement les baisses de la dotation forfaitaire (DF) pour toutes les communes qui en bénéficient, et pas seulement les quelques dizaines qui sont les plus en difficulté (pour La Seyne en 2016 : perte accrue de 1,9 millions d'euros de DF, "compensée" par... moins de 13.000 euros de hausse de la DSU !)

en subventionnant aux meilleurs taux les actions et investissements communaux et associatifs.

 

QUANT AUX ÉLU(E)S QUI FONT DE LA POLITIQUE POLITICIENNE...

Je ne reviendrai plus sur les gesticulations des conseillères municipales d'opposition auxquelles il m'a fallu répondre, alors que certaines d'entre elles, par ailleurs élues départementales ou régionales, pourraient utilement se grandir en aidant les Seynois, par exemple en plaidant à la Région pour la poursuite du portage par l'AREA de notre projet de "centrale thermodynamique" (voir ICI) ou l'octroi de subventions aux associations, ou en intervenant au Département pour que la baisse de la contribution communale de La Seyne au service varois de sapeurs-pompiers soit effective dès cette année et non étalée sur trois ans (voir ICI).

Au risque de surprendre certains, je préfère la posture objective d'autres élus minoritaires, y compris très éloignés de mes idées, tels Monsieur Guttierez reconnaissant qu'il "n'aurait pas fait mieux cette année" ou Monsieur Collin évoquant à juste titre la solution durable que représentera, à terme, l'intégration, y compris fiscale, dans la future métropole du "Grand Toulon" qui permettra un partage équitable de l'effort entre les communes riches et les communes pauvres du territoire...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts
22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 03:30

Il y a décidément eu beaucoup d'énormités proférées, soit par ignorance, soit par malice, autour de la question du budget 2016 de la commune de La Seyne.

J'ai donc entrepris de rétablir quelques vérités dans plusieurs articles déjà mis en ligne sur ce blog (1, 2 et 3), et je poursuis avec celui-ci...

Je porterais ainsi la responsabilité d'avoir augmenté le budget de 10 millions entre 2015 et 2016 ! ​Bèn voyons ! Par les temps qui courent, ne regardons pas à la dépense ! La vérité est légèrement différente...

 

POMPIERS : ON PAYE EN 2016 CE QU'ON N'A PAS PAYÉ EN 2015

Il n'aurait pas dû échapper à des élus que, depuis le troisième trimestre 2014, nous avons refusé de régler les participations dues au service départemental d'incendie et de secours du Var que nous estimions exagérées depuis plusieurs années. Nous avons donc dû les "provisionner", c'est-à-dire les "mettre de côté", afin de les régler lorsque nous aurions obtenu satisfaction sur notre demande de baisse de notre contribution, ce qui a été chose faite au début de cette année. Il a donc fallu déduire 5,6 millions d'euros de nos provisions et inscrire la même somme en dépenses, augmentant artificiellement le budget 2016 d'autant. En clair, on a payé en 2016 ce qu'on aurait dû payer en 2015.

Notre opposition de droite contesterait-elle l'opportunité d'économiser à terme 1,5 millions d'euros annuels sur le coût des sapeurs-pompiers ?...

D'ailleurs, j'ai sollicité Madame Bicais et Monsieur Mulé, conseillers départementaux Les Républicains du canton de La Seyne 2, pour leur demander de plaider auprès de Monsieur Giraud, président du Conseil départemental du Var, pour que le Département fasse preuve de solidarité envers La Seyne en accordant à notre commune cette réduction de cotisations en une seule fois, dès 2016, et non en la lissant par tiers sur trois ans. La Seyne le mériterait bien, elle qui a payé indûment 1,5 millions de trop pendant 15 années, qui a contribué en 2009 au taux le plus élevé du Var à la constitution du fonds d'aide aux communes victimes des inondations de la Dracénie et de la vallée de l'Argens, et qui connaît aujourd'hui des difficultés dont la cause ne lui incombe pas...

 

ON PAYE LA DETTE DES "ENDETTEURS", DONT LEURS EMPRUNTS TOXIQUES

Il nous faut aussi ajouter 3,8 millions d'euros au budget de fonctionnement pour atteindre les 7,2 millions d'euros nécessaires à couvrir les 10,2 millions de remboursement du capital de la dette, dont il faut rappeler qu'elle a été constituée à 62% par la droite lorsqu'elle gérait la ville...

Et enfin, toujours pour la même dette, la ville n'est en rien responsable de l'augmentation de 0,2 millions d'euros des charges financières des intérêts d'emprunts.

Pas plus qu'elle ne l'est de l'obligation de régler 1 million d'euros pour stabiliser les emprunts à risques contractés par mon prédécesseur avant 2006 auprès de SFIL-CAFIL, financement communal obligatoire pour l'obtention des crédits du fonds de soutien créé par l'État pour aider à se débarrasser des emprunts toxiques. Aurait-on préféré voir La Seyne risquer une explosion des taux pouvant coûter plusieurs millions ?

Alors oui, 5,6 + 3,8 + 0,2 + 1, ça fait bien 10,6 millions. Mais par la faute de qui ?... De l'ancienne droite départementale pour les pompiers et, à 62%, de l'ancienne droite locale pour les surcoûts de la dette ! Les faits sont là. Et ils sont têtus.

 

LA THALASSOTHERMIE, CAUSE DE DÉPENSES... LA FAUTE À QUI ?

Surprise également, lorsque Madame Torres enfourche le cheval de la centrale d'échanges thermodynamiques de l'eau de mer du site des anciens chantiers navals pour expliquer à qui veut l'entendre que la commune a engagé des dépenses inutiles pour réaliser cet équipement innovant et porteur de développement durable, car produisant de l'énergie propre pour le chauffage et la climatisation.

La réalisation a eu un coût, c'est indéniable, mais l'écologie urbaine le justifie. Nous avons d'ailleurs approuvé lorsque la droite, au cours du mandat précédent, a lancé ce projet achevé peu avant notre élection de 2008. Car c'est bien un projet de la droite, ce que Madame Torres semble avoir oublié !

Ce que nous n'avons pas approuvé, en revanche, c'est que les amis de Madame Torres, alors aux affaires, ont tout simplement omis de réaliser les raccordements permettant d'amener l'eau chaude ou froide vers les futurs équipements publics et immeubles privés des alentours, ni intégré dans les prescriptions d'urbanisme l'obligation de se raccorder au réseau !

Alors, oui, une centrale énergétique que l'on doit faire fonctionner pour qu'elle ne s'abîme pas sans qu'on puisse vendre aux usagers l'énergie produite, ça a un coût. Mais la faute à qui ?...

Nous nous sommes employés à corriger cet oubli regrettable en intégrant dans le plan d'urbanisme que nous avons modifié en 2010 cette obligation de raccordement pour les futurs immeubles, comme le casino de jeux, mais beaucoup avaient déjà été réalisés sans que cette servitude leur soit opposable, rendant l'opération bien moins rentable.

C'est pourquoi nous avons fait appel à l'AREA, une société d'économie mixte dont la Région Provence Alpes Côte d'Azur est actionnaire majoritaire et où la ville de La Seyne détient quelques parts depuis plus de trente ans, pour lui confier la réalisation puis l'exploitation du réseau vers les nouvelles constructions, dont le futur complexe de cinéma et d'hôtellerie de l'Atelier mécanique.

Et voilà que nous apprenons par la direction de l'AREA qu'un autre ami de Madame Torres, Monsieur Estrosi, nouveau président de la Région, envisagerait de supprimer la "filière énergie" de cette société, ruinant, si c'était confirmé, notre projet, et contraignant la commune à supporter elle-même les coûts de réalisation des réseaux...

Mais, puisque Madame Torres dit avoir "des solutions", qu'elle s'emploie donc, avec son nouveau statut de conseillère régionale et membre du conseil d'administration de l'AREA, à accompagner nos démarches pour que la société régionale accepte de conserver cette mission. Ce serait là une démarche solidaire bienvenue.

Sinon, les faits seraient là. Et têtus, hélas...

 

ORDURES, HLM, MATERNITÉ, RYTHMES SCOLAIRES, ISSY-LES-MOULINEAUX, TOUT Y PASSE !

Je ne m'appesantirai pas sur d'autres sorties virulentes au cours de la réunion du 15 avril sur le budget, au nombre desquelles une tirade sur la fermeture de la maternité en 2011, certes hélas confirmée par le gouvernement socialiste, mais décidée par celui de Monsieur Sarkozy, dont on se demande en quoi elle a bien pu avoir une incidence sur la situation budgétaire de la commune...

Et encore les difficultés de l'organisme d'HLM "Terres du sud habitat", dont on oublie de dire qu'il est depuis 2009 un établissement autonome de la commune, donc sans incidence sur son budget, et qu'il est en situation précaire et en "plan de retour à l'équilibre" depuis... 27 ans.

Et également une comparaison absurde de La Seyne avec Issy-les-Moulineaux, ville où le revenu moyen 2015 des ménages est de 39.648 euros, soit 85% plus élevé que chez nous, et membre de la métropole du Grand Paris qui assure pour les habitants 80% des anciennes compétences communales qui ne sont donc plus à la charge de la ville...

Et aussi la mise en œuvre des nouveaux horaires scolaires avec leurs activités après l'école, dont on voudrait laisser penser que le surcoût pour la ville, de l'ordre de 600.000 euros annuels, résulterait de ma décision, alors que tout un chacun sait bien que ça découle d'une injonction de l'État contre laquelle nous nous sommes élevés, comme la plupart des maires, quelles que soient leurs sensibilités.

Et enfin l'augmentation de 0,2% de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères qui, effectivement, à La Seyne comme ailleurs, subit chaque année les fluctuations dues au tonnage de déchets et au coût de leur traitement, et couvre pour partie des dépenses de gestion générale, notamment de personnels d'encadrement de la propreté urbaine et des ordures qui consacrent une part de leur temps à la direction de ce service.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts
21 avril 2016 4 21 /04 /avril /2016 02:55

Dans deux précédents articles, ICI et , je me suis attaché à rectifier certaines présentations chimériques qu'une partie de l'opposition de droite a faites de la situation budgétaire de la commune, histoire, sûrement, de ne pas assumer les responsabilités de ses amis, aux affaires entre 2001 et 2008, quant à la dégradation durable des comptes communaux, et, plus étrangement, pour dédouaner l'État, donc l'actuel gouvernement et la représentation parlementaire majoritaires, des siennes.

D'autres points entachés de contrevérités méritent d'être précisés, éléments objectifs à l'appui...

 

NON, TOUTES LES COMMUNES DE L'AGGLO NE SONT PAS DE BONS ÉLÈVES !

Madame Bicais, élue Les Républicains, dans un communiqué récent, a déjà déploré que j'aie « fait le choix de favoriser le logement social ». Comprenons que, si nous avions moins de logements sociaux, notre office d'HLM "Terres du sud habitat" aurait eu moins de rénovations d'appartements à effectuer, donc aurait bénéficié de moins d'exonérations de taxes foncières, et donc la commune aurait perçu plus de produits de la fiscalité locale puisque les bailleurs qui rénovent sont exonérés de taxe foncière. Les 5.000 familles logées et les 3.000 familles en attente d'un habitat à loyer accessible, parmi les 77% de foyers varois éligibles aux HLM, auront apprécié la démonstration...

Nos prédécesseurs de droite, dont Madame Bicais faisait partie, qui ont conçu en 2005-2006 le programme de rénovation urbaine de Berthe, prévoyant la construction-démolition de plus de 860 logements et la rénovation de 2.500 autres, auront aussi du mal à comprendre cette volte-face opportuniste...

D'autant qu'elle s'appuie sur une assertion trompeuse puisque, les chiffres en attestent, le pourcentage de logements sociaux a diminué à La Seyne, passant de 19,91% du temps où Madame Bicais était élue de la majorité de droite à 18,67% aujourd'hui.

Et voilà que, sûrement fâchée que l'on note parfois que, si l'ensemble des communes des environs, pour la plupart dirigées par la droite, s'efforçaient de se mettre en règle avec la loi imposant 25% de logements sociaux permettant de mieux les répartir sur l'ensemble du territoire, on pourrait espérer à La Seyne un peu plus de mixité sociale et un meilleur potentiel fiscal, Madame Marchesini, autre élue Les Républicains, s'insurge en affirmant avec un aplomb insolent que « toutes les communes de l'agglo sont de bons élèves » !

C'est faux ! À l'exception de La Garde, aucune, même pas La Seyne, n'est en règle avec la loi ! Trois d'entre elles sont même "carencées", c'est-à-dire qu'elles sont sanctionnées parce qu'elles ne respectent pas leurs objectifs de rattrapage. Et toutes, à l'exception de La Garde, La Seyne et Toulon, sont redevables d'amendes d'un montant total de près de 2,9 millions d'euros.

Et, si l'on considère l'ensemble des communes de l'aire urbaine, de Saint-Cyr à Solliès-Pont, la démonstration est encore plus édifiante, ainsi qu'en attestent les graphiques dont les données sont issues du site Internet "Transparence SRU" du ministère en charge du logement et de l'habitat durable...

Alors, comment ne pas trouver désolant que des élues de la République avancent des arguments spécieux pour tenter de détourner les responsabilités ?

Les faits sont là. Ils sont têtus.

 

NON, IL N'Y A PAS D'APPAUVRISSEMENT DE LA VILLE !

Il est un peu facile de construire des raisonnements, et surtout de les proclamer publiquement, en usant de poncifs, clichés et autres idées reçues. Mais ça peut se retourner contre soi.

Bien sûr que La Seyne n'est pas une ville riche, Madame Bicais n'a pas tort, mais elle aurait dû avoir la prudence de vérifier ses assertions laissant croire, avec sa tirade sur la soi-disant priorité que je donnerais au logement social, que la commune s'appauvrit et que ses habitants peuvent ainsi de moins en moins produire des recettes fiscales.

Il n'en est rien, et ces deux graphiques de données de l'INSEE le confirment. Celui de gauche montre que La Seyne a été rejointe depuis 2012 par Toulon au triste palmarès des communes aux plus faibles revenus par foyer et au plus forts taux de pauvreté. Mais celui de droite atteste, contrairement aux truismes courants, que la population de La Seyne ne s'appauvrit pas, au contraire, depuis que j'en suis maire, mais que l'évolution positive est constante.

 

Les faits sont là. Et ils sont têtus. La politique de l'habitat menée par notre équipe ne produit pas de la pauvreté supplémentaire. Ce n'est pas là qu'il faut chercher les causes des difficultés...

Les faits sont là. Ils sont têtus...

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts