La continuité républicaine, ça doit être une règle d'or. Ça signifie que, lorsque c'est dans l'intérêt des citoyens d'un territoire, au-delà des échéances électorales qui peuvent conduire à des changements de majorités, les élus se doivent de poursuivre des chantiers engagés par leurs prédécesseurs. Sinon, c'est le chaos. Et rien n'avance.
L'exemple signifiant des deux dernières décennies est celui de la rénovation urbaine des quartiers populaires du Nord de la commune. C'est une longue histoire qui trouve son origine dans l'élaboration, alors que Maurice Paul (PCF) était maire, entre 1995 et 2001, d'un programme appelé "Grand Projet de Ville" qui a fixé les orientations de la réhabilitation de Berthe et du centre ancien qui prévalent encore aujourd'hui, et dont une partie avait fait l'objet d'une réalisation, en particulier le site propre dédié au tramway, qui traverse la cité pour la désenclaver (et qui, faute de mieux, ne sert hélas aujourd'hui que de couloir-bus).
2001 ET 2008, ON CHANGE, MAIS ON CONTINUE
2001 a vu un changement de majorité locale et 2002 un changement de majorité nationale. Le dispositif "Grand Projet de Ville" a été modifié par le gouvernement, devenant "Programme de Rénovation Urbaine" (PRU), et excluant le centre historique. Mais la philosophie générale a été maintenue. Et mon prédécesseur, Arthur Paecht (UMP), a relancé la réhabilitation de notre quartier Berthe dans le cadre du nouveau système, démolissant certains immeubles et débutant la construction d'autres, réhabilitant une école et construisant une autre, ainsi qu'une "cyberbase".
En 2008, notre équipe nouvellement élue s'est glissée dans les traces de ses deux prédécesseurs, négociant tout de même avec l'État quelques ajustements : remplacement de la démolition d'une tour par sa réhabiliation et sa transformation, pour partie, en résidence sociale, création d'une autre résidence sociale, réhabilitation supplémentaire d'une crèche, création d'un espace socio-sportif, relocalisation et révision du projet de maison de la santé. Pour le reste, le programme s'est poursuivi : constructions, démolitions et réhabilitations des logements, des espaces extérieurs, des services publics, etc.
2014 : ON DOIT PARACHEVER
S'il est parmi les plus avancés de France, le programme ne sera pas terminé au terme du mandat, en mars 2014. Son achèvement est prévu pour le courant de l'année 2015. Il est difficilement imaginable, quel que soit le maire en fonction à ce moment là, qu'on arrête les chantiers. Et qu'on coure le risque de perdre les subventions importantes qui permettent leur réalisation. Car ce seront environ 270 millions d'euros qui auront été investis au cours des trois mandats municipaux, dont un peu plus de 40% à la charge de l'Office d'HLM "Terres du Sud Habitat" et moins de 10% à la charge de la commune, tout le reste ayant été financé par d'autres (Etat, collectivités, etc.).
On le voit, jusqu'à présent l'intelligence républicaine aura prévalu, trois maires de sensibilités diverses (PCF, UMP et PS) ayant utilement joué la carte de la continuité. Il faut que ça dure.