28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 04:11

http://www.capitalstory.fr/wp-content/uploads/2011/04/credit2.jpgLes fonctionnaires d'État des directions des finances publiques, de l'action territoriale, et du contrôle de légalité ne sont pas à proprement parler des joyeux drilles (dans leur activité professionnelle, s'entend !). Quand ils partagent avec vous une analyse sévère des finances de votre commune, ils ne pointent pas au premier abord les efforts réalisés pour éviter une mise sous tutelle privant un maire de tout son pouvoir, mais plutôt le chemin qui reste à parcourir pour éviter d'en arriver à une telle extrémité.

Pas plus gais lurons ne sont (toujours dans leur travail, bien sûr !) les banquiers, qu'ils soient privés ou publics comme les agents de la Caisse des dépôts. Si un maire a besoin d'emprunter, ne serait-ce que pour réaliser des investissements productifs de revenus pour sa commune afin de pouvoir bénéficier à terme d'une bouffée d'air frais pour ses finances, ils vous rappellent d'entrée de jeu le mode d'emploi : "Mets d'abord tes finances en ordre, et on discutera ensuite ; nous, on ne prête qu'aux riches...".

Dans un contexte difficile de crise, de diminution des aides de l'État et des autres collectivités, et d'augmentation des coûts des matières et des services, les mesures que j'ai engagées depuis 2008, en accord et sous "l'amicale pression" de l'État et des banques, pour éviter la faillite communale, ne pouvaient porter leurs fruits que par la conjugaison de la réduction des dépenses de fonctionnement et de l'augmentation des produits fiscaux, unique et ultime marge de manoeuvre. Si la première est passée inaperçue pour mes concitoyens, qui ont même vu l'amélioration et l'accroissement de l'offre de services publics communaux, la seconde est très dure à supporter, pour tous nos foyers, y compris les classes moyennes.

DES CHOIX ANTÉRIEURS DE GESTION TRÈS HANDICAPANTS

Mais comment en était-on arrivé à ce point de difficulté ? La situation n'était déjà pas brillante en 2001, mais mes précédesseurs ont fait un choix hasardeux, en forme de pari osé sur l'avenir, en investissant énormément : plus de 166 millions d'euros ! Ils ont vendu ce qui pouvait l'être du patrimoine communal, pour 16 millions d'euros. Ils ont obtenu une aide exceptionnelle du département - qui a ensuite été stoppée car jugée non règlementaire par la Chambre régionale des comptes - de 31 millions pour l'investissement et de 3 millions annuels pour le fonctionnement (3% du budget de la ville, soit ce qu'a rapporté la hausse de l'imposition locale que j'ai dû décider, alors qu'on l'avait dangereusement baissée antérieurement, ce qui a alors privé la ville de 4,5 millions de recettes...). Ils ont confié des services communaux à des entreprises, mais en conservant les personnels, ce qui a accru les charges de 3,1%, provoquant un "effet de ciseaux" car les recettes ne progressaient quant à elles que de 1,8%. Résultat : la capacité d'autofinancement s'est effondrée et, du coup, la dette s'est accrue car il a fallu emprunter plus que de raison pour financer les investissements. Sans aide du département, la durée de désendettement, acceptable quand elle avoisine les 10-12 ans, aurait été de... 197 ans en 2008 ! Et, avec cette aide, elle était tout de même de près de 50 ans...

THÉRAPEUTIQUE FINANCIÈRE DRASTIQUE

Pour enrayer la spirale infernale, car ces choix ont engagé la ville pour des décennies, il m'a fallu faire tout le contraire : remunicipaliser des services, réduire et contraindre les achats, gérer le personnel en m'en tenant essentiellement à la résorption de l'emploi précaire, planifier pour recentrer les investissements sur le strict obligatoire, ceux déjà engagés, et ceux pouvant apporter des recettes, gérer et négocier autant que possible avec les prêteurs la durée et les intérêts de la dette, et, hélas, car le reste était insuffisant, réduire les abattements sur l'imposition locale. C'est un travail de longue haleine, peu gratifiant, mal compris et mal accepté, mais nécessaire pour conserver les rènes car, de toute façon, si j'avais opté pour laisser placer la ville sous tutelle, le préfet, qui aurait géré à ma place, n'aurait pas fait autrement. Et moi, j'aime autant assumer mes responsabilités dans la dignité.

DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS

Nous ne sommes pas au bout de nos peines, mais les résultats obtenus entre 2008 et 2011 sont déjà encourageants. Et mon petit doigt me dit que ceux de 2012, dont nous disposerons bientôt, le seront encore plus. Ce qui ne veut pas dire qu'il faudra desserrer l'étau. Les schémas ci-dessous, établis avec des chiffres qui ont été validés par l'État et la Caisse des dépôts, en attestent (cliquez dessus pour agrandir). Nous sommes sur la bonne voie. Continuons nos efforts. C'est à ce prix que La Seyne redeviendra une ville simplement... normale.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts

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