Me référant à un article paru dans le quotidien Var-matin il y a quelques jours, reprenant les déclarations d'une élue d'une commune voisine de La Seyne, je m'étais questionné sur ce blog sur la situation très spécifique que représentait la perspective annoncée de la construction d'une école primaire privée confessionnelle par la personne publique qu'est une commune.
Je me demandais en effet si une lecture particulière de la loi pouvait un jour permettre, chez nous à La Seyne, un projet similaire, contraire selon moi à l'esprit laïque de la Constitution de notre République.
Mais les choses n'en sont pas restées là.
Le cabinet du maire de cette ville proche m'a alors fait savoir que les informations révélées par le journal étaient fausses, et j'ai aussitôt inséré un message en tête de mon article pour le préciser. Et mon ami président de l'association gestionnaire de ladite école chrétienne m'a, de son côté, confirmé l'inexactitude des éléments faisant l'objet de l'article et expliqué que la commune consent en réalité un bail à construction pluri-décennal à l'association et que c'est cette dernière qui supporte le projet de construction. Dont acte. Et l'honnêteté me conduit à communiquer ces précisions.
Il n'empêche que la forme de communication de la part de cette élue communale est troublante, car ce n'est pas un simple lapsus qui a pu induire en erreur le journaliste, mais bien un ensemble de propos retranscrits en plusieurs endroits dans l'article. Après plusieurs relectures et des avis recueillis auprès d'autres lecteurs, il m'apparaît que c'est tout de même une volonté de mettre en valeur l'initiative étonnante – mais finalement non avérée – d'une mairie laïque de construire une école chrétienne qui constitue le fil rouge de l'intervention de l'élue. Je suppose néanmoins que Var-matin aura depuis été sollicité pour que ce soit rectifié.
QU'IL DOIT ÊTRE COMPLIQUÉ D'ÊTRE JOURNALISTE DANS UN TEL CONTEXTE !
Mais il est cependant surprenant que le rédacteur, sans même aller sur le fond, ne se soit pas questionné sur la faisabilité règlementaire d'un tel projet.
Tout comme il a pu être bizarre que le même journal, en d'autres occasions, seynoises celles-là, ne se soit pas interrogé sur des informations manifestement et grossièrement fantaisistes qui lui ont été communiquées et qu'il a retranscrites, obligeant à réclamer a posteriori des démentis ou rectificatifs que le quotidien a d'ailleurs volontiers publiés.
Ce fut récemment le cas de celle indiquant que notre centre communal d'action sociale (CCAS) emploierait 87 agents pour s'occuper de seulement... 97 usagers bénéficiaires (encadré rouge).
Car ce n'est pas la même chose, tout de même, que de relayer un propos, mis entre guillemets pour bien marquer qu'il s'agit d'une citation d'une personne qui n'engage qu'elle-même, par exemple celle, complètement farfelue, affirmant il n'y avait pas de programme de réalisation d'un complexe de cinémas dans le projet de réhabilitation de l'Atelier mécanique que la précédente municipalité avait mis sur pied ! (encadré vert). Là encore, d'ailleurs, le journal a publié les démentis nécessaires.
Évidemment, que personne ne lise dans ces lignes un propos malveillant à l'égard des journalistes du groupe auquel appartient Var-matin ! Les pauvres doivent faire ce qu'ils peuvent, dans un contexte honteux de prise de contrôle du titre par une holding qui ne va pas s'embarrasser de qualité mais de profits et liquider – dans une démarche évidemment qualifiée de sauvegarde – plus d'une centaine d'emplois, dont des journalistes (Le Monde, 25 février 2021), et ceux qui resteront auront sûrement de plus en plus de mal à vérifier, contrôler ou croiser les informations obtenues de leurs sources.
D'AUTRES QUESTIONS DE FOND SOULEVÉES PAR LE PROJET
Ceci étant, le sujet soulève d'autres questions de fond qui, elles, sont relevées par l'autre quotidien local, La Marseillaise, dans sa parution de ce vendredi (cliquez sur l'image ci-dessous pour l'agrandir).
Mais ça, c'est l'affaire des Six-Fournais. Et j'ai suffisamment de sujets qui m'intéressent avec ma commune pour, tout en regardant à ce qui se vit ailleurs, notamment dans notre métropole, ne pas interférer dans ceux des voisins. Dominique Nemeth et Valérie Romboni, élus de la liste « Six-Fours à gauche, écologiste et citoyenne », y exercent une constructive veille active...