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LA SEYNE, PREMIÈRE VILLE DU VAR ENGAGÉE DANS LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE

 

En prolongement de nos actions en matière de jumelages, et même si certains s'en sont étonnés au regard des innombrables difficultés que rencontre une ville comme La Seyne, arguant en substance « que charité bien ordonnée commence par soi-même », nous avons aussi voulu nous impliquer dans la coopération internationale décentralisée.

 

C'est un partenariat entre collectivités locales, associant très souvent des organisations non gouvernementales (ONG) et accompagné techniquement et financièrement par les Agences de l’Eau. Ce type de coopération vise à favoriser la prospérité commune, consolider le développement local et la gouvernance des territoires par des actions très concrètes telles que des alimentations en eau potable ou l’installation de latrines dans les villages reculés. Elle renforce les capacités des autorités locales à assumer les compétences de la maitrise d’ouvrage communale dans les différentes régions du monde. Les collectivités françaises sont au coeur du dispositif de coopération décentralisée. Ces opérations se déroulent essentiellement dans les zones rurales où la coopération internationale classique est peu présente. Elles contribuent à améliorer le niveau sanitaire des territoires aidés et peuvent conduire à poser les bases d’une coopération institutionnelle. La Seyne a, dès que ça a été légalement possible au niveau national, choisi d'affecter jusqu'à 1 % des ressources dégagées par les recettes de l'eau  potable  à des actions de coopération ayant pour but de favoriser l'accès à « l'eau propre » dans les pays en développement. Nous avons choisi d'être accompagnés dans notre démarche par l'association « Territoires Solidaires » et avons projeté d'y inclure les agents de la collectivité à tous les niveaux de la hiérarchie, les habitants de la ville, les acteurs économiques et culturels locaux, les établissements scolaires, les structures de santé, et plus globalement l'ensemble des opérateurs et des acteurs de la vie sociale locale. Notre objectif a été de mettre en place une coopération d'intérêt mutuel qui favorise les échanges entre les peuples sur tous les domaines de la vie sociale, apporte des soutiens à l'organisation des services collectifs des partenaires, et participe à relever les défis environnementaux de notre temps. Pour la mairie, ce projet a été une opportunité pour faire entrer l'international dans nos services afin d'amener les agents à mieux appréhender la diversité culturelle, à la comprendre dans l'action sociale, dans les services de l'Etat Civil, dans les services de santé, dans les services éducatifs, valorisant les activités de nos cadres et ingénieurs, faisant valoir des compétences acquises par nos agents, et, d'une manière globale, faisant bénéficier notre administration d'un vecteur de professionnalisation sur le plan international par l'échange d'expériences et d'expertises et par la transmission des connaissances qu'elle favorise. Pour la ville elle-même, c'est une contribution à la promotion, à l'extérieur, de l'activité économique et culturelle des acteurs locaux car, lorsqu'elle prend appui sur les collectivités territoriales, cette pratique d'échanges internationaux est désignée comme l'un des instruments les plus appropriés pour dynamiser les initiatives locales de développement et l'ouverture de nos citoyens à l'international, en particulier les jeunes, pour qu'il soient mieux armés demain sur le marché de l'emploi, dans un monde professionnel mondialisé. La Seyne ainsi souhaité diffuser un service public pour tous, par delà ses frontières, une éthique de citoyenneté et de responsabilité partagée.

 

Ainsi, en 2013, La Seyne a été la première ville du Var à se lancer dans un projet de coopération décentralisée en utilisant le dispositif de la Loi Oudin Santini. En partenariat avec Action Contre la Faim et l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse, la commune a mobilisé 1 % des ressources de son budget annexe de l'eau afin d'améliorer de façon pérenne l'accès à l'eau de 20000 personnes en Indonésie. Les recettes liées à la vente d'eau aux usagers constatées cette année-là s'élevaient à 854370 euros : le montant maximum disponible pour ces actions était donc estimé à 8535 euros pour la commune et, pour cette participation communale modeste, ça a permis de mobiliser 600000 euros grâce à l'effet levier du dispositif Eau de la Loi Oudin. Les travaux ont concerné deux centres de santé et cinq écoles dans la province du Nusa Tenggara Timur. Par la suite, la loi Oudin-Santini ayant évolué en permettant depuis 2014 d'élargir aux budgets de l’assainissement et de distribution d’électricité et gaz de prélever jusqu’à 1% du budget de ces services pour mener des actions de coopération avec les collectivités étrangères, dans le cadre de la loi Thiollière dans les domaines de l’eau, l’assainissement et de la distribution d’électricité et de gaz, nous avons lancé en 2017 un autre projet concernantla construction d'un réseau d'eau potable au Liban Nord en faveur des populations libanaises mais également syriennes réfugiéesen raison du conflit frappant leur pays et générant des flux précipités de migrations. Il a été destiné à 4200 personnes.Elle constitue aujourd'hui la mission la plus importante de l'ONG Solidarités International, qui intervient dans ce pays depuis 2013. La réalisation de cette infrastructure d'accès à l'eau potable permet à ces populations d'arrêter de s'approvisionner en eau par camions, sans assurance de quantité et qualité de la ressource. L'Établissement des Eaux du Liban Nord est le maître d'ouvrage de ce projet engagé en 2018 pour durer 48 mois. Pour une commune comme la nôtre, engager 1 % des ressources de son budget de l'eau peut sembler dérisoire. Mais « les petits ruisseaux font les grandes rivières » : en effet, l'avantage des dispositifs pour la coopération décentralisée réside dans la possibilité d'actionner un effet levier en mobilisant des fonds connexes de l'Agence de l'eau, mais aussi des fonds du ministère des Affaires étrangères, et ainsi démultiplier notre capacité d'investissement dans la solidarité internationale. Au-delà de la simple dimension caritative, la coopération décentralisée est génératrice d'impacts mesurables aussi bien au Sud, dans les pays d'interventions, qu'au Nord chez les initiateurs de la solidarité. Et parler de l'eau et du manque d'eau « ailleurs », c'est encourager la réflexion et l'action chez nous sur la nécessité de changer nos comportements par rapport à une ressource fragile : sur la capitalisation et la mutualisation des savoir-faire entre collectivités locales, sur l'opportunité d'échanges culturels et humains entre acteurs du Nord et du Sud donnant tout son sens au partenariat.

 

Berdiansk, Bizerte, Buti, Caleta Tortel, Cần Thơ, Cienfuegos, le Liban Nord, Maardu, Menzel Bourguiba, le Nusa Tenggara Timur, Qingdao, Reinickendorf, ce ne sont pas moins de douze communautés villageoises, urbaines, métropolitaines, voire mégapolitaines, la plupart cités portuaires et littorales à l'image de La Seyne, en Europe, en Afrique, en Amérique et en Asie, avec lesquelles nous avons tissé des liens actifs, populaires, solidaires ou économiques. Le « totem », réalisé par les mains artistes de fonctionnaires communaux à partir d'une sculpture à l'abandon, installé en entrée de ville, à proximité de la Pyrotechnie et du giratoire que nous avons dénommé « rond-point des villes amies », ne compte pas assez de branches pour les évoquer toutes. Et ce ne sont pas des gadgets, mais de vrais vecteurs pour contribuer à lutter, par la connaissance réciproque s'appuyant sur le « faire ensemble », contre tous les racismes qui minent la planète et l'amitié entre les peuples. Ceux qui ont pu s'en étonner ou s'en gausser, n'en voyant pas l'intérêt, devraient mieux comprendre pourquoi La Seyne, ville riche des diversités d'origine de ceux qui l'ont construite et la font vivre, a choisi, pour parfaire son action à l'international, de partager ses expériences, de s'imprégner des initiatives des autres, en adhérant à des institutions comme l’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix ou l'Association nationale des Villes et territoires accueillants...

 

 

 

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Publié par Marc Vuillemot