Mon appel n'a pas été entendu par les caciques du Parti socialiste. La gauche et l'écologie seront absentes du choix offert aux citoyens de Provence Alpes Côte d'Azur.
Merci aux milliers de personnes, citoyens, élus, acteurs politiques, économiques et sociaux, y compris des républicains non engagés à gauche, qui, en vingt-quatre heures, m'ont apporté leur soutien et ont relayé mon message.
Il avait pourtant été clairement exprimé il y a quelques semaines par le Premier secrétaire du PS que "de toute façon, les déclarations extrémistes de Christian Estrosi (...) empêchent désormais le front républicain.", position reprise par un membre du gouvernement : "Nous voyons un certain nombre de candidats face au Front national qui tiennent le même discours que le FN. Je pense notamment à M. Estrosi et donc, confrontés à ce bloc réactionnaire, au fait que, pas tous "Les Républicains", mais une partie d'entre eux, tiennent le même discours que le Front national, nous ne serons pas amenés à nous retirer pour eux."
Et voilà que les dirigeants du PS ont cédé aux injonctions d'un Premier ministre dont, en situation d'urgence républicaine, je peine à comprendre les motivations politiques.
Il reste aux électeurs déboussolés à évaluer dans quel sens, au-delà des mots et des formules, M. Estrosi va infléchir - ou pas - son projet d'ici au second tour : soit encore un peu plus vers les impasses qu'offrent l'extrémisme de droite pour ratisser sur le terreau du FN, soit, s'il se sent réellement investi de la fonction de "Résistant" dont il s'est tout récemment paré, vers un programme en forme de contrat économique, social, éducatif et culturel, rompant avec ses positions ultra-droitières et compatible avec les aspirations de la majorité des Provençaux, Alpins et Azuréens qui, de la droite républicaine à l'extrême-gauche, n'ont pas voté pour le FN au premier tour.
Chacun saura y être attentif pour prendre sa décision.
L’heure est à relever les manches, à affronter les questions sans en esquiver aucune. Nous sommes à la fin d’un cycle politique, celui de la Ve République. Rebâtir la République est une urgence pour qu’elle soit citoyenne, démocratique et sociale. On n'évitera pas un grand débat public mené au plus près des citoyens, dans les quartiers, les villes et les villages, tout en considérant que le Parti socialiste, au vu de la posture de sa direction nationale de ces derniers jours, sera à la peine pour en être l'animateur si lui-même ne se refonde pas.