J'ai ce jeudi été questionné par France Bleu Provence, puis par France 3 Provence-Alpes, sur l'initiative que nous avons prise, avec la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, en relation avec l'association "Initiative génération", pour inviter, d'une part, nos concitoyens qui le peuvent, à faire un petit geste symbolique en faveur du peuple grec, manière de rappeler aux tenants de la finance qu'il est des valeurs auxquelles les citoyens européens tiennent, et, d'autre part, les maires de France dont les communes en auraient les moyens à nouer des liens de solidarité avec un dème (une commune) grec pour l'accompagner dans l'épreuve qu'il traverse, en mobilisant nos savoir-faire de solidarité nationale, comme ceux des politiques prioritaires menées pour nos quartiers populaires en difficulté, mais aussi de solidarité planétaire, comme les actions que mènent beaucoup de communes dans le cadre de la coopération décentralisée en faveur de régions de pays en développement.
Notre Europe ne peut être simplement une Europe comptable. Surtout si l'abaque est pipé pour ne donner que des résultats qui cadrent avec les objectifs du FMI, de la BCE, et des financiers internationaux, à commencer par ceux de Grèce qui, représentant 10% de la population hellénique, détiennent 56% de la richesse du pays.
C'est ce que le Premier ministre Manuel Valls a exprimé devant les parlementaires ce mercredi, en annonçant, outre le fait que la représentation nationale devra être démocratiquement consultée, qu'il fallait explorer jusqu'au bout les voies du dialogue pour que le vœu du peuple grec soit entendu et qu'il ne sorte pas de la zone euro, rompant enfin avec une posture inacceptable de suivisme de l'Allemagne libérale qui a un peu vite oublié comment la solidarité européenne s'est exercée à son endroit en effaçant ses dettes des deux guerres mondiales du XXe siècle.
Il faut que notre peuple, qui a été Lumière du XVIIIe siècle pour l'Europe, et ses plus petits et proches échelons administratifs que sont les communes, portent le flambeau de cette Europe solidaire et démocratique que les Français ont voulue en votant "non" au traité constitutionnel européen en 2005.
> mon interview à France 3 Provence-Alpes