Dimanche avait lieu, face au Monument aux Morts, la commémoration de la libération des camps nazis de la seconde guerre mondiale. L’occasion pour moi, comme chaque année, outre l’hommage dû aux victimes et aux libérateurs, de lancer un appel à la vigilance...
« Nous commémorons, les derniers dimanches d’avril, la libération des camps de concentration et le souvenir de ceux qui y furent déportés.
« La déportation, les camps d’internement, de travail, de mort, resteront à jamais comme la pire des dérives commise par les hommes contre l’humanité. Cette horreur a eu lieu en Europe, foyer de civilisation, dans la première moitié du XXème siècle, après et malgré la Grande Guerre.
« La mise en œuvre de l’extermination systématique d'un groupe humain qui pouvait être de même langue, de même nationalité, de même culture, au nom de la soi-disant race ou de la religion est une abomination.
« Et pourtant… Ces idées nauséabondes continuent de circuler et trouvent encore des partisans et des hommes politiques pour les soutenir. Oh ! « Bien sûr en les habillant d’habits plus honorables ! Au nom de quoi ? Je n’ai qu’une réponse, de la folie qu’engendre la haine de la différence.
« Je répète les termes de notre Constitution et les répèterai sans fin : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.
« Ainsi, la laïcité garantit la liberté de culte et de pensée à chaque citoyen, mais, en même temps, aucune idéologie, aucune religion, aucun groupe ne doit imposer ses normes de vie à l’Etat et à la société.
« La Laïcité est donc la formidable opportunité de permettre à chacun de pratiquer sa croyance librement et publiquement sans pouvoir en être inquiété. C'est aussi l'engagement de l'État à ne favoriser aucune croyance ni aucun culte par rapport à un autre.
« Il est bon de rappeler cela, ici, où nous n’oublions pas le génocide des Juifs par les nazis. Où nous n’oublions pas, non plus, qu’ils ne furent pas les seuls : les opposants, les handicapés mentaux, les homos, les Tsiganes, les résistants furent aussi des victimes.
« Chacun est donc une victime potentielle dès lors qu’une stigmatisation s’organise.
« Là doit être notre vigilance. Nous sommes là pour combattre ceux qui réfutent les évidences factuelles, ceux qui cultivent un terreau de haine et d’exclusion.
« Aujourd’hui, nous entretenons le souvenir conscient de la longue chaîne des évènements qui conduisirent des esprits ordinaires à se pervertir et à imaginer devoir mettre en œuvre à partir de janvier 1942 cette « solution finale » qui dépasse notre humanité et qui nous fige, encore, dans l’horreur et la douleur.
« Cette cérémonie est un appel à la préservation des mémoires.
« Pour dénoncer les ferments qui ont nourri les idées destructrices ayant légitimé l’internement et l’extermination de millions d’hommes, de femmes et d’enfants pour leurs idées politiques, leurs orientations sexuelles, leurs croyances, leurs origines nationales ou ethniques, leurs choix de vie et de culture, leurs handicaps, nous devons dire, avec force et conviction, que nous défendons une France laïque, où la liberté de conscience, la liberté de penser et la liberté d’exprimer des opinions dans le respect des lois est inscrite dans la constitution.
« Notre volonté doit être, encore et toujours, et même si c’est difficile en ces temps de crise économique, de perpétuer le projet de vivre ensemble, dans la richesse de nos différences.
« C’est ça la République. Alors vive la République ! Vivent ses valeurs, ici et dans le Monde ! »