Ils étaient nombreux à la Bourse du Travail, vendredi soir, les anciens combattants d'Algérie, de Tunisie et du Maroc, à l'occasion de la réunion de l'Assemblée générale de leur association, la F.N.A.C.A.
J'ai failli m'en réjouir. Mais cela signifiait hélas qu'ils ont été nombreux, trop nombreux, beaucoup trop nombreux, à avoir dû passer des mois et des mois de leurs plus belles années à combattre pour une guerre qu'ils n'ont pas voulue. Et qui n'a reçu le nom de guerre que quarante longues années après le cessez-le-feu de mars 1962, après que leur association a bataillé ferme pour en obtenir la reconnaissance. Je le leur ai dit.
J'ai aussi évoqué ce 19 mars d'il y a près de cinquante ans. J'ai eu une pensée, avec eux, pour ceux qui ont été fauchés par l'horreur de ce conflit avant ce printemps 62. Et pour les autres, qui sont morts dans les temps qui ont suivi, malgré les accords d'Evian et l'appel au dépôt des armes. Et pour ceux qui portent encore dans leur chair et dans leur coeur les stigmates de la bestialité humaine, anciens combattants, veuves, harkis, pieds noirs.
Je leur ai dit que je partage leur volonté que ce soit le 19 mars qui honore les victimes de ce conflit, car cette date à un sens, et non le 5 décembre, jour qui n'a aucun fondement historique. Le président départemental de la F.N.A.C.A. m'a rappelé les termes du décret instaurant cette date commémorative officielle :
Article 2
Chaque année, à cette date, une cérémonie officielle est organisée à Paris.
Une cérémonie analogue a lieu dans chaque département, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Saint-Pierre-et-Miquelon et dans les îles Wallis et Futuna, dont l'organisation est laissée à l'initiative du représentant de l'Etat.
Il est bien écrit "dans chaque département". Rien n'oblige donc une commune à organiser une telle manifestation. Et, si je me devrai, le 5 décembre prochain, d'assister comme élu de la République à la cérémonie que le préfet organisera conformément aux textes quelque part dans le Var, je vais demander aux élus de la majorité municipale de discuter avec les anciens combattants de l'opportunité d'en organiser une à La Seyne.
Et, bien sûr, comme chaque année, je serai présent aux côtés de la F.N.A.C.A. et des autres associations patriotiques à la cérémonie associative organisée le 19 mars.