Il y a une semaine, les socialistes français ont été invités à se prononcer, par un vote interne, sur le projet qu’ils veulent soumettre aux électeurs lors des élections européennes de 2014. Dans un précédent article de ce blog, je rappelais avant le vote que, si le projet proposé portait des idées intéressantes, mes camarades de « l’aile gauche du PS » et moi trouvions qu’il était un peu frileux quant à une stratégie de sortie de crise, alternative aux choix libéraux et conservateurs que les institutions européennes imposent depuis des années.
Et nous avons été entendus par une majorité de militants qui ont été plus nombreux à soutenir les amendements que nous proposions pour améliorer le texte qu’à les rejeter. Ce ne fut certes pas, au niveau national, dans les mêmes proportions de 97% que dans la section Var-Ouest à laquelle j’appartiens, mais le PS a entendu ses adhérents relayant l’attente populaire et a adjoint au texte final une résolution contenant “14 priorités socialistes pour réorienter l’Europe” à l’adresse de nos partenaires du Parti Socialiste Européen.
Parmi ces priorités figurent des messages politiques essentiels que nous avons portés avec nos amendements :
D’une part, “augmenter le budget européen par sa renégociation, en exigeant du Conseil Européen un cadre financier pluriannuel plus ambitieux permettant d’accroître les ressources en faveur de la croissance et de l’investissement”.
Ensuite,” réviser le pacte de stabilité pour donner la priorité au soutien à la croissance dans chaque pays. L’Europe a besoin de croissance, pas d’austérité. Nous demandons un calendrier étendu, crédible et réaliste de réduction des déficits publics. Nous poursuivrons conjointement le soutien aux dépenses d’avenir indispensables.”
Et encore “agir en faveur d’une parité plus équilibrée de l’euro, aujourd’hui surévalué par rapport au dollar américain, au yuan chinois et au yen japonais, en confiant la politique de change aux autorités politiques de l’Union. Comme le prévoit le traité, le Conseil européen doit utiliser pleinement sa compétence en la matière. Nous demandons son inscription à l’ordre du jour du Conseil européen”.
Et enfin “les socialistes français sont extrêmement réservés sur l’opportunité des négociations commerciales USA-UE. En aucune façon, les socialistes ne pourront accepter de ratifier un traité qui mettrait en cause les intérêts économiques, stratégiques et le modèle social de la France et de l’Europe”.
Je suis très satisfait de cette inflexion du projet. Reste à convaincre les socialistes et socio-démocrates des autres pays d’Europe. Mais à chaque jour suffit sa peine.