3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 04:38

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/13/Liberte-egalite-fraternite-tympanum-church-saint-pancrace-aups-var.jpg/300px-Liberte-egalite-fraternite-tympanum-church-saint-pancrace-aups-var.jpgOui, je bous. Oui, je peine souvent à comprendre que, ici ou là, ça n'avance pas. Oui, je peste devant mon sentiment d'une certaine impuissance française à peser sur l'Europe pour une autre relance économique, écologique et sociale, condition, selon moi, d'un amoindrissement du grave malaise de mes concitoyens face à l'emploi, au logement et au pouvoir d'achat. Oui, je déplore que la "technostructure" de nombre des ministères soit un frein au changement. Oui, je me dois de m'indigner encore, comme, en Seynois pur jus, je l'ai toujours fait, parce que c'est nécessaire à l'obtention de moyens et de solutions pour notre population.

Mais ce n'est pas parce que j'enrage un jour contre une stagnation des dotations de l'État à ma commune, un autre contre une promesse non tenue de sauvegarde de notre service public hospitalier, et un autre encore contre une tracasserie administrative qui prive telle entreprise du pôle Mer de moyens de son développement, donc de l'emploi, que je dois jeter le bébé avec l'eau du bain. Car, enfin, dans trois jours, il y aura un an que les Français ont majoritairement opté pour une alternance sociale et républicaine. Et qu'on ne parle guère de ce qui a changé. Car, tout de même...

 

POUR LES SENIORS ET POUR LA JEUNESSE

Pour une ville dont la population vieillit, et même s'il faut aller plus loin, n'a-t-on pas rétabli la retraite à 60 ans pour les longues carrières et (certes pas beaucoup) revalorisé les pensions ? Pour une ville qui, dans le même temps, demeure une des plus jeunes du département, l'État n'a-t-il pas engagé la création de 60.000 postes d'enseignants, revalorisé l'allocation de rentrée scolaire, lancé la réforme de l'école pour mieux adapter les temps éducatifs des enfants à leurs capacités d'apprendre et d'être éduqués, relancé la réussite éducative, en particulier pour les enfants des quartiers prioritaires ? La puissance publique nationale n'a-t-elle pas créé 150.000 emplois d'avenir pour les jeunes (on est en train d'en embaucher à la mairie et à l'office d'HLM) et prévu 500.000 contrats de génération pour intégrer des jeunes aux entreprises et maintenir les seniors dans l'emploi ?

 

POUR LE DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS

Pour une commune du littoral provençal où la population tend naturellement à croître comme en toutes celles situées entre Marseille et l'Italie (l'INSEE parle de 20% d'ici vingt ans...), dans un Var où 8 sur 10 des foyers sont éligibles au logement social, l'État n'a-t-il pas accru son accompagnement à l'habitat, accentuant la pression sur les villes "mauvaises élèves" refusant de se mettre en règle avec la loi imposant un quart de logements sociaux, par des "amendes" quintuplées et la mise à disposition de terrains pour celles qui se retranchent derrière le prétexte de la pénurie foncière, augmentant les aides pour l'amélioration thermique et énergétique des habitats, ramenant à 5% la TVA pour le logement social, légiférant pour l'encadrement des loyers du logement privé mis à la location et la relocation ?

 

POUR LA TRANQUILLITÉ PUBLIQUE

Pour une ville attachée à la tranquillité publique et la sécurité, l'État n'a-t-il pas accédé à ma demande de bénéficier, pour les quartiers d'HLM et le centre historique, du nouveau dispositif de Zone de sécurité prioritaire qui permet un renforcement des moyens de la police nationale, une présence préventive plus visible et plus constante, une meilleure articulation entre polices d'État et de la commune, l'installation de caméras de surveillance en centre ancien, une justice plus rapide et plus efficiente, et une prévention socio-éducative accrue ? Alors que le dispositif vient à peine d'être agréé, les résultats sont déjà là : il suffit de lire la rubrique des faits divers de la presse locale pour s'en convaincre et relever le nombre d'interpellations de ceux qui perturbent la vie des quartiers.

 

POUR UNE SOCIÉTÉ DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Pour une ville attachée à son cadre environnemental et à l'éco-mobilité, l'État n'a-t-il pas accéléré les mesures de protection des espaces naturels et de l'agriculture périurbaine de proximité, dont La Seyne bénéficie directement grâce à l'établissement public du Conservatoire du Littoral qui soutient ainsi avec force notre programme de préservation et valorisation des 50 hectares du Domaine de Fabrégas ? Et le ministère des transports n'a-t-il pas engagé une démarche permettant de relancer de façon réaliste une ligne ferroviaire nouvelle de Marseille à l'Italie, avec un projet conjoint de RER du Grand Toulon, de Bandol à Hyères, qui incitera à l'abandon de la voiture au sein de l'agglomération ?

 

POUR L'ÉGALITÉ RÉPUBLICAINE

Pour une ville connaissant une forte part de population en situation sanitaire précaire, l'État n'a-t-il pas accru de 750.000 le nombre de bénéficiaires de la Couverture maladie universelle ? Ne vient-il pas de donner son feu vert à notre projet de création d'une maison de la santé qui trouvera sa place au sein de la "mairie sociale" ?

Et, pour une ville où, plus que jamais, les valeurs républicaines d'égalité et de solidarité sont la garantie de la cohésion sociale, l'État n'a-t-il pas pris des mesures obligeant les employeurs à l'égalité salariale entre hommes et femmes ? Et, alors que, pour des raisons de simple bon sens, de liberté individuelle et d'égalité des droits, j'avais mis en place dès 2010 à La Seyne une cérémonie solennelle de confirmation du PACS et été signataire en 2009 de "l'appel des maires pour l'ouverture du mariage aux couples de même sexe", l'État n'a-t-il pas enfin légiféré dans ce sens ?


Alors, oui, je continue à bouillir. Il y a tant à faire encore. Et ça ne va pas assez vite car le système financier international accroît de jour en jour les inégalités. Mais, tout de même, il faut être honnête : une part du changement est en route, pour répondre à l'urgence sociale, pour apaiser la République, pour l'avenir de la jeunesse, et pour de nouveaux droits. Et nous devons poursuivre et accélérer, au nom des valeurs qui sont gravées au fronton de nos édifices publics et que les gouvernants de la dernière décennie ont trop souvent foulées du pied : Liberté, Égalité, Fraternité.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale