L’Union n’est pas une finalité pour elle-même. Elle est une nécessité pour offrir une alternative possible à la droite de la finance et des choix qui font tant de mal à notre peuple et à notre République. Le président national des Jeunes Socialistes le rappelait l’autre soir à La Seyne : « En 1789, ils étaient contre l'abolition des privilèges.
En 1848, contre la fin du travail des enfants.
En 1936, contre les congés payés et contre les 40 heures.
En 1981, contre la retraite à 60 ans, contre les 39 heures.
En 1997, contre la CMU, contre le PACS, contre les 35 heures, cette mesure qui a permis de faire reculer le chômage comme jamais personne ne l’avait fait ces trente dernières années. »
Pour contrarier les avancées sociales et servir les puissants, la droite sait s’unir. Rappelons-nous ce que signifiait le sigle UMP à sa création : Union pour une Majorité Présidentielle.
Rappelons-nous également que, lorsqu’elle sait aussi se rassembler, la gauche gagne, au plus grand bénéfice des peuples : le Front Populaire, le Programme Commun, la Gauche Plurielle.
Ceux qui me connaissent se souviendront que je n’ai eu de cesse, depuis mon premier engagement au Parti socialiste en 1984, de m’efforcer de promouvoir chez nous cette union.
Dans une commune comme La Seyne, les diverses sensibilités de la gauche sont plutôt plus fortes que dans l’environnement local. Et la gauche autre que socialiste y est plutôt plus importante. Ça crée des obligations, surtout aux socialistes, pour respecter cette diversité qui doit être vue comme une richesse plutôt que comme une concurrence, quelles que soient les postures stratégiques que peuvent avoir les unes et les autres des diverses formations. Ça suppose aussi que, parfois, les socialistes - comme les autres - acceptent des compromis et que ce soient d’autres qu’eux qui portent les couleurs de l’unité.
J’ai plaidé en 1989 pour que nous acceptions l’union avec le PCF aux municipales, en 1988 pour que ce soit un écologiste qui porte nos couleurs aux cantonales, en 1995 pour que l’union PS-PCF soit élargie à trois autres partis de gauche aux municipales, en 1998 pour que nous ne présentions pas de candidat face au conseiller général sortant communiste, en 2001 pour que la section PS, dubitative, finisse par accepter l’union aux municipales, en 2007, pour que nous ne nous opposions pas au choix fédéral de confier la circonscription au PRG, en 2008, pour que l’union aux municipales soit encore plus large, avec ses six partis, et que, pour illustrer notre esprit d’unité, ce soit un ticket Divers Gauche-MRC qui nous représente aux cantonales concomitantes.
L’Union n’est pas facile. Ni à réaliser, ni à faire vivre lorsqu’elle permet à une équipe diverse d’accéder aux responsabilités. Je voudrais simplement faire observer que la majorité municipale actuelle est la seule à ne pas avoir explosé en vol depuis 1989. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas de difficultés. Mais tout de même. J’observe que, cette année, le vote symbolique du budget, pourtant difficile et contraignant, a recueilli l’unanimité des votes de nos collègues.
Pour les élections législatives, notre fédération m’a demandé, avant d’entamer les discussions avec les autres partis, si je souhaitais être candidat. Mes collègues élus du PS, du MRC et du PRG, ainsi que le conseiller général PS de La Seyne, m’ont dit, et pour certains ont déclaré, que j’étais le candidat naturel. Justement parce que, dans l’élaboration des stratégies unitaires, comme dans l’activité communale ou les combats que nous menons, je porte, et je le dis immodestement, cette image de facilitateur du rassemblement.
J’ai refusé pour une seule raison : je suis opposé, depuis toujours, au cumul d’un mandat de parlementaire avec un mandat de chef d’un exécutif local. Certains se souviennent aussi sûrement que je ne suis même pas très chaud pour les cumuls de mandats locaux : j’ai refusé de réclamer la tête de la liste varoise des régionales de 2010 que m’incitaient à assumer les responsables nationaux de mon courant et le chef de cabinet du président sortant de la Région, et j’ai aussi refusé une délégation à la Région, n’acceptant de figurer sur la liste que parce que, sans forfanterie, je sais bien que j’ai l’image du maire de la seconde commune du département, la plus importante de Provence-Alpes-Côte d’Azur animée par une équipe de gauche.
C’est cette même et unique dernière raison d’image qui m’a conduit aujourd’hui à répondre favorablement à la demande de Ladislas Polski, de la fédération PS du Var, de plusieurs de mes camarades, et des responsables nationaux de mon courant au sein du PS, d’être le suppléant (on dit d’ailleurs désormais « remplaçant ») pour cette élection législative.
Le résultat réalisé par la gauche et par Hollande à La Seyne au premier tour de la présidentielle, que j’ai exposé dans le communiqué que j’ai publié hier lundi, plaide naturellement dans le sens d’un suppléant seynois.
Bien sûr, avec moi, la parité ne sera pas respectée, mais les chromosomes ont fait qu’il n’y avait qu’une chance sur deux que je sois une femme. Même probabilité pour Ladislas. Mauvaise pioche. Il faudra faire avec.
Donc, tant qu’à ce que ce soit un Seynois, autant que ce soit celui qui est repéré comme quelqu’un qui anime déjà, parfois bon an mal an, je le concède, une équipe de gauche, et qui est adhérent d’une section socialiste active qui n’est pas complètement pour rien dans le résultat plus qu’honorable réalisé par Hollande à La Seyne dimanche dernier.
Quant au risque que je devienne parlementaire, il est totalement nul. D’une part, parce que, même avec la plus formidable vague rose qui pourrait suivre une probable élection de Hollande, il y a un écart de 10 points entre la droite et la gauche dans la circonscription, que l’on peut tout de même peut-être combler, surtout si le Front de Gauche, le NPA et les Verts ne demeurent sur une posture centrée sur leurs propres intérêts, quoique respectable et compréhensible. Ce qui pourrait advenir si, comme d’ailleurs l’a souhaité Mélenchon, les cartes de l’unité étaient rebattues dans nos départements où le FN a fait très mal. D’autre part, si nous parvenions à gagner, ce qui n'est pas à exclure, l’âge de Ladislas devrait le conduire à... ne pas mourir en cours de mandat. Et enfin, si Hollande devait intégrer un ministre MRC dans son gouvernement, il semble qu’il y a d’autres prétendants plus pressentis que Ladislas. Donc, aucun de risque de cumul, et donc de choix à opérer entre la Ville et l’Assemblée.
J’espère pouvoir, avec Ladislas, compter sur votre confiance pour cette situation que je n’avais pas envisagée. Mais dans laquelle je vais m’investir à fond.