Nombreux sont mes concitoyens seynois qui me demandent qui est le (ou la) candidat(e) socialiste qui m'irait le mieux pour les élections présidentielles de l'année prochaine.

Je dois reconnaître que je préfèrerais qu'on me questionne pour savoir qui serait mon préféré comme candidat(e) unique de toute la gauche et de l'écologie politique.

Et, surtout, qu'on s'intéresse plus à ce que celui-là (ou celle-là) entend leur proposer comme projet de société pour les cinq années à venir.

Ou qu'on me demande comment s'y prendre pour participer, que l'on soit engagé dans un parti ou non, à la promotion de ce projet pour qu'il recueille l'assentiment de la majorité de notre peuple, dont je rappelle qu'il n'a pas brillé comme parfait utilisateur des moyens démocratiques de décider de son avenir lors des élections de ces dernières années, si j'en crois le taux des abstentionnistes.

Il faut dire que rien n'est fait pour donner envie aux gens d'aller voter... Pourtant, quel bien précieux que ce droit-là !

Si je vous raconte ça, c'est que, hier, j'ai reçu un message de Jean-Louis Bianco, président socialiste du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, ancien ministre, et soutien indéfectible de Ségolène Royal, candidate à la candidature socialiste pour les élections présidentielles de 2012, lequel me demandait d'accorder mon "parrainage" à sa préférée.

Tout compte fait, même si c'est une question interne au Parti socialiste, je vous livre la réponse que je lui ai adressée. Comme ça, tout le monde connaîtra ma position (ce qui, j'en conviens, ne va pas changer la face du monde !)...

"Cher camarade,

"J'ai pris connaissance avec attention de la demande de parrainage que tu m'as adressée. 

"Pour l'heure, j'en suis encore à caresser l'espoir ténu que ces primaires que je pressens dévastatrices n'auront pas lieu. Faut-il que nous ayons une si courte mémoire pour ne pas nous souvenir de combien l'instrumentalisation médiatique qui a été faite de la désignation de 2007 nous a hélas conduits à désigner la candidate que la droite souhaitait nous voir présenter, pour laquelle mes camarades et moi avons pourtant conduit une campagne active. Celle qui a fait fi du projet de notre parti, qui a multiplié les volte-face, nous contraignant, sur le terrain, à des numéros d'équilibristes, et, en fin de compte, qui a peiné à rassembler le peuple de gauche. Et, alors, seuls les militants votaient !!! Aujourd'hui s'y ajouteront les aficionados des journaux télévisés et des philosophies de comptoirs...

"Je rêve de nous voir travailler aujourd'hui, si ce n'est trop tard, avec nos partenaires de la gauche et de l'écologie, pour nous accorder sur un projet que nos concitoyens attendent, qui réponde aux aspirations des plus humbles, de droit à un travail décent, à une formation et au logement, aux services publics, garanties de l'égalité républicaine, à une organisation territoriale facteur de démocratie citoyenne, avec des moyens prélevés sur ceux des grands acteurs du capitalisme financier. Peut-être que des primaires ouvertes aux militants de tous les partis de gauche, et eux seuls, pourraient alors se justifier. 

"J'ai d'ailleurs signé dès la première heure l'appel de Michel Vauzelle pour un nouveau front républicain, même si mon espoir d'en voir la traduction s'amenuise un peu plus chaque jour. 

"Si nous devions, in fine, aller à nos propres primaires, et si notre première secrétaire était candidate, je lui apporterais alors mon parrainage car elle a la légitimité naturelle d'une chef de parti qui a su nous rassembler et qui, en acceptant de constituer une majorité interne avec ce que j'appelle "l'aile gauche du PS", porte le plus de chances de créer les conditions du rassemblement offensif, de la social-démocratie à l'extrême gauche, dont notre peuple a besoin. 

"Et si elle optait pour ne pas être candidate, ce serait à un éventuel candidat de cette "aile gauche" que j'accorderais mon parrainage.

"Je te prie de croire, cher camarade, etc."