19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 05:31

130618_appel_18juin_1.jpgMon allocution à l'occasion de la cérémonie commémorative de l'appel à la résistance par le général De Gaulle, en présence de Marie Bouchez, conseillère régionale représentant le Président de PACA Michel Vauzelle, des élus municipaux, régionaux et représentant le député-maire de Six-Fours, les anciens combattants, résistants et victimes des guerres, et la population...

"Le 18 juin 1940, à 18h, un récemment promu général deux étoiles proclame à la radio depuis Londres : "La France a perdu une bataille, mais n'a pas perdu la guerre ».

"Le 16 juin, en apprenant la démission du Président du Conseil, Paul Reynaud, il avait décidé de partir « dès le matin » pour l’Angleterre afin de poursuivre le combat.

"Le 17 juin, Pétain avait demandé l’armistice.

"L'appel du 18 juin était un message d'espoir. Il affirmait que la mondialisation de la guerre ferait la victoire. Il se terminait par un appel à la Résistance, faisant entrer le terme dans le vocabulaire politique du XXe siècle.

"Aujourd’hui, une nouvelle mondialisation est effective, elle redistribue les cartes et semble, pour le moment, mettre en difficulté ce que l’on appelle la vieille Europe. Mais c’est l’ensemble du monde désormais qui est confronté à une crise économique et sociale qui chambarde les modèles antérieurs. Las, elle entraîne avec elle un appauvrissement rapide de nombreuses populations.

"Cette paupérisation fait douter des progrès et de leur promesse d’avenir meilleur. L’industrie, de plus, et surtout dans les pays émergents, se nourrit de la destruction de l'environnement. La nouvelle économie engendre la ségrégation sociale, l’exploitation des plus démunis ; elle s'attaque aux droits des peuples, au droit des femmes, au droit des enfants et elle précipite dans le nationalisme. L’actualité internationale est éloquente.

130618_appel_18juin_2.jpg"Oui, nous vivons dans un monde d’interconnexion et d’interdépendance : tout ce qui peut se passer quelque part affecte la vie et l’avenir des gens partout ailleurs.

"La liberté des hommes réside alors dans la notion de choix. Voilà posée la question de la responsabilité. Non pas une responsabilisation générale mais bien une personnalisation de l’action. Le sentiment que toute action conduite engage son auteur.

"L’enjeu est d’améliorer le présent et de préparer des lendemains où le spectacle pénible des inégalités serait réduit. Notre levier est l’éducation, elle doit permettre la prise de conscience de ce que l’on est, dans l’environnement qui est le sien, et autoriser les personnes à jouer un rôle social dans le travail et dans la cité. Il est en effet indispensable dans notre monde de mouvement que chacun puisse, dans la mesure irréductible qui lui appartient, être son propre agent de problématique, de décision et de responsabilité.

"Nous avons le devoir de nous astreindre à mieux comprendre l’autre, à mieux comprendre le monde. Il s’agit d’apprendre à vivre ensemble.

"Le vivre ensemble c’est se donner les moyens de maintenir un niveau de vie correct, d’offrir les conditions d’une élévation par l’éducation et d’assurer les libertés – liberté d’expression, liberté d’opinion, libertés individuelles.

"C’est encore le combat des Tunisiens, des Egyptiens, des Turcs, des Syriens, et de bien d’autres qui ne font pas l’actualité.

"Notre jeunesse reçoit ces messages de plein fouet. Portons le regard un peu plus loin que notre giron ! Changer la société est un horizon légitime. L’espoir que portait De Gaulle est aujourd’hui dans leur camp et ce sont eux qui appellent à la résistance.

130618_appel_18juin_3.jpg"Autrefois, un homme seul s’est levé et la France s’est assise à la table des décisions.

"Vouloir la paix, le partage, l’éducation, la préservation de l’environnement et un humanisme retrouvé, serait-il irréaliste ?

"Le 18 juin 1940, le général de Gaulle était bien seul devant son micro à la BBC… Lorsqu’il imagine l’avenir, le 18 juin, de Gaulle ne se laisse pas enfermer dans la réalité pourtant accablante de la capitulation. Nous connaissons la suite. Croyons comme lui que l’espoir et la volonté ne sont pas vains.

"L’histoire, ce sont les hommes qui la font. Rien ne se transforme ni ne s’adapte sans l’impact des volontés et des passions humaines.

"Alors, oui, dans les traces du premier des résistants, disons qu’un demain est toujours possible, mieux et autrement !"


 


 

Merci à Khalid pour ses photos !

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Publié par Marc Vuillemot - dans Devoir de mémoire