12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 09:25

 

S'il faut reconnaître ceux de sa maire, La Seyne n'est pas la seule commune de la métropole a consentir des efforts pour implanter des œuvres sculpturales dans ses lieux publics. La commune d'Hyères n'en comptait pas moins de 157 en 2019 et a poursuivi ses installations depuis lors, portant aujourd'hui leur nombre à plus de 400.

 

À la différence des superbes réalisations plastiques seynoises, il faut cependant avouer que les totems hyérois manquent de diversité dans les partis pris artistiques et présentent un intérêt patrimonial et culturel qui n'attire guère les visiteurs ni les experts en belles choses.

 

Ils attirent en revanche avec efficience un grand nombre de résidents de la commune parmi les plus indésirables : les culicidés, plus connus sous le vocable de "moustiques" ou, chez nous, "móissaus" – prononcer [mwissaw] –, d'où le nom de notre quartier des... Mouissèques, un ancien marécage.

 

 

Hyères conduit donc une politique déterminée de démoustication qu'elle décrit sur son site Internet. Mais, si elle s'avère efficace, cette intervention est coûteuse pour les finances locales, chaque borne valant plus de 2.000 euros. Le principe en est relativement simple : en émettant un parfum rappelant au moustique celui de la sueur humaine, l'insecte est attiré, aspiré et piégé. 

 

Considérant que La Seyne aurait du mal à investir comme Hyères deux millions d'euros pour cette œuvre d'intérêt public, que l'éveil à la culture et l'accès à la pratique des arts doit se démocratiser, que la municipalité incite chacun de ses administrés à s'investir dans des missions au service de tous – par exemple avec ces Brigades d'Intérêt Général qui rencontrent un indéniable succès auprès d'une vingtaine de nos 62.000 habitants –, et enfin que l'État, ainsi que le déplore un adjoint à la maire, est défaillant dans l'exécution des obligations de quitter le territoire faites aux moustiques-tigres venus d'ailleurs, j'ai moi-même fabriqué une de ces bornes qui attire et capture ces insectes importuns envahisseurs de nos contrées aux valeurs judéo-chrétiennes non urticantes, de l'ordre d'une cinquantaine par jour.

 

Et, comme ça marche, j'ai pensé que d'autres pourraient faire comme moi. Ainsi, sans peut-être atteindre le nombre de 400 comme à Hyères, pourrions-nous collectivement et solidairement apporter notre contribution à une action de salubrité sanitaire publique. Je livre donc ma recette aux visiteurs de mon blog.

 

J'ai essentiellement utilisé du matériel récupéré ou acheté sur un site de vente en ligne d'objets d'occasion, pour un coût total de l'ordre de 60 euros :

* pour le piège lui-même : un bac de rangement en plastique avec couvercle, un raccord en Y en PVC (ø 110 mm) un manchon réducteur et un bouchon à visser, un ventilateur d'ordinateur, de la toile moustiquaire, un mètre de carrelet de bois de 10 mm de côté, un tube de filet souple, un filet fermé, un peu de visserie et de fil de fer, un peu de peinture noire ;

* pour l'alimentation électrique du ventilateur d'aspiration : du fil, du câble électrique gainé, des "sucres", une batterie solaire de 12 volts, deux petits capteurs solaires (un alimentant directement le ventilateur le jour, et l'autre rechargeant le jour la batterie qui prend le relais la nuit), un petit transformateur 220 V alternatif / 12 V continu alimenté par une fiche à brancher au secteur pour remplacer l'alimentation solaire si celle-ci est insuffisante ;

* pour le pilotage de l'alimentation : un deuxième bac de rangement en plastique avec couvercle, deux interrupteurs horaires programmables (un pour le jour et un pour la nuit), un régulateur pour la batterie solaire, et un sélecteur à 4 voies (0. arrêt, 1. automatique soleil le jour / batterie la nuit, 2. source solaire seulement, 3. batterie seulement, 4. secteur 220 V), un peu de contreplaqué ;

* pour l'appât des moissaus, j'achète des sachets de recharges pour les pièges à moustiques du commerce qui coûtent moins de 20 euros pour environ deux mois d'efficacité ;

* et j'ai complété le dispositif avec une centrale artisanale de production de gaz carbonique qui est envoyé dans le piège pour accroître l'appât car ce gaz attire les móissaus, faite avec un diffuseur-réducteur de pression d'aquarium et deux bouteilles de boissons gazeuses, l'une pour du bicarbonate de soude, l'autre de l'acide citrique, deux ingrédients pas chers qui, mélangés, produisent du CO2.

 

Pour la fabrication, ces quelques photos devraient suffire comme explication...

 

 

Ça fonctionnerait sans l'aspiration générée par le ventilateur d'ordinateur, mais celui-ci accroît la performance. De même, l'ajout de gaz carbonique n'est pas indispensable, mais les móissaus se laissent mieux attirer.

 

Voilà le schéma électrique de la commande du ventilateur. Il est légendé dans mon idiome d'usage, l'occitan provençal, celui qui, avec une grande ouverture d'esprit, a été voué aux gémonies par la maire de La Seyne dès son élection, mais je peux le fournir au choix soit en espéranto, soit dans la langue nationale imposée par la Constitution du régime jacobin que nous connaissons... et dont nous mesurons les bienfaits en ces temps électoraux. Il suffit de me le demander par le contact de ce blog.

 

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Ah ! j'ai failli oublier ! Il faut percer quelques trous au fond du bac de capture, sinon, à la première ondée, n'étant pas étanche du fait de la moustiquaire lui servant de couvercle, il pourra servir à mesurer la pluviométrie de votre propriété mais il aura surtout fait sauter votre installation électrique, s'il ne vous a pas envoyé une décharge mortelle.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Idées et politique générale