Étrange comme les gens évoluent...
« La mairie, que l’on appelait autrefois “La maison pour tous” est devenue à La Seyne [sous les mandats Vuillemot] la maison de la CGT. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que le maire [Vuillemot] a fait le choix d’aller à Toulon défiler avec les siens plutôt que d’être présent au Monument aux Morts où se déroulait la cérémonie d’hommage aux Morts pour la France lors de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie… », se scandalisait à mon propos dans Var-matin, en 2019, un conseiller municipal d'opposition de droite, me reprochant de n'avoir pas empêché le déploiement d'une banderole revendicative au fronton de l'hôtel de ville.
Le même élu, devenu adjoint à la maire en 2020, est désormais bien silencieux. Pourtant, la maire et la majorité municipale ont boudé la dernière commémoration rendant hommage aux morts de la guerre d'Algérie qui s'est tenue il y a deux mois. Et je ne l'entends pas plus pousser de cris d'orfraie tandis que le même syndicat de fonctionnaires territoriaux a déployé ce jeudi une autre banderole sur la façade de la mairie sociale Paul-Raybaud, qui ne doit pas revêtir pour lui le même caractère de « maison pour tous » que la mairie principale en 2019.
Je ne lis pas non plus dans les colonnes du quotidien régional de déclaration offusquée du responsable du groupe du Rassemblement National qui, en cohérence avec « La Coalition » regroupant des gens de droite et d'extrême-droite qui allait remporter les élections, tenait en 2019 à peu près les mêmes propos outragés au sujet de cette banderole que son collègue de la droite républicaine : « La mairie de La Seyne n’a pas vocation à être l’officine de quelconque syndicat ou parti politique ; c’est avant tout la maison du peuple. ». Il n'était d'ailleurs pas plus présent que ses collègues de droite à la récente cérémonie d'hommage aux disparus de la guerre d'Algérie.
Si une nouvelle banderole a flotté sur la façade d'un édifice public communal, c'est qu'un mouvement social mobilise des personnels pour leur défense.
Et les deux élus donneurs de leçons, en tous cas, seraient bien inspirés de s'intéresser au sort peu enviable réservé aux fonctionnaires territoriaux du Centre communal d'action sociale qui assurent le service public des aides à domicile des personnes âgées ou en perte d'autonomie, auxquels la maire refuse le dialogue pour négocier de meilleures conditions de travail et de salaire, ce qui justifie le mouvement social qu'accompagne en ce moment la CGT, comme celle-ci défendait en 2019 les retraites, les emplois, les salaires, la sécurité sociale et les services publics.
Et de répondre à leurs légitimes attentes. On le leur doit. Rappelons-nous : ils étaient parmi les « premiers de corvée » qu'on applaudissait tous les soirs pour leur abnégation au début de la pandémie de coronavirus...