Leurs engagements militants les avaient conduits à se côtoyer sur les mêmes chemins conduisant à un monde qu'il voulaient meilleur. Les circonstances de leurs vies ont fait le reste. Ces deux-là, Yvette Hénaff et Jean(not) Di Pilla, ont parcouru ensemble de longues années de leurs existences, jusqu'à ces jours derniers où le destin a voulu que, après quarante ans de vie commune et à quelques heures d'intervalle, survienne le triste terme de leurs belles existences engagées au service des autres.
La Seyne vient de perdre deux de ses grands vétérans qui ont beaucoup compté.
L'un et l'autre, très investis pour porter les idéaux de la gauche communiste et humaniste, n'ont jamais failli dans leurs déterminations à faire vivre chez nous les valeurs de ces "Jours Heureux" que nous a légués la Résistance au fascisme et au nazisme et que, jusqu'au bout, ils n'ont cessé de défendre.
Ils l'ont fait dans leurs vies professionnelles comme dans leurs engagements syndicaux et bénévoles. Ils l'ont fait en acceptant de conforter de leurs sages mais actives présences les équipes du camp du progrès social qui se sont présentées aux élections municipales en 1995 (Yvette sur la liste "Du neuf pour La Seyne"), en 2001 (Yvette et Jeannot, sur la liste de la "Gauche singulière") et en 2008 (Yvette, sur la liste "La Seyne dans le bon sens" que j'animais).
Yvette Hénaff, qui avait 85 ans, a forgé sa dignité de femme debout au fer du militantisme depuis son enfance, alors que ses parents, Eugène Hénaff et Germaine Chaplain, étaient militants de la CGTU et du PCF dès avant la deuxième guerre mondiale, puis résistants très engagés dans la lutte clandestine contre l'occupant nazi. La vie d'Yvette s'est inscrite dans leurs traces.
Jean – Jeannot – Di Pilla, qui allait sur ses 94 ans, a consacré son existence professionnelle à notre corps de sapeurs-pompiers, comme volontaire depuis sa création ou presque, avec d'autres comme Marius Don qui nous a lui aussi quittés il y a quelques mois, puis en tant que professionnel jusqu'à sa retraite qui n'a pas un été un terme de son engagement de vétéran des pompiers qu'il complétait d'une implication volontaire dans la formation de nos concitoyens aux gestes du secourisme, et notamment, avec l'Office municipal de l'action socio-éducative (OMASE), de nos animateurs de centres de vacances et de loisirs.
Et tout ça dans l'humilité et la discrétion, au point qu'il m'a été impossible de dénicher des photos correctes d'eux parmi les nombreuses publications qu'on trouve sur le net...
Ce sont deux belles vies bien remplies d'empathie et de vie sociale qui viennent de s'arrêter. À leurs enfants et leur proches, à leurs amis militants et à la grande famille des pompiers seynois, La Seyne peut témoigner son affectueuse compassion.