Heureusement, il y a Gaël Fickou, notre enfant du pays...
Confrontés à une triple crise sanitaire, économique, sociale (et psychosociale), à laquelle n'échappent que les richissimes actionnaires de l'économie numérisée – et de laquelle, bien au contraire, ceux-ci font leurs choux gras –, nos habitants, de toutes catégories sociales, subissent de plein fouet la situation tragique du moment.
Quand les gouvernants libéraux y répondent par une gestion chaotique, voire en profitant du contexte traumatisant d'abomination terroriste pour restreindre les libertés publiques, surfant sur la peur et jouant de l'infantilisation culpabilisante, il est du devoir de ceux qui incarnent les territoires de hausser le ton pour exiger de l'État la protection due aux plus fragiles de leurs concitoyens. Dans toute la France, les édiles et personnalités locales s'y emploient. Des centaines d'élus et responsables de la société civile des territoires au bord de l'explosion sociale interpellent l'État.
Mais il n'est hélas qu'une seule voix qui s'élève depuis La Seyne. Celle de Gaël Fickou, enfant de chez nous, international de rugby, coprésident de notre club local, qui n'a pas hésité à être dans les tout premiers signataires d'une tribune d'alerte publiée par le journal « L'équipe »...
ALERTE À L'AUTRE VIRUS : CELUI DU DÉCROCHAGE DE LA RÉPUBLIQUE !
C'est un S.O.S. sur la situation des acteurs sociaux et sportifs de terrain, délaissés par les institutions publiques nationales alors qu'ils luttent par une forme d'éducation active contre les dérives possibles des plus abandonnés et vulnérables, qui est lancé par notre Seynois de renom, avec de nombreux autres responsables sportifs et des élus locaux de toutes sensibilités : depuis Natacha Bouchart, maire LR de Calais, Catherine Arenou, maire Divers droite de Chanteloup-les-Vignes, ou Benoît Jimenez, maire UDI de Garges-lès-Gonesse, jusqu'aux élus de municipalités de gauche dont les maires sont socialistes ou communistes, à l'instar de ceux d'Allonnes ou de Grigny.
Depuis des mois, de tous les coins du pays, là ou les petits et grands ensembles fragiles d'habitat social et les centres anciens dégradés abritent les familles, de plus en plus nombreuses, qui sombrent dans la précarité, la maladie, l'isolement, le repli sur soi, la détresse psychologique et sociale, les élus locaux montent au créneau face à un gouvernement qui, à ce jour, reste sourd à leurs cris d'alarme.
Lanceurs d'alertes, des centaines d'entre eux, de tous bords politiques, adressent des appels pressants au ressaisissement de l'État qui, pour l'heure, ne répond à la crise majeure que par des mesures sécuritaires, antidémocratiques et liberticides.
LA SEYNE ÉTONNAMMENT ABSENTE DE LA REVENDICATION ÉGALITAIRE
Et, aussi incompréhensible que cela paraisse, La Seyne est étonnamment absente et silencieuse de ce concert d'initiatives de défense des habitants précaires face à un pouvoir sourd à la détresse des plus humbles de la Nation. La situation s'y dégrade pourtant comme ailleurs, ainsi que l'expliquait il y a quelques jours dans Var-matin le responsable des Restos du cœur, constatant un inquiétant doublement du nombre de ses bénéficiaires depuis quelques mois...
Après la tribune « État d'urgence sociale », initiée par l'Association des maires Ville & Banlieue de France, dont La Seyne et la métropole toulonnaise sont adhérentes, un mouvement d'ampleur d'élus de plusieurs centaines de communes et intercommunalités a vu le jour, concrétisé par « L'Appel du 14 novembre », une Lettre ouverte au Président de la République pour l'égalité républicaine de nos villes et quartiers populaires.
Il semble donc impensable que notre commune soit absente de cette démarche transpartisane, à laquelle participent des maires qui sont loin d'être répertoriés comme des « excités subversifs » tels que François Baroin, maire (LR) de Troyes et président de l'Association des Maires de France, et son premier vice-président André Laignel, maire (PS) d'Issoudun, ou encore Caroline Cayeux, maire (LR) de Beauvais et présidente de l'association « Villes de France » regroupant les communes de taille moyenne comme... La Seyne.
Je ne veux pas croire que cet abandon manifeste du devoir de défense de nos concitoyens face à un État aveugle ou méprisant à l'endroit des plus faibles ne résulterait que d'une volonté de faire table rase d'un passé qui a toujours vu La Seyne, empreinte de sa tradition de luttes sociales, s'investir en première ligne pour obtenir de l'État, quelles que soient les sensibilités de ses gouvernements, qu'il se ressaisisse lorsqu'il est défaillant dans la garantie à tous de la promesse républicaine d'égalité et de fraternité...
DERNIÈRE MINUTE (mise à jour du 22/11 à 17h30)
LE PREMIER MINISTRE RECEVRA CE LUNDI UNE DÉLÉGATION DE MAIRES SIGNATAIRES DE « L'APPEL DU 14 NOVEMBRE »
La mobilisation revendicative, ça ne paye pas à tous les coups. Nous, Seynois, l'avons vu avec notre combat perdu de 2011 pour le maintien de notre maternité publique. Mais ça aboutit aussi : rien que sur le sujet des quartiers vulnérables ces dernières années, sans notre engagement déterminé, unis entre collectivités riches de leurs diversités, nous n'aurions pas obtenu de l'État le dispositif des « cités éducatives », la prolongation jusqu'en 2022 des « contrats de ville », et divers autres appuis.
L'union de bon sens et la détermination faisant la force, le Premier Ministre a bien dû accepter de recevoir en visioconférence une délégation des élus signataires de « l'appel du 14 novembre ».
Ça aura lieu ce lundi 23 novembre. Neuf de mes anciens collègues plaideront au nom de tous auprès de M. Castex la cause des plus fragiles de nos territoires urbains.
Mes encouragements les accompagnent. Une manifestation publique du soutien de notre actuelle municipalité serait aussi la bienvenue...
Note : J'ai "chipé" l'image illustrant cet article sur le site Madinin'Art. Je peux la retirer sur simple demande, bien sûr.