On connait bien, à La Seyne, les noms de plusieurs familles d'origine arménienne implantées chez nous depuis maintenant cinq ou six générations, qui ont fait souche et pris leur place, bien souvent éminente, dans notre vie sociale, économique et culturelle.
Les 24 avril, nous commémorons habituellement, lors d'une cérémonie départementale qui se tient devant le monument aux morts de Toulon, l'anniversaire du génocide des Arméniens perpétré par le parti des « Jeunes turcs » au pouvoir dans l'empire ottoman. Cette date a été retenue en référence à la rafle des intellectuels arméniens qui eut lieu à Constantinople en 1915. Mais les circonstances sanitaires de cette année nous obligent à trouver un autre biais pour exercer notre devoir de mémoire...
Comme je l'indiquais dans un récent article de ce blog, plusieurs temps mémoriels ne pourront se tenir suivant les formes auxquelles nous sommes habitués : outre le 105ème anniversaire du génocide des Arméniens, ce sera ce dimanche le souvenir des victimes de la déportation dans les camps nazis, puis, le 8 mai, la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, la journée de l'Europe le lendemain, et l'abolition de l'esclavage le surlendemain.
J'ai imaginé d'inviter nos concitoyens, de tous âges, à m'adresser des créations, sous quelque forme que ce soit, qu'ils auraient réalisées autour de ces diverses sujets de mémoire. Il faut le reconnaître, ma suggestion n'a pas, pour l'instant, passionné les foules...
Je remercie toutefois l'ami René Reverdito, talentueux vidéaste amateur, d'avoir rappelé à mon souvenir un film réalisé il y a une douzaine d'années par les « Traqueurs de mémoire », donnant la parole à des descendants seynois d'Arméniens ayant dû fuir la barbarie qu'ils ont connue au début du XXe siècle. Ce film, L'Arménie est mon héritage, me semble être un bon moyen d'aborder, par le prisme des souvenirs de leurs enfants, dont certains, belles figures de La Seyne, nous ont très récemment quittés, et de leurs petits-enfants, ce qu'a été le massacre d'un million et demi de gens, la dureté de l'exil et le combat pour l'intégration dans notre nation des Droits de l'Homme...