27 janvier 2020 1 27 /01 /janvier /2020 16:53

Après Le Point qui n'a, selon moi, péché "que" par une méthode analysant des données brutes non mises en perspective de façon pluriannuelle pour le classement des communes plus ou moins vertueuses en matière de gestion, voilà que le magazine Capital en rajoute !

Mais, cette fois-ci, ce sont des données totalement erronées et fantaisistes qui sont soumises aux lecteurs, avec un commentaire qui ne laisse planer aucun doute sur le but recherché. Qui vise-t-on à discréditer ? Notre équipe sortante ? Nos élus d'opposition qui n'auraient pas réagi ? Nos cadres financiers ? Les services de l'État chargés du contrôle des comptes publics ? Les magistrats de la Chambre régionale des comptes ?...

 

D'où le magazine sort-il donc le taux aussi aberrant qu'inexact d'une supposée augmentation de 24 % des frais de personnel de la commune entre 2014 et 2018 ? Les comptes administratifs votés chaque année par le conseil municipal, doublement contrôlés par l'État (préfecture et direction des finances publiques), en attestent. De 59.091.746 euros en 2014 à 61.292.788 euros en 2018, c'est une augmentation de... 3,72 % que nous avons connue ! On est très loin des 24 % de hausse affirmés, agrémentés d'un commentaire peu flatteur à mon endroit.

Mieux, le ratio des charges de personnels par habitant, qui apparaît dans les données officielles de l'État publiées chaque année, passe entre 2014 et 2018 de 930 à 932 euros, soit...  + 0,21 % (zones vertes dans les tableaux ci-dessous). Cinq fois moins que les coûts des personnels par habitant de la moyenne des villes de même taille que la nôtre (zones rouges dans les tableaux ci-dessous), qui ont augmenté de 0,99 % !

 

 

 

Qui pourrait croire que les élus d'opposition auraient laissé passer cette supposée flambée au fil des années ? Sur les 14 conseillers municipaux de l'opposition (droite et extrême-droite), 12 ont voté contre notre compte administratif 2014, mais aucun ne l'a fait pour celui de 2015, ni pour celui de 2016, deux seulement pour celui de 2017 et quatre enfin pour celui de 2018. Se seraient-ils privés de signifier unanimement par leur vote leur désapprobation légitime devant une vraie dérive budgétaire ?

Qui pourrait imaginer que l'État, qui analyse chaque année nos dépenses, à ma demande, depuis que j'ai découvert, en 2009, la situation héritée du passé risquant de nous conduire à une mise sous tutelle, n'aurait pas tiré la sonnette d'alarme ?

Qui pourrait supposer que la juridiction de contrôle des comptes publics, qui s'est penchée sur nos finances il y a trois ans et a jugé que « les mesures de redressement prises par la commune de La Seyne sont suffisantes », aurait fermé les yeux sur une dérive de l'ordre de celle qu'expose Capital ?

J'ai demandé un droit de réponse au magazine. Mais le mal n'est-il pas fait ?

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts