LES MINORITÉS RESPECTÉES ET IMPLIQUÉES AU CONSEIL MUNICIPAL
C'est un même parti pris démocratique d'échanges sans contrainte, sur tous les sujets, opposition et majorité considérées à l'identique, que nous avons mis en œuvre à l'échelle du conseil municipal.
Alors que la Loi ne nous fait obligation que de réunir l'assemblée délibérante communale qu'une fois par trimestre, nous avons choisi de tenir une séance presque chaque mois. Ce sont, en moyenne, 10,4 réunions publiques du conseil par an qui ont rythmé nos deux mandats, au cours desquelles, outre les points inscrits à l'ordre du jour, nous avons permis aux élus, qu'ils soient majoritaires ou minoritaires, d'évoquer les questions qu'ils souhaitaient, très souvent même sans avoir informé auparavant de leur intention de les aborder.
Cela a bien sûr entraîné des durées de réunions bien plus longues que celles qui se déroulent dans les communes environnantes ou dans des villes de même importance que La Seyne, pouvant aller jusqu'à huit heures, mais le respect des usages démocratiques et des électeurs qui n'ont pas opté pour notre majorité, représentés par leurs conseillers municipaux d'opposition, est à ce prix.
Dans le même esprit, outre pour les diverses commissions et instances municipales où les groupes minoritaires sont présents de droit par désignation proportionnelle à leur représentativité, nous avons choisi d'ouvrir d'autres espaces exécutifs à des conseillers n'appartenant pas à la majorité, comme le conseil d'administration de notre office public d'HLM « Terres du Sud Habitat »pour lequel nous n'avions aucune obligation légale de le faire.
C'est là un choix de notre équipe unitaire d'élus d'une majorité très diverse qui a eu en partage une vision globalement similaire du projet communal, mais aussi une conception commune de notre méthode de démocratie citoyenne.
Nos deux majorités successives, celle de 2008-2014 et celle de 2014-2020, constituées d'élus sans étiquette, citoyens actifs dans les champs économiques, sociaux et culturels de la ville, et de personnes engagées dans divers partis de gauche, des plus « socio-libéraux » aux plus « radicaux », écologistes, régionalistes, tous républicains et humanistes, unies par l'essentiel sur le fond et sur la forme, n'ont d'ailleurs pas connu les vicissitudes des déchirements, désertions, luttes internes et autres ruptures de confiance, qui ont rythmé les mandats de tous nos prédécesseurs, de 1984 à 2008, les maires Charles Scaglia (1984-1994), François Hérisson (1994-1995), Maurice Paul (1995-2001), et Arthur Paecht (2001-2008), toutes les majorités s'étant succédées durant ce quart de siècle ayant « volé en éclats ».
Ainsi, en près de douze ans, seules trois positions individuelles ont pu donner à penser (ou, pour certains, à espérer...) que l'unité majoritaire pouvait se fracturer. En 2006, un élu parmi les socialistes, et un autre parmi les communistes, ne se sont plus retrouvés dans certaines de nos orientations, mais, l'ayant manifesté par quelques votes divergents au conseil municipal, n'ont pas quitté la majorité ni n'en ont été exclus. La même année, une adjointe communiste, considérant que la mise en œuvre du programme n'était pas assez « orientée à gauche », a choisi de ne pas voter le budget annuel municipal ; sa délégation lui a été retirée, et un vote a confirmé qu'elle pouvait demeurer adjointe au maire, sans responsabilité, pour lui permettre de retrouver ses attributions l'année suivante si elle approuvait le budget, ce qui a été le cas. Et, à l'occasion des élections présidentielles et législatives de 2017, trois élus de notre majorité, ayant choisi de soutenir les candidatures nationales de LREM, ont été questionnés par certains de leurs collègues sur leurs intentions à l'égard de notre majorité ; ayant confirmé leur adhésion au projet municipal commun, choix qu'ils ont traduits dans leurs votes au conseil municipal, ils sont demeurés dans la majorité et ont poursuivi leurs missions. L'unité a donc été constamment préservée, même si, parfois, les échanges de points de vue ont manifesté des visions parfois différentes qui ont alimenté la recherche et l'obtention de positions communes que chacun a ensuite portées solidairement avec l'ensemble.
En revanche, si le groupe minoritaire de droite de 2008 est demeuré relativement soudé, n'enregistrant que deux démissions sur ses douze membres, on ne peut pas en dire autant des groupes des oppositions élus en 2014 qui, même sans être en responsabilité de gestion, ont littéralement « implosé en vol ». Sur les sept élus de droite, un a démissionné du conseil, remplacé par une autre qui a quitté le groupe en adhérant au parti présidentiel LREM, et les six restants se sont scindés en deux « sous-groupes ».
Quant au groupe des sept élus d'extrême-droite, élus sous l'étiquette du Front national (FN) auxquels ils appartenaient tous, nous empruntons, pour relater la chronique de sa désintégration, à un érudit local, animateur d'un site Internet, véritable mine pour l'histoire de notre commune, les éléments ci-après – dont une partie extraite d'un article de Var-matin – qui narrent les annales de la véritable « balkanisation » à laquelle on a assisté au fil des ans : « Reine Peugeot et Joël Houvet quittent le groupe Front national en octobre 2014 et rejoignent Debout la France. Damien Guttierez, déjà suspendu pour deux ans du Front national le 8 mars 2016, quitte le groupe FN du conseil municipal au cours de la séance du 15 mars 2016. Il est exclu du FNle 16 mars 2016. Les élus FN, dont la chef de file est désormais Virginie Sanchez, mais réduits à quatre, ne peuvent plus constituer un groupe (minimum : cinq). Lors du Conseil municipal du 26 juin 2018, on constate que sur les sept conseillers élus en 2014 sur la liste Front national conduite, à l'époque, par Damien Guttierez, plus aucun ne siège désormais sous cette étiquette. De fil en aiguille, ou plutôt de querelles d'ego en divergences de point de vue, le groupe a vu ses élus le quitter pour siéger, soit en indépendant, soit sous une autre étiquette. Le dernier qui portait encore la mention RN (nouveau nom du FN), Patrick Fouilhac, a en effet présenté sa démission du conseil municipal. Son suivant de liste, Cédric Auger, n'ayant pas voulu siéger, c'est Nathalie Miralles (en 10e position sur la liste de 2014), qui a accepté de le remplacer. Mais dès le début de la séance, hier, elle a annoncé "rejoindre le groupe Debout la France avec Reine Peugeot et Joël Houvet", renonçant à l'étiquette RN. Plus personne n'arbore donc la couleur du parti de Marine Le Pen au sein de l'hémicycle seynois. »
Ces conflagrations internes à ces groupes minoritaires auraient pu en réjouir certains, mais ce ne fut pas le cas pour ce qui concerne notre majorité. Nous avons estimé que, si l'on tient à faire vivre la démocratie et la citoyenneté, comme beaucoup disent le souhaiter aujourd'hui, on se doit de respecter les électeurs ayant accordé leur confiance à un projet porté par une équipe identifiée qui, même en siégeant dans l'opposition, doit demeurer forte de sa cohésion et sa solidarité pour formuler ses critiques et ses propositions alternatives.
Nous nous sommes d'ailleurs, aussi curieux que ça puisse paraître, employés à ce que les Seynois puissent continuer à au moins lire dans la page dédiée aux oppositions du magazine municipal « Le Seynois » et sur son site Internet les paroles aussi communes que possible des élus des deux listes minoritaires, telles qu'elles furent élues, même si ce n'était plus le cas d'aucune des minorités après leurs scissions successives, du fait du règlement intérieur du conseil municipal fixant à cinq le nombre minimum d'élus pouvant constituer un groupe officiel. De même, nous avons maintenu les moyens mis à disposition des minorités, en local de travail comme en personnel mis à leur disposition.
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