DES INSTANCES DE DÉMOCRATIE LOCALE PARTICIPATIVE
L'information, sous toutes ses formes, est indispensable mais ne suffit pas à assurer la participation des habitants.
Pour la première fois à La Seyne, un service dédié à la démocratie participative a été créé. C'est la preuve, s'il en fallait une, que c'est un axe fondamental. Sans ce service, le fonctionnement des Conseils de quartiers, jusqu'alors en sommeil quoique prévus par la Loi sur la démocratie de proximité, le lien avec les huit Comités d'intérêt local (CIL) ou associations équivalentes que nous aidons financièrement et en logistique, les réunions dans les quartiers, le « bus info mairie », les supports d'information, tout cela n'existerait pas et la démocratie serait restée une bonne intention, au lieu de resserrer les liens entre la mairie et les citoyens.
Ce service « démocratie locale » n'est pas un « gadget » coûteux. Mis à part trois jeunes en « emplois d'avenir » à sa création, puis une embauche extérieure au terme décidé par l'État de ce dispositif d'insertion professionnelle des jeunes, le service a été constitué sans aucune création d'emploi, à partir d'une réorganisation interne, et les cadres et agents volontaires qui l'animent sont issus d'autres services qui peuvent fonctionner sans eux.
Les permanences des « adjoints de quartiers » dans les « relais citoyens » qui sont des mini-mairies de secteurs que nous avons créées sont installés dans des locaux communaux existants.
Le « bus info mairie » est un minibus qui existait et n'était pas utilisé à 100 %.
Ce service ne fait pas non plus double emploi avec les CIL qui ne sont pas des organismes municipaux. Ce sont de libres associations avec lesquelles nous avons en permanence un contact étroit, sans éviter les critiques, ni éluder les questions. Fait rarissime : la Ville et l'ensemble des CIL de La Seyne ont signé une « charte de qualité de vie » qui fait l'objet d'évaluations régulières avec la municipalité et d'un suivi permanent par les services.
Les acteurs économiques n'ont pas été oubliés des échanges citoyens. On le sait peu, parce que nous n'en avons délibérément pas fait état et n'en informons pas la presse, mais nous convions, tous les trois ou quatre mois, des acteurs économiques de la ville à une matinée d'échanges autour d'un petit déjeuner. C'est l'occasion d'aborder avec des chefs de petites et grandes entreprises, du champ des services comme des technologies et de l'industrie, les associations de commerçants, la chambre des métiers et celle du commerce, ou encore l'Union patronale du Var, non seulement les questions les intéressant directement au regard de leur activité, mais également les petits et grands enjeux de la commune et de l'agglomération. Ils sont pour la plupart d'entre eux éloignés de l'activité politique, notamment locale, et le regard qu'ils portent sur le territoire est très important, car objectif et détaché, pour ajuster les missions de la puissance publique aux besoins dont elle peut ne pas toujours mesurer l'importance ou l'urgence. En retour, ils sont très attentifs et intéressés par nos analyses, nos projets, nos succès et nos difficultés. Il est bien rare que, à l'issue de ces rencontres, des pistes nouvelles d'actions ou d'aménagements communaux ne soient trouvées, ou des réajustements envisagés, pour mieux coller aux nécessités.
Quatre adjoints de quartier, quatre Conseils de quartier, c'est la Loi pour une ville de 66000 habitants. Encore faut-il qu'ils fonctionnent. Ces conseils, avec plus de cent citoyens volontaires impliqués dans la durée, assurent le suivi des aménagements,de l'amélioration du cadre de vie et de la quiétude urbaine. Ils associent les citoyens à la réflexion et la gestion de leur secteur et, au-delà, de leur ville. Ils assurent aussi des animations comme des fêtes de quartiers, fête des voisins, concours des balcons et jardins fleuris, jardins participatifs... Ces animations se sont multipliées et voient leur nombre de participants augmenter chaque année. Car ce sont de vraies initiatives de proximité qui permettent de tisser du lien social.
En plus de nos conseils de quartiers, les « comités d'usagers des services publics » que nous avons créés, c'est beaucoup de travail... mais ça marche ! Stationnement, transports collectifs, déplacements, cœur de ville, nuisances sonores, rythmes scolaires, il ne manque pas de sujets majeurs où l'erreur n'est pas permise. Là encore, nous avons innové sur la méthode : sur des domaines donnés, des services municipaux, des élus et des citoyens représentatifs volontaires se rassemblent pour trouver ensemble des solutions. L'exemple du stationnement est éloquent : les tarifs horaires et des abonnements du parking Martini ont été discutés et élaborés en commun puis appliqués, affinés et modifiés au fil du suivi de l'expérience, un nouveau plan de stationnement en centre-ville, avec zones de diverses durées, a été conçu et amélioré au fil du temps, avec l'ensemble des usagers ayant fait part de leur expérience devenant expertise.
Dans le même ordre d'idée, l'urbanisme débridé et le bétonnage qu'a connus La Seyne dans les années précédant notre gestion, dont on voit aujourd'hui encore, hélas, les dégâts, ont provoqué toutes sortes de nuisances, vu le nombre de chantiers. Dès notre élection, tout en révisant de fond en comble notre plan local d'urbanisme, nous avons tenu à protéger les riverains. De multiples visites, avec les habitants, les services techniques, la police municipale, dans le cadre d'un « comité de surveillance des chantiers » que nous avons créé, ont été effectuées sur le terrain pour contrôler et parfois réprimander ou verbaliser les entreprises qui ne respectaient pas leurs obligations. Si, aujourd'hui, l'impact de la construction effrénée est bien moindre, puisque l'essentiel du mal est fait et que nous avons considérablement réduit les droits à construire, ainsi qu'on l'a vu plus haut, il reste que certaines opérations méritent que les riverains soit écoutés, entendus, afin que ne soient pas répétées les erreurs dont nous avons hérité. C'est le cas de certains sujets immobiliers complexes, déjà évoqués, comme le programme de construction d'un ensemble d'habitat, lancé par Arthur Paecht en 2007, résultant de l'ouverture à l'urbanisation, en 1991, d'un espace en jachère au quartier Costechaude-Mauvèou, qui, bien que nous ne l'ayons pas initié, est en passe de devoir être concrétisé sous notre responsabilité, au nom de la continuité républicaine, mais pour lequel nous nous efforçons de minorer les impacts en réfléchissant à des solutions de bon sens en créant les conditions d'échanges entre les habitants du voisinage et les opérateurs du programme. C'est également le cas pour le projet prévu sur l'emprise des tours démolies au Germinal et celui envisagé sur l'emplacement de la barre d'immeubles de La Banane, pour lequel les inquiétudes ont pu être levées, les avis – et certaines exigences – entendus. Ensemble, si l'on se centre sur un sujet problématique, sans arrière-pensée, sans volonté d'exploitation d'une difficulté à des fins politiciennes, sans instrumentalisation des passions, on parvient très généralement à des solutions...
Nous devons être plus réservés, en revanche, sur la pertinence des conseils citoyens, ces instances de démocratie participative, créées par la « loi Lamy » pour associer les habitants des quartiers prioritaires bénéficiant de la politique de la ville, en l'occurrence Berthe et le centre ancien pour La Seyne, à la définition, au suivi et à l'évaluation des opérations de rénovation urbaine et d'accompagnement social. Outre le fait qu'ils sont vécus comme faisant double emploi avec nos conseils de quartiers, ce qui n'est déjà en soi pas très motivant, il a été très difficile de mobiliser des résidents dès 2014, ainsi que l'a prévu la Loi, sans qu'il soit possible de leur indiquer ni quand des moyens financiers allaient permettre la concrétisation d'hypothétiques projets, ni à quelle hauteur ils allaient être attribués, donc quelles réalisations il était possible d’envisager, et on vient à peine, fin 2019, de le savoir ! Sans compter que les dossiers, très techniques, au montage très encadré, supposent une expertise dont, pour la plupart, ni les élus, ni les citoyens, ne disposent. L'idée démocratique était louable, mais la mise en œuvre décourageante, au point que certains des citoyens volontaires, à juste titre, ont pu vivre cette démarche comme une illusoire volonté d'association de pure forme, de bonne conscience, quand ce n'était pas de démagogie.
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