Nos quartiers populaires urbains fragilisés tremblent de peur. Les autres sites de notre territoire partagent avec eux un cruel sentiment d'insécurité.
Comme je le fais depuis des mois, des parlementaires de nos circonscriptions de la métropole toulonnaise, quelles que soient leurs sensibilités politiques, me disent tenter de relayer auprès du Gouvernement la détresse de dizaines de milliers de nos concitoyens terrorisés par la violence criminelle qui s'enkyste chez nous.
Or voilà que la presse locale annonce pour ce jeudi la venue sur notre territoire du Chef du Gouvernement. Mais apparemment pas pour prendre la mesure des drames que connaissent les quartiers de l'aire toulonnaise auxquels l'État régalien se doit d'assurer la sécurité, l'égalité des chances et la fraternelle solidarité de la nation. Monsieur Philippe aurait ainsi opposé une fin de non-recevoir à des députés lui ayant demandé de consacrer ne serait-ce qu'un bref moment à nos concitoyens dans l'angoisse.
L'annonce de cette visite survient le jour même où je reçois deux courriers : l'un du cabinet du même Premier Ministre m'indiquant qu'il regrette de ne pouvoir accéder à ma demande d'audience pour aborder nos graves problèmes urbains au regard de ses nombreuses – et bien compréhensibles – obligations ; et un autre du Président de la République m'invitant à assister, au Musée de l'Homme à Paris, au... « lancement de la stratégie de lutte contre la pauvreté » !
Si les informations quant à son refus d'aller à la rencontre de nos habitants en souffrance sont avérées, ce serait indigne d'un haut personnage de l'État duquel on attend qu'il incarne, au nom de la cohésion des territoires à laquelle il a été dédié un ministère, les valeurs bienveillantes et égalitaires de la République.
Mais, d'ici à ce jeudi, il lui est encore temps de se ressaisir.