
Les Seynois sont toujours sous le choc au lendemain du nouveau drame effroyable qui endeuille deux familles et toute notre ville. La nuit passée et la journée d'hier ont connu une mobilisation sans faille de la préfecture du Var, des services de police, des élus et personnels de la commune, et du monde associatif. Que tous soient sincèrement remerciés pour leur implication spontanée et efficiente.
La déclaration que j'ai faite à la presse ce lundi en fin de matinée (vidéo France 3 ci-dessous ou ICI), expose les mesures de l'immédiat et les démarches pour la suite qui ont été entreprises. Plusieurs d'entre elles ont été traduites dans les faits.
DES RÉPONSES AUX BESOINS DE SÉCURITÉ DE L'IMMÉDIAT
La police judiciaire est évidemment au travail pour retrouver le ou les auteurs de l'effroyable tuerie. La préfecture a confirmé dans la soirée le déploiement de gendarmes mobiles en renfort de la mobilisation des forces de police de l'aire toulonnaise dont la présence rassurera dès ce mardi matin nos concitoyens. C'est une bonne chose. Puissent-ils demeurer chez nous aussi longtemps que nécessaire.
J'ai exhorté les familles à protéger leurs enfants mineurs. À contrecœur, car il n'est pas dans mon état d'esprit républicain d'entraver la liberté de déplacement, après avoir recueilli les avis de spécialistes de la prévention, j'ai décidé de prendre un arrêté municipal d'interdiction de la présence dans la nuit des mineurs de moins de 17 ans non accompagnés de personnes majeures dans l'espace public. Cette décision est bien sûr provisoire et l'interdiction sera levée dès que la sécurité sera assurée. La présence des unités mobiles de sécurité devrait permettre de mettre fin rapidement à cet « état d'exception » qui me désole.
UN ACCOMPAGNEMENT PSYCHOSOCIAL SPONTANÉ
Dès ce mardi matin, des permanences de cellules psychologiques ouvertes aux personnes ayant besoin de parler et d'être accompagnées, seront en place. Je dois une vraie reconnaissance aux spécialistes qualifiés des associations à vocation d'accompagnement social, familial et parental qui se sont mobilisés avec spontanéité pour assurer cette nécessaire mission d'accueil et d'aide.
Je n'en suis pas étonné, connaissant le dévouement des acteurs associatifs de notre ville. Une seule structure, pourtant spécialisée dans l'aide aux victimes, a refusé de s'impliquer sans contrepartie financière dans la démarche ; j'en suis stupéfait et la poursuite de notre partenariat pourrait malheureusement s'en trouver entachée...
LA SOLIDARITÉ DES INSTITUTIONS ET DE NOMBREUX ÉLUS
L'Éducation nationale, l'office d'HLM « Terres du Sud Habitat », et d'autres acteurs éducatifs et urbains, ont aussi pris leur part de la fraternelle solidarité qui s'est développée. Les députées Émilie Guérel et Cécile Muschotti ont à nouveau accompagné nos démarches en direction du ministère de l'Intérieur. J'ai reçu d'innombrables témoignages de solidarité et de compassion envers les Seynois de la part de nombreux maires, de toute la France et de toutes sensibilités politiques, dont, naturellement mes onze collègues de la métropole toulonnaise (voir leur message plus bas). Je leur en sais gré. Ça fait chaud au cœur.
Quant aux funestes récupérateurs qui font flèche nauséabonde de tout bois pour travestir la réalité, désigner des coupables, et exploiter la détresse des gens à des fins politiciennes, qu'ils continuent à hurler avec les loups ; le peuple seynois, comme toujours uni et solidaire en ces circonstances tragiques, est insensible à leurs divaguantes vociférations.
L'EXIGENCE ABSOLUE DE SOLUTIONS PRÉVENTIVES DURABLES
Il reste à traiter les questions de fond, celles pour lesquelles nous supplions depuis des mois les autorités d'entendre nos appels à la solidarité envers nos territoires fragilisés.
Nous portons toujours l'exigence d'être choisis par l'État comme « quartiers de reconquête républicaine » pour que la « police de sécurité du quotidien » dispose enfin des moyens humains et logistiques de sa mission protectrice.
Nous interpellons la collectivité départementale, en charge de par la loi de la mission d'aide sociale à l'enfance, pour qu'elle inverse la funeste tendance engagée depuis plusieurs années de diminution des moyens alloués à la prévention spécialisée de la délinquance par ses éducateurs de rue et dispositifs d'insertion.
Et nous réclamons le retour aux moyens dédiés à la prévention naturelle des déviances par l'éducation scolaire et périscolaire, la culture, le sport, la formation et l'insertion professionnelle.
C'est là le devoir qu'une patrie républicaine doit à ses enfants. Notre détermination demeure sans faille.