
Un jeune homme et un ado sont morts. Un ou des tueurs ont encore commis l'irréparable dans la nuit à La Seyne. Je suis empreint de tristesse et de compassion envers les familles et les proches des victimes, et nombre de mes concitoyens, pas seulement ceux de nos quartiers fragiles, sont plongés dans le chagrin, l'amertume et l'incompréhension. J'appelle tous et chacun au calme et à la dignité.
Bien sûr, selon la formule consacrée, « l'heure est au recueillement ». C'est ce qui me donne la force de contenir aussi une certaine rage.
Car ce n'est pas faute d'avoir alerté depuis près de deux ans les autorités de l'État sur le développement d'un climat des plus inquiétants et réclamé à la fois des renforts de sécurité et des moyens pour la prévention. Sans aucun effet.
Pourtant, j'ai en mémoire ces propos : « Les élus, en particulier les maires, sont ceux qui connaissent le mieux leur territoire, qui savent où se développe la délinquance. Je demande que dans les trois prochains mois on puisse prendre contact avec eux pour définir en partenariat une vraie stratégie de sécurité pour le territoire ». C'était une déclaration de M. Collomb, ministre de l'Intérieur, il y a environ six mois.
Et le même d'annoncer des renforts de police et de gendarmerie là où il y en a le plus besoin : « 600 policiers dédiés », répartis sur 30 « quartiers de reconquête républicaine », et un objectif de « porter à 250 » le nombre de « groupes de contact » de gendarmes visant à assurer une proximité avec la population.
La Seyne a été la seule commune du Var à se porter volontaire immédiatement. Toulon l'a rejointe quelque mois plus tard. On aurait pu penser que ma demande allait croiser la volonté affichée par le gouvernement.
Eh bien non. Pas d'application de ce dispositif pour la police du Var. Seuls quelques gendarmes ont été prévus pour... Collobrières et Lorgues. Sur les seuls 20 départements sur 101 qui voient leurs moyens de gendarmerie renforcés, aucun n'est situé en Provence-Alpes-Côte d'Azur, mais il y en a tout de même cinq de la région de M. Collomb, Auvergne-Rhône-Alpes. Quant aux « quartiers de reconquête républicaine », le Var est totalement oublié : pour notre région, seules les villes de Nice et Marseille semblent intéresser l'État. Sans autre commentaire...