13 avril 2018 5 13 /04 /avril /2018 09:45

Ça devient un peu trop récurrent de s'entendre reprocher de déplorer les difficultés sans cesse accrues que cause l'État aux collectivités locales. Je dis bien l'État, pas le gouvernement, parce que les gouvernements se suivent et, malheureusement, se ressemblent pour mettre à la diète les territoires.

Si je le fais, c'est pour La Seyne. Et dans le but d'ajouter ma voix à celle d'un nombre croissant de mes collègues maires, présidents d'intercommunalités, de départements et de régions, pour tenter d'obtenir le minimum de considération, notamment budgétaire, dû par la Nation soi-disant décentralisée, à des institutions locales qui, année après année, peinent à s'administrer librement, ainsi que le prévoit pourtant la Constitution française.

Il serait peut-être temps que certains élus minoritaires locaux, au lieu de s'en tenir à tirer à boulets rouges sur la seule gestion communale, prennent la mesure des misères subies. Et unissent leurs voix à la mienne pour dénoncer l'étranglement programmé de nos communes qui s'accélère.

Pour les y aider, je les invite à prendre connaissance des reproches que, dans toute la France, rurale et urbaine, les responsables d'exécutifs locaux adressent aux gouvernants. Et les voix ne s'élèvent pas seulement des territoires les plus en difficulté, qu'ils soient, comme La Seyne, accueillant plus de pauvreté urbaine que d'autres, ou isolés dans des campagnes ou des montagnes, ou en Outre-Mer, ou submergés par l'afflux de milliers de malheureux migrants que les maires ont le devoir de prendre en compte, ou victimes de la fermeture brutale d'activités industrielles souvent uniques sources de richesse et d'emploi pour leurs habitants.

 

FRANÇOIS BAROIN (LR) : NOUS SOMMES DES GENS « VIOLEMMENT MODÉRÉS »

Que je sache, François Baroin, maire « Les Républicains » de Troyes, n'est pas connu pour être un contestataire irresponsable. Et pourtant, c'est bien lui qui, il y a trois jours, en sa qualité de Président de l'Association des Maires de France (AMF), s'exprimait en ces termes : « Je ne parle même pas de la taxe d'habitation. Ce sont des recettes en moins, de l'encadrement en moins, de la décentralisation totalement encadrée. (...) On vous annonce l'absence de baisse des dotations pour cette année, et vous avez les deux-tiers des communes qui ont une baisse des dotations. C'est n'est pas possible ». Et, s'agissant du « pacte financier » que l'État veut faire signer aux communes, il ajoutait que l'AMF, qui regroupe la quasi totalité des 35.000 maires du pays, « n'est pas favorable [à leur signature] » parce que « ce ne sont pas des contrats, c'est un encadrement bête et méchant ».

Et, aux côtés de François Baroin, Dominique Bussereau, Président, également de droite, de l'Assemblée des Départements de France (ADF), annonçait explicitement que « les départements, dans leur intégralité, ne sont pas décidés à signer les contrats que l'État leur propose », ajoutant que « si nous n'aboutissons pas, là, ce sera une forme de colère des élus locaux », tandis que leur alter-ego Hervé Morin, Président centriste de l'association des Régions de France (ARF), ne disait pas autre chose que ses collègues : « Nous ne signerons pas les conventions financières avec l'État. C'est une décision unanime ».

 

LA DROITE DU VAR À L'UNISSON DE L'IRE GÉNÉRALE. ET LA DROITE SEYNOISE ?...

Chez nous, dans le Var, nombre de responsables de même sensibilité politique que nos élus minoritaires seynois sont à l'unisson de ce courroux, plus ou moins mesuré dans la forme.

C'est vrai de Gilles Vincent, maire « Les Républicains » de Saint-Mandrier, dont je laisse apprécier les propos ci-contre (cliquez sur l'article ci-contre de Var-matin pour l'agrandir), mais aussi de Marc Giraud, président, également « Les Républicains », du Conseil départemental du Var, s'insurgeant de voir le Var ramené à être « le pot de terre contre le pot de fer » qu'est l'État (article de Var-matin ci-dessous).

C'est aussi vrai de Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours regrettant fin mars, lors du vote de son budget, « la baisse constante des dotations de l'État », tout comme d'Hubert Falco, maire de notre ville-centre varoise, déplorant que « les élus locaux sont désormais contraints de construire des budgets avec des dotations ou des compensations de l'État précaires », précisant que « ces quatre dernières années, les baisses successives des aides de l'État ont engendré une perte de recette de 12,3 millions d'euros, soit une diminution de 25% ».

Et la droite républicaine varoise n'est pas seule à s'offusquer. L'extrême-droite ne dit pas autre chose, en témoigne l'intervention du premier adjoint au maire de Fréjus et conseiller départemental FN du Var, s'élevant, lors du vote du budget du Département, contre « la contractualisation, une nouvelle limitation des pouvoirs des présidents des collectivités et des maires (...) dans le but de satisfaire des directives européennes (...) et conduit à faire un budget de déflation ».

 

ASSEZ DE POSTURES POLITICIENNES, PLACE À LA SOLIDARITÉ SEYNOISE

Dans un contexte d'extrême difficulté pour nos communes, et la nôtre en particulier qui, comme Toulon, subit de plus les désengagements financiers des mesures destinées aux quartiers urbains fragiles, on comprendra que j'aimerais beaucoup que les minorités seynoises, de droite et d'extrême-droite, manifestent au moins un peu de solidarité avec mes démarches qui ne visent qu'à obtenir les moyens de maintenir nos services publics communaux, de soutenir les efforts de nos fonctionnaires, eux aussi fragilisés par les inquiétantes réformes de leurs statuts, ou de réaliser et entretenir les investissements nécessaires à la dynamisation économique de notre commune.

Répondant à l'invitation lancée à toutes les collectivités françaises le 10 avril dernier par les trois présidents, tous de droite, des grandes associations pluralistes d'élus locaux (maires, présidents de départements et de régions), je soumettrai sous peu à notre conseil municipal une motion à l'adresse de l'État pour lui demander de reconsidérer sa posture mortifère pour nos territoires. Et je formule le vœu que, pour l'occasion, mes détracteurs sortent de leurs postures préélectorales de contestation permanente des choix de gestion contraints qui nous sont imposés. Et que pas une voix de notre assemblée communale ne manque à cet appel à la raison.

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Marc VUILLEMOT

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