Evidemment, quand certains sondages instillent l'idée que c'est perdu d'avance, quand des dirigeants haut placés freinent les élans de conviction en envisageant publiquement, des semaines avant le premier tour, une retraite pure et simple pour le second, quand les adversaires détournent le sujet en parlant de tout sauf des enjeux régionaux, quand ceux d'un même camp laissent pantois leurs supporters en ne parvenant pas à s'unir, la pente à remonter est rude et glissante.
Mais, à La Seyne, on en a vu d'autres, des situations soi-disant désespérées. Et des outsiders unis autour d'un projet fait de "plus grands dénominateurs communs" ont créé la surprise.
Alors, bien sûr, il est des choses dont on parle peu dans les médias ces jours derniers, mais, de ce que j'entends en ville, qui ont fait des ravages qui pourraient être durables si on n'y coupe pas court nettement. Et notamment cette histoire d'absence délibérée de la gauche au deuxième tour de l'élection régionale, envisagée y compris par certains de sa propre sensibilité, qui me turlupine d'autant plus qu'elle ne se fonde sur rien.
ATTENTION AUX LECTURES SIMPLISTES DES SONDAGES !
Nous ne sommes pas invités dans une quinzaine à l'élection du Président de la République, seul vote en France où il ne peut y avoir au second tour que les deux candidats arrivés en tête au premier ; le scrutin de décembre est une élection à la proportionnelle, c'est-à-dire que la composition du conseil régional reflètera les divers courants de pensée qui auront recueilli au moins 5% des voix, même si, pour gérer, la "prime majoritaire" de 25% des sièges prévue par la Loi sera attribuée à la liste qui sera arrivée en tête le 13 décembre.
Prenons donc le pire des sondages pour la gauche provençale et alpine, celui de l'IPSOS de ces derniers jours. L'extrême-droite gagnerait l'élection avec 41% des voix, la droite et la gauche recueilleraient respectivement 34 et 25% des voix. Le FN aurait donc environ 55% des sièges, les LR-UDI 26% et la gauche 19%.
RIEN N'EST JOUÉ : PAS DE DÉFAITISME PRÉMATURÉ !
C'est entendu, vu comme ça, on serait parti pour six années de calvaire économique, social et culturel. Mais ce que les médias ne titrent pas, ce sont les autres enseignements de l'enquête d'opinion : le fait que 28% des sondés n'ont pas arrêté leur choix, que seuls 33% considèrent que la victoire du FN serait "une bonne chose", que seulement 3% des voix de gauche iraient à la droite au second tour pour contrer l'extrême-droite, et qu'il ne se dégage pas une majorité pour pronostiquer un succès du parti des Le Pen. Ça change complètement la donne. Et ça maintient ouvertes toutes les perspectives.
Pourquoi alors faudrait-il rendre les armes avant d'avoir combattu, surtout pour les offrir à une droite aux accents plus extrêmes que républicains dont le sondage révèle qu'elle est en chute d'intentions de vote depuis le précédent ?
Alors, faisons comme d'habitude, avec détermination. Faisons notre patient devoir de rencontres, d'échanges, de promotion du bilan de l'équipe sortante de Vauzelle, d'éducation citoyenne sur le rôle du conseil régional, de promotion de propositions réalistes, égalitaires, solidaires, et de rayonnement de Provence Alpes Côte d'Azur, région majeure pour la dynamique économique de l'Europe et de la Méditerranée, à la convergence des espaces de tous les enjeux de fraternité internationale que la France meurtrie doit absolument continuer à promouvoir.