C'était notre choix. Nous n'allions pas leur laisser penser qu'ils faisaient peur à La Seyne.
Alors, bien sûr, on a pris des précautions, avec l'appui de la police municipale et d'autres services communaux, de la police nationale, et la compréhension de leurs organisateurs, mais les événements publics prévus à La Seyne depuis le triste et effroyable 13 novembre ont bel et bien été maintenus.
RECUEILLEMENT MAIS AUSSI CONVIVIALITÉ
Hormis le traditionnel accueil convivial des nouveaux Seynois, prévu quelques heures à peine après les attentats, alors que nous étions sous le choc, depuis la soirée festive à "l'Alsace sur mer" jusqu'aux concerts des 25 ans de la Chorale de la mer ou de la Philharmonique "La Seynoise" à l'occasion de la Sainte-Cécile, en passant par le mémorable match de rugby où La Seyne affrontait le premier de sa poule, celui de handball face à Aix, le vide-grenier ou la dégustation de Beaujolais nouveau des comités d'intérêt local du sud-ouest et des Mouissèques, le colloque d'Histoire et patrimoine seynois comme l'inauguration de l'expo de jouets traditionnels du Cèucle occitan, ces temps de rencontres et de convivialité ont même été l'occasion d'évoquer le contexte tragique dans lesquels ils se déroulaient, et d'opposer aux terroristes, si besoin était, notre attachement au faire-ensemble, au vivre-ensemble, aux valeurs de la culture, du sport, et de loisirs solidaires, comme autant de moyens de "faire République".
Et nous avons tenu, en plein air, en trois lieux différents de la ville, avec des centaines de concitoyens, des moments de recueillement dans le cadre du deuil national qui a été décrété.
ILS N'ABATTRONT PAS LA VIE DÉMOCRATIQUE
De leur côté, les candidats au vote régional ont suspendu leurs campagnes électorales. Ils les reprennent cette semaine, parce que les barbares seraient sûrement bien ravis d'avoir réussi à mettre un coup d'arrêt à la vie démocratique.
Plus que jamais, l'occasion est donnée de prouver leur attachement à la vie républicaine à ceux de nos concitoyens qui, dans l'inquiétude de lendemains austères, le doute quant à l'efficience de l'action publique, et la défiance vis-à-vis des acteurs politiques, seraient tentés de laisser passer l'occasion de prendre part au choix de leurs destinées régionales pour les six années à venir.
L'élection des 6 et 13 décembre, comme certains médias et instituts de sondage, et même certains propos politiques du plus haut niveau, pourraient le laisser croire, n'est pas jouée d'avance. Même en Provence Alpes Côte d'Azur.
La Seyne, en particulier, commune populaire où, aux élections municipales de 2014, on a enregistré le plus faible taux d'abstention des villes de banlieue de toute la France, peut et doit relever le défi : se singulariser encore une fois en prouvant sa capacité à se mobiliser pour la démocratie.
Nous pouvons le faire. Nous le ferons.