"Les positions du FN touchent au respect de la dignité humaine.". Ça, c'était il y a presque vingt ans, dans la bouche du cardinal catholique qui présidait alors la Conférence épiscopale. Le même parlait du Front national quelques mois plus tard, dans une déclaration qu'il co-signait avec d'autres, comme d'un "parti qui n'a jamais caché ses thèses racistes, xénophobes et antisémites".
De l'eau semble avoir coulé sous les ponts, à moins que les autorités catholiques varoises ne se singularisent vis-à-vis du reste de l'Église de France, puisque l'évêque de Toulon a choisi d'inviter ce samedi Madame Maréchal-Le Pen à participer à un débat, dans le cadre d'une université catholique d'été qui se tient dans le Var, à la Sainte-Baume. Une première dans notre pays, à en croire un article du journal "La Vie".
Oh, certes, la députée frontiste du Vaucluse n'est pas la seule conviée à discuter sur le thème "politique et médias" lors de ce rassemblement, puisqu'une parlementaire "Les Républicains" de Marseille est également annoncée, et, pour représenter la gauche, un ancien édile ajaccien, présenté à tort comme socialiste par l'un des curés organisateurs, mais en fait fondateur du très important et très rayonnant parti... "Corse social-démocrate".
Les croyants font bien ce qu'ils veulent, mais je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour certains d'entre eux de mes amis qui auront sûrement moyennement apprécié.
D'autant que, même si les activités religieuses relèvent de la sphère privée, les invitées provençales de droite et d'extrême-droite qui bénéficient là d'un public d'une centaine de personnes sont, pour l'une, tête de liste à l'élection régionale, et, pour l'autre, possible candidate. Toujours bon à prendre à quatre mois du scrutin, et peu importe qu'il n'y ait qu'une très relative égalité de traitement entre les diverses sensibilités politiques.
Au-delà, je suis tout de même curieux de savoir si le denier du culte est comptabilisable dans les comptes de campagne.