Ce jeudi s'est tenue une réunion publique des candidats de la gauche unie du canton de La Seyne 1.
La Bourse du Travail était comble et une ambiance encourageante était au rendez-vous. Les candidats Marie Bouchez et Anthony Civettini m'ont demandé d'en assurer l'ouverture par un propos que je livre aux visiteurs de mon blog, dans lequel les assidus retrouveront des messages que, au risque de me répéter, j'ai déjà portés dans d'autres articles.
Et ce sera ma dernière mise en ligne avant le premier tour de dimanche, conformément à la loi...
"Ils sont parvenus à l'union et, ça, c'est une excellente chose. Et je suis très heureux que nous soyons tous rassemblés autour d'eux.
"Car, oui, ici, à La Seyne, l'intelligence des partis de gauche a prévalu sur les postures. Ils y vont unis, comme nous y sommes allés en 2008 et l'année dernière. Et nous savons que c'est ce que notre peuple attend.
"Ils y vont unis, de quatre sensibilités diverses, soutenus par d'autres. Unis non pas par stratégie, mais unis autour d'un projet, dont ils nous parleront tout à l'heure.
L'UNITÉ AUTOUR D'UN CONSTAT DE CARENCE RÉPUBLICAINE
"Ils y vont unis autour d'un constat. Un constat de carence de leurs concurrents de droite incapables de faire vivre et rayonner les valeurs de la République dans le département qu'ils dirigent depuis 30 ans.
"Un constat d'inégalité de traitement des divers territoires.
"Un constat de solidarité sélective selon que l'on soit Varois d'ici ou Varois d'ailleurs.
"Un constat de clientélisme de cantons.
"Un constat de gestion archaïque qui éloigne les citoyens de l'exercice de leur destinée.
"Ils y vont unis autour de perspectives partagées. Celles qui affirment que l'action publique locale, départementale, régionale, en faveur de tous les citoyens et de tous les territoires, constitue aujourd'hui le dernier rempart contre les effets funestes des politiques nationales et européennes qui rendent la vie impossible aux gens, et pas seulement aux plus humbles, aux entreprises, et pas seulement aux plus modestes des acteurs de la production et du travail, aux bénévoles associatifs qui oeuvrent pour le développement personnel, l'éveil des consciences et le vivre-ensemble, et plus généralement à tous ceux qui n'aspirent qu'à jouer leurs rôles civiques, économiques, sociaux et culturels dans la société démocratique fragilisée léguée par nos anciens qui se sont tant battus pour elle.
"Ils y vont unis avec de vraies perspectives ambitieuses et réalistes qu'ils sont les seuls à avoir construites et à exposer depuis des semaines.
LA GAUCHE SEULE À EXPLICITER UN PROJET ET DES PERSPECTIVES
"Je dis bien "les seuls", parce que la droite, qu'elle soit celle de l'Europe ou celle du Var, on la subit et voit bien où elle nous mène. Elle n'a pas besoin de faire de longs discours pour faire connaître son projet.
"Et les seuls aussi parce que son extrême, derrière ses propositions simplistes rédigées uniformément par ses cadres nationaux pour servir de propagande de Lille à Perpignan, de Brest à Mulhouse, est en vérité aussi effrayante aujourd'hui qu'elle l'était hier, aux pires moments de notre histoire.
"Oui, bien sûr, le FN est un parti légal. Mais ce n'est pas un parti républicain. Observez les actes de ses élus, d'hier et d'à présent, dans les communes que ses troupes gèrent ou ont géré.
"Ils se répètent dans une parfaite similarité, dans les années 90 comme depuis 2014, dans le Nord comme dans le Midi. C'est tout le contraire de ce que voudrait faire croire M. Boccaletti, le secrétaire départemental du FN varois, en jurant qu'il "ne veut pas d'un Le Chevallier-bis".
SES ÉLUS RÉVÈLENT LE VRAI VISAGE DE L'EXTRÊME DROITE
"Ils ne sont pas républicains, dites-le, parce qu'ils ne respectent pas l'égalité d'accès de tous aux services. Ici ils interdisent l'accès à l'étude ou à la cantine aux enfants dont les parents ne travaillent pas ; ailleurs ils tentent de réserver une "prime de naissance" aux familles dont au moins un des parents est Français ; ailleurs encore, ils imaginent de réclamer une carte d'identité pour l'accès des écoliers à la distribution de cadeaux de Noël ; en d'autres lieux, ils refusent d'organiser les baptêmes républicains ou décident, "en [leur] âme et conscience", de célébrer ou non les mariages entre personnes de même sexe ; autre part, ils imaginent délibérément une "fête du cochon" qui ne s'appuie sur aucune tradition locale, sachant que, faisant cela, une partie de la population s'en trouvera exclue ; et, dans une autre commune, ils suppriment en été les bus reliant les quartiers populaires périphériques au centre-ville.
"Ils ne sont pas républicains, dites-le, parce qu'ils ne respectent pas les diversités culturelles qui fondent la richesse de la France et en constituent le ciment. À Toulon, en 96, le maire a voulu mettre au pas le centre de création culturelle de Châteauvallon, et il a exclu certains écrivains de la Fête du Livre. Un peu partout, ses collègues d'hier comme d'aujourd'hui effectuent des purges dans les bibliothèques communales, en supprimant des abonnements, en souscrivant d'autres, et en sélectionnant les ouvrages mis à disposition du public. Là, on déprogramme un groupe de rap, ailleurs le maire s'oppose à un spectacle de danses orientales, parce que - je le cite - "ici on est en Provence et, s'ils veulent vivre comme en Orient, les frontières sont ouvertes". Un peu partout, au-delà de la censure politique ciblée, on diminue les aides aux événements culturels, à l'instar des Chorégies d'Orange, et aux centres sociaux où s'exerce l'éveil à la culture et aux arts et où se forgent les consciences, comme d'ailleurs on restreint les moyens de clubs sportifs et d'associations d'insertion.
PRENONS GARDE AUX GESTIONS LOCALES HASARDEUSES
"Ils ne sont pas républicains, dites-le, parce qu'ils agissent contre les symboles de la Paix, de l'amitié entre les peuples, des droits de l'homme, de la fraternité et du vivre ensemble. Dans telle commune, on débaptise la rue du 19 mars 62 pour lui donner le nom d'un participant au "putsch des généraux" d'avril 61. Dans certaines autres, on ôte les drapeaux de l'Europe du fronton des mairies, et dans d'autres on chasse des associations comme la "Ligue des Droits de l'Homme" des locaux communaux.
Ils ne sont pas républicains, dites-le, parce qu'ils se moquent d'une bonne gestion des ressources publiques dont les citoyens confient la charge à leurs édiles. Dès leur élection, nombre de ces nouveaux maires ont largement augmenté leurs indemnités. On ne se souvient peut-être pas des condamnations de Vitrolles à régler deux millions de francs d'indemnités pour des licenciements abusifs, ni de celle du maire de Marignane pour favoritisme, fausses factures et emplois fictifs. On a peut-être oublié, à Toulon, la dette de trois millions de l'association "Jeunesse toulonnaise" créée par le maire FN de l'époque. Mais on se souvient peut-être de la récente décision d'invalidation du maire de Hayange, en attente d'un jugement en appel, pour des comptes de campagne contestés au point qu'une enquête préliminaire a été ouverte, et de l'année d'inéligibilité infligée à l'actuel leader du FN de chez nous, candidat concurrent de notre équipe, pour la mauvaise gestion - certes en rien délictuelle - de sa comptabilité de campagne à l'occasion des législatives de 2012.
FACE AU FN, UNE DROITE DANS L'AMBIGUÏTÉ
"Et tout ça, beaucoup à droite ne le dénoncent jamais. Sur ce sujet aussi, elle fait mine d'être unie, mais elle est divisée. Et anormalement pas claire. On connaît la prise de position nette et explicite de M. Falco vis-à-vis du Front national, qu'il faut saluer, mais on connaît aussi le soutien public d'un maire varois élu sous la bannière UMP à un candidat FN aux départementales. Et, chez nous, que signifie le silence inquiétant de l'UMP-UDI seynoise sur la question de l'extrême droite ?...
"Alors, dites-le autour de vous, et jusqu'au dernier moment : c'est ça, le vrai visage de l'extrême droite. Derrière la façade du FN nouveau look, se terrent toujours les mêmes choix de société qui exhalent le rejet des valeurs de la République et de la démocratie.
"Que personne ne l'oublie. Que nul ne se laisse prendre.
HISSER LES BANNIÈRES DE L'ÉGALITÉ ET DE LA SOLIDARITÉ
"Alors, eux, nos candidats, Joëlle, Marie, Tony et Toussaint, je les connais bien. Tous quatre sont - ou ont été - mes adjoints. Croyez-moi, cette équipe, c'est des valeurs, du sérieux, du savoir-faire, de l'empathie, de l'écoute, de l'enthousiasme, de l'abnégation et de la combativité.
"Je suis fier - et nous pouvons tous être fiers - qu'ils portent les couleurs de notre Seyne, de notre Seyne forte de son potentiel et de ses citoyens, de notre Seyne carte maîtresse de l'avenir du Grand Toulon, qu'ils les portent dans un conseil départemental qui devra, enfin ! - et parce qu'on en a plus que jamais besoin en ces temps d'insupportable austérité - hisser haut les bannières de l'égalité et de la solidarité."