Certains de mes visiteurs auront lu, dans la presse locale, la charge de neuf des douze maires de "l'agglo" contre l'un des nôtres, Claude Mesangroas, premier magistrat du Pradet. Si tel n'est pas le cas, chacun peut prendre connaissance de leur missive ouverte collective sur le site varois de l'UMP (pub gratuite, voyez comme je suis fair-play...). Elle fait suite à une prise de position républicaine, quoi que sans concession, du maire du Pradet, lors de son propos d'accueil de Michel Vauzelle venu dans sa commune présenter la liste varoise de "l'alliance de l'Olivier" pour les élections régionales
Cette lettre ouverte m'inspire quelques réflexions, dans le cadre de légitimes échanges que la République nous permet heureusement d'avoir entre nous, notamment en période pré-électorale. Je vous les livre donc.
Il n’est pas question de mettre l’amitié sur le même plan que le combat politique, ni de remettre en cause l’honnêteté du premier magistrat de la Ville de Toulon. L’engagement politique, en effet - celui de Claude Mésangroas comme le mien - ne disparaîtra sous le prétexte de devoir entacher une quelconque amitié. La République et la démocratie ne sont pas celles des « amis », les intérêts défendus dans les instances de l’agglomération TPM ne sont pas une question d’amitié.
Si je respecte, tout comme mon alter ego du Pradet, les relations courtoises, sincères, sérieuses et opiniâtres que nous entretenons avec le président de Toulon Provence Méditerranée, notre combat, comme celui de tous les maires oeuvrant à TPM, est un combat commun pour que vive et se dynamise cette grande agglomération.
Je m'y investis, quant à moi, comme maire de La Seyne et vice-président de l’agglomération en charge de la formation, et non pas au titre d’ami intime d’Hubert Falco, tout comme ce dernier n’est pas président au nom de l’amitié qui le lie aux onze autres maires, mais bien dans l’intérêt général des concitoyens et administrés.
Travailler en commun et œuvrer pour l’intérêt général voudrait-il dire n’afficher aucune divergence et respecter un chef pour son amitié ? Je ne le crois pas. Et l’unanimité de la plupart des décisions est tout, sauf une question d’amitié.
La ligne politique de TPM doit convenir à toutes les communes en faisant partie. Les décisions doivent être équitables. TPM doit être l’instance de la mutualisation des idées, des hommes, des richesses, au nom d’un territoire qui se développe et qui préserve la richesse de sa diversité. Et nous entendons bien, je pense, avec Claude Mésangroas et avec les autres maires de l’agglomération, mener à bien une politique commune et vigilante pour le bien de tous les concitoyens et dans les règles de l’exercice démocratique.
Qui dirait le contraire au nom d’une quelconque amitié ne remplirait pas la fonction pour laquelle, dois-je le rappeler, il a été élu !
De ce fait, j'ai moi aussi commis un petit billet ouvert, à l'adresse de nos collègues maires de "l'agglo", qui mélangent un peu les genres sur le coup, que je livre à la réflexion de mes visiteurs...
"« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». Je voudrais rappeler à mes collègues maires UMP de l’agglomération cette belle vérité énoncée en son temps par Pierre de Beaumarchais.
"Oserais-je calmer un tantinet leur ardeur lorsque je les vois si prompts à crier haro sur notre collègue Claude Mesangroas, tout en marquant une sorte d’obséquieuse allégeance à notre président de l'agglomération Toulon Provence Méditerranée. Que nous avons unanimement élu...
"Oui, je me sens solidaire du maire du Pradet, qui ne fait qu’exprimer son droit à la différence.
"Pour ma part, je n’ai jamais confondu une « belle aventure » en commun avec l’esprit de caserne. Je ne prends pas « l’harmonie » pour de l’uniformité et je pense que toute dynamique solidaire fondée sur l’obéissance aveugle est vouée à l’échec.
"Un peu de noble sublimité, Madame et Messieurs mes collègues.
Ceci dit avec tout mon respect. Et en toute amitié."