Nous étions nombreux, élus municipaux de gauche, qui avons été rejoints par Marie Bouchez, conseillère régionale, ceints de nos écharpes, ce dernier samedi, devant la mairie de La Seyne, pour sensibiliser nos concitoyens aux méfaits que nous voyons dans le projet de réforme territoriale que les députés veulent absolument imposer.
Même si leurs préoccupations majeures sont aujourd'hui le chômage, le pouvoir d'achat et l'accès au logement, plutôt que la réforme des institutions, les Seynois doivent savoir que la suppression de la moitié des conseillers généraux et régionaux témoigne d'une véritable défiance du Président et du Gouvernement envers les collectivités territoriales et les 500.000 élus locaux qui les gèrent, dont le plus grand nombre exercent leurs fonctions bénévolement et dans un environnement juridique de plus en plus difficile.
Ces projets signifient, à plus ou moins court terme, l'affaiblissement, voire même la disparition, des communes au profit de "métropoles", en laissant aux maires pour seules compétences l'état civil, la simple police, l'aide sociale et les permis de construire. Et les pouvoirs coercitifs donnés au préfet en matière d'intercommunalité montrent la volonté recentralisatrice du gouvernement dans l'organisation des territoires.
La suppression de la clause générale de compétence pour les départements et les régions et la limitation drastique des cofinancements risquent d'empêcher à l'avenir la mise en oeuvre de politiques communes et concertées au niveau local, ainsi que le soutien financier aux réalisations des petites et moyennes communes.
Ces projets, s'ils sont menés à terme, aboutiront à faire des responsables locaux de simples exécutants de l'Etat.
D'ailleurs, ce mardi, j'ai proposé au Conseil municipal de voter une délibération disant notre ferme opposition à ce démantèlement de la démocratie de proximité.