J'ai brossé ces jours derniers dans quatre articles de ce blog (voir ici : 1, 2, 3 et 4) le tableau de la rentrée scolaire pour les écoliers du primaire à La Seyne. Cependant la commune, si elle n'a ni compétence ni vocation à s'immiscer dans les contenus pédagogiques, doit aussi se préoccuper, pour les enfants, les adolescents et les jeunes en difficulté, voire en rupture, d'accompagner les efforts de enseignants pour que tous leurs élèves tirent parti de l'instruction dispensée par l'École.
CONTRE L'ABSENTÉISME, LE RAPPEL À LA LOI...
Qu'ils soient écoliers ou collégiens, du moment qu'ils ont entre 6 et 16 ans, ils sont soumis par la loi à l'obligation scolaire. Le législateur, d'ailleurs, depuis 2007, a confié aux maires une nouvelle responsabilité, celle de convoquer avec leurs familles les enfants trop absentéistes signalés par les autorités académiques pour, solennellement, leur faire un rappel à la loi.
Je m'exécute naturellement, mais j'ai décidé d'aller plus loin que ce que la loi m'impose. Nous avons à cet effet signé avec l'Inspection Académique, en février dernier, une convention de partenariat entre nos services communaux de l'enfance et la jeunesse et le service social scolaire. Ce dernier nous signale les familles qui ne répondent pas aux injonctions qui leur sont faites, et nos personnels mettent en œuvre un dispositif d'accompagnement socio-éducatif pour les enfants, mais aussi pour accompagner les familles en difficulté dans l'exercice de leur fonction parentale.
... MAIS AUSSI LA PRÉVENTION DES DÉCROCHAGES
L'idéal est bien sûr de faire de la prévention de ces décrochages et, conformément aux vœux de l'État qui a fixé des objectifs en matière de réussite éducative pour les quartiers bénéficiant d'un contrat urbain de cohésion sociale (CUCS), la commune et les associations sont invitées à conduire avec les enseignants des projets socio-éducatifs, d'accompagnement scolaire, d'appui aux enseignants pour la diversification des pratiques pédagogiques scolaires, l'ouverture de l'École et l'aide à la "parentalité", permettant de réconcilier les jeunes en rupture avec l'enseignement.
C'est une pratique trentenaire, notamment à Berthe et, plus récemment, dans le centre, qui est reconduite depuis des années parce que, même si elle est coûteuse pour la puissance publique, elle porte ses fruits. Et, pour cette rentrée, nos services communaux et d'admirables associations comme le Centre Nelson-Mandela, la MAEFE, Nouvel Horizon, l'APEA, l'AMIQ, l'OMASE, l'Espace Solidarités, Femme dans la cité, le Foyer Wallon Berthe, et d'autres, malgré les difficultés financières, continuent leurs missions en ce sens avec les enfants en difficulté de nos écoles.
AVEC UNE ADAPTATION DE PRATIQUES PÉDAGOGIQUES
Les professeurs et les parents ont toujours été satisfaits de cette coopération ou complémentarité, et on peine d'ailleurs à comprendre pourquoi le très bon déroulement général de cette rentrée est entaché d'un point noir, au collège du quartier Berthe, où l'on m'indique que l'une des raisons du malaise qui affecte nombre d'enseignants, obligés d'en venir à être en grève, résiderait dans une volonté de l'Éducation nationale de revenir sur ces dispositifs. À moins que ce qui m'est rapporté soit inexact, je suis très surpris que ni le préfet, ni la direction de la caisse d'allocations familiales, ni moi-même, qui avons compétence pour la conduite des contrats d'objectifs publics dans lesquels ces actions s'inscrivent, n'ayons été saisis de quelque difficulté ni invités à concourir à résoudre le problème, s'il en est effectivement un. D'ailleurs, à titre préventif de risques de situations complexes découlant d'une moindre prise en charge des jeunes, j'ai demandé que la cellule de veille du conseil local de sécurité et de prévention soit prête à être activée.
Il serait en effet vraiment dommage que cette rentrée seynoise paisible soit assombrie pour d'obscures raisons ayant pu motiver des choix institutionnels que la majorité des professeurs travaillant là-bas depuis des années avec conscience, constance, professionnalisme et détermination, semblent considérer comme hasardeux pour les élèves de ce quartier populaire auxquels il montrent depuis toujours un formidable attachement.