Les fonctionnaires territoriaux de La Seyne, comme l'ensemble des salariés du public et du privé, les artisans et commerçants, beaucoup de dirigeants de petites, moyennes et même importantes entreprises, et, naturellement, ceux qui sont sans emploi, s'inquiètent de la diminution de leur pouvoir d'achat. Il n'y a guère aujourd'hui que les très gros actionnaires qui ne voient pas l'avenir en sombre. Si tout le monde est inquiet, le mouvement social des personnels de la mairie de La Seyne a fait l'objet de diverses remarques de concitoyens plus ou moins réfléchies. Je laisse les visiteurs de ce blog imaginer le genre de commentaires lorsqu'il s'agit d'agents de la fonction publique...
Moi, je comprends les inquiétudes et, autant je veux contribuer à ce que l'activité économique locale se dynamise parce qu'elle génère ou protège les emplois et les salaires, autant je ne dois négliger, sous prétexte qu'ils ont pour une majorité une relative sécurité de l'emploi, celles et ceux qui assurent un service public pour tous, peut-être plus nécessaire aujourd'hui que jamais pour compenser les inégalités croissantes. Bien sûr, les contraintes budgétaires et financières de la commune sont rudes pour pouvoir répondre aux attentes. Mais il faut ouvrir des portes. Voici le courrier que j'ai adressé au lendemain de leur grève aux fonctionnaires de la commune, après une journée d'échanges avec leurs représentants élus...
"Mesdames, Messieurs,
"De même qu’elle s’inquiète des difficultés de ses concitoyens, cadres, salariés, chômeurs, artisans ou commerçants, la municipalité comprend les attentes de ses fonctionnaires territoriaux en matière de pouvoir d’achat.
"Répondant à votre sollicitation, j’ai tenu avec vos représentants syndicaux et la direction générale une journée de travail pour rechercher des solutions.
"Vous le savez, la résolution du problème ne peut hélas pas passer par un accroissement de la dépense communale de frais de personnels, qui entraînerait une augmentation de l’imposition locale ou une diminution de l’offre de service public.
"Comme vous, vos représentants sont conscients des difficultés financières et budgétaires de la commune, qui n’offrent qu’une marge de manœuvre étroite. Les stratégies de redressement engagées depuis cinq ans, auxquelles vous participez dans chacun des services, ne peuvent être freinées. Il faut à la fois continuer à réduire les dépenses de fonctionnement, infléchir la courbe des coûts de personnels, assumer les charges financières de la dette, régler les participations aux partenaires extérieurs à la commune (pompiers, centre d’action sociale, caisse des écoles, associations), dégager de l’autofinancement pour diminuer le recours à l’emprunt et réduire la durée de désendettement pour réaliser les investissements indispensables.
"L’esprit de responsabilité prévaut et a permis de dégager des orientations qui autoriseront de tendre vers un confortement pluriannuel progressif du pouvoir d’achat, dans une démarche transparente de plus grande équité bénéficiant à tous.
"Cela se fera à budget constant, en agissant sur les heures supplémentaires, les avantages en nature, le mieux-être au travail et les contrôles limitant les arrêts de maladie, le recours aux emplois saisonniers, les départs à la retraite, ou une gestion plus fine des engagements d’achats de matières et de services.
"Deux pistes, modestes mais constituant un progrès, sont définies. Après que vos organisations syndicales vous auront consultés sur laquelle est à retenir, un protocole interviendra. Il comprendra une clause de revoyure annuelle permettant de lier les réponses aux possibilités budgétaires réelles du moment. Une délibération du conseil municipal fixera les orientations de cette démarche.
"Le dialogue social se poursuit en parallèle avec la création ou l’activation de groupes de travail paritaires permettant d’affiner et imaginer des solutions utiles.
"Le service public communal, auquel je vous sais très attachés, ne peut que sortir gagnant de cette démarche, dans l’intérêt de l’ensemble des concitoyens seynois.
"Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, le témoignage de ma confiance et mes sentiments les meilleurs."