La commission "Mobilité 21", encore appelée commission SNIT, pour Schéma national des infrastructures de transport, ou commission Duron, du nom de son président, le député du Calvados Philippe Duron, poursuit le travail que lui a confié Frédéric Cuvillier, le ministre des transports. Il ne s'agit pas moins que de mettre un peu d'ordre dans les quelques 70 projets de voies ferrées, de routes et de voies fluviales arrêtés par le gouvernement Fillon, pour la bagatelle de 245 milliards d'euros, dont une soixantaine à la charge des collecitivités. Autant dire, au regard de l'état des finances publiques, que l'on était dans le domaine du rêve et du vœu pieux ! Il faut donc hiérarchiser en fonction de critères, d'urgences et de besoins, de pertinence, d'impact économique, social et écologique.
La commission s'est déplacée ces deux jours dans la Région Provence Alpes Côte d'Azur pour "auditer" un certain nombre d'acteurs locaux. Tous plaident enfin dans le même sens : un projet raisonnable de ligne nouvelle, d'un coût de réalisation ramené à 12 milliards d'euros, ce qui demeure tout de même énorme, mais devient désormais réaliste avec un programme phasé dans le temps jusqu'en 2040.
PAS DE LGV, MAIS DE LA FLUIDITÉ ET DE LA CAPACITÉ
On peut gagner en fluidité et en capacité de roulement en réglant le problème de la gare de Marseille-Saint-Charles aujourd'hui en cul-de-sac par la réalisation d'une gare souterraine, en menant à bien la création d'une nouvelle ligne entre Marseille et Aubagne, et entre Cannes et Nice, puis entre Aubagne et Toulon et Le Muy et Cannes, enfin en doublant la voie entre Toulon et Le Muy, en construisant des gares nouvelles en surface pour l'aire toulonnaise, l'Est du Var et l'Ouest de Nice.
On a pas besoin d'un TGV, mais les liaisons passagers et fret de l'arc méditerranéen, de Barcelone à Gênes, et entre les trois métropoles de la Région, comme les déplacements de proximité au sein des métropoles dans l'esprit de Réseaux express régionaux cadencés, en lien avec les transports collectifs intra-urbains, y gagneront dans un territoire de cinq millions d'habitants dont la population, concentrée à plus de 80% sur une étroite bande littorale, va croître de 20% d'ici trente ans.
PAS DE VOIX CONTRE CHEZ LES MAIRES VAROIS
Comme président de la commission régionale des transports et de l'éco-mobilité, mais aussi comme maire, j'ai moi-même apporté ma contribution aux plaidoiries pour que la future ligne provençale et azuréenne soit considérée par l'État comme revêtant un caractère prioritaire, rappelant au passage que les premiers magistrats des communes varoises, lors de leur dernière assemblée générale annuelle, sur ma proposition et celle de Jean-Pierre Véran, maire de Cotignac et président de l'association des maires du Var, ont voté à l'unanimité une motion appelant de leurs vœux la réalisation de cette indispensable infrastructure.
Et j'ai le sentiment que la commission "Mobilité 21" n'a pas été sourde...