
C'est Marie Bouchez, notre maire-adjointe seynoise chargée de la politique de la ville, de l'habitat et de l'intercommunalité, qui doit être aux anges !
Elle a été conseillère régionale en charge des parcs naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur pendant deux mandats, jusqu'au renouvellement de 2015, à l'issue duquel la gauche a cédé — hélas en rendant les armes sans combattre — la place à l'équipe de M. Estrosi, sonnant la fin de son long et pugnace investissement en faveur de la création du futur parc naturel de la Sainte-Baume, avec d'autres élus locaux déterminés, à l'image de Michel Gros, notre ami maire de La Roquebrussanne, qui se sont donnés sans compter, depuis 2009, pour parvenir à ce beau résultat.
Je ne sais si Jacqueline Bouyac, élue vauclusienne qui a succédé dans ses fonctions à Marie Bouchez, aura eu la bonne idée de convier sa prédécesseur au temps fort de l'annonce, ce jeudi, en présence du Premier Ministre, de la création du huitième parc naturel de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ça aurait été un geste juste et fairplay en retour sur investissement.
UN ABOUTISSEMENT DANS UNE HEUREUSE CONTINUITÉ RÉPUBLICAINE
Mais l'important est que voilà 26 communes, dont 22 varoises, qui sont désormais dotées d'un bel instrument de protection et de gestion intelligentes de leur environnement, non dans une approche dogmatique, mais en articulant la dimension naturelle et paysagère en heureuse harmonie avec le développement économique, social et culturel, la formation et la promotion valorisante du territoire. Voilà de la coopération intercommunale voulue qui, à l'instar de la longue histoire du parc du Verdon, devrait donner un joli coup de fouet à la dynamique de notre terroir.
Quand les choses vont bien et s'inscrivent dans une pertinente continuité républicaine transcendant les alternances politiques, il faut le dire. Et cet aboutissement est à mettre à l'actif de MM. Estrosi et Muselier.
MAIS UN VIRAGE À 180° DANS LA POLITIQUE DES TRANSPORTS

J'aimerais pouvoir en dire autant de la politique régionale des transports, autre sujet majeur du développement durable de notre grand territoire de cinq millions d'habitants. On le sait, les relations entre la Région, autorité organisatrice de par la loi, et la SNCF, entreprise publique qui, pour quelques temps encore, a le monopole des lignes de TER, n'ont jamais été faciles pour que la première obtienne de l'autre le service attendu par nos concitoyens et visiteurs.
Comme président de la commission régionale des transports de 2010 à 2015, en accompagnement de Jean-Yves Petit, vice-président de région en charge des mobilités, nous avons constamment ferraillé avec les instances régionales, voire nationales, de la SNCF, pour que des efforts soient menés afin que, notamment, les trains arrivent à l'heure, voire arrivent tout court.
Si nous avons manié le bâton, en infligeant de rudes amendes à la SNCF lorsque les résultats n'étaient pas au rendez-vous, nous avons aussi activé la carotte, toujours en maintenant une relation de dialogue et de respect de l'opérateur historique des chemins de fer. Et le succès a plusieurs fois été au rendez-vous, notamment en 2012 où notre Région a obtenu le prix national du service aux voyageurs pour les avancées significatives enregistrées pour la fiabilité (de 10% à 2% de trains supprimés) et la ponctualité (de 16% à 11% de trains en retard) des TER.
Alors, évidemment, lorsqu'on rompt le dialogue, lorsque, moins d'un an après avoir été élu, on annonce qu'on ne renouvellera pas la convention liant la Région à la SNCF, et qu'on compte faire appel dès 2019 à d'autres opérateurs que l'entreprise publique, voire à d'autres moyens de transport tels que le car, il ne faut pas attendre en retour une motivation à mieux faire porteuse de résultats encourageants.
Il serait dommage que l'histoire ne retienne de la politique régionale des transports que les seuls portiques électroniques que l'on promène d'une gare à l'autre. Même si on les valorise en changeant le nom de la Région... Sécurité des Usagers des Déplacements... S.U.D. !