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Un “lapsus scriptæ” est souvent révélateur. Quand le chef seynois du Rassemblement National évoque dans une communication publique son intention de « réduire durablement l'empreinte écologique de notre ville », il avoue au grand public ce qu'il a réellement derrière la tête, conformément d'ailleurs aux actes posés et assumés par son parti d'extrême-droite aux échelles nationales et européennes.
Ce qui est cocasse, c'est que cette confession à la plume fourchée intervient en conclusion d'un message dans lequel, profitant de l'oppressante canicule qui rend sensibles aux enjeux environnementaux les âmes les plus climatosceptiques, il expose contre toute attente son intention d'être plus écolo qu'un écolo dans l'hypothèse – le peuple électeur nous en prémunisse ! – où il deviendrait maire de La Seyne en 2026.
PROMETTRE NE COÛTE RIEN...
Sûrement sans avoir au moins survolé les derniers comptes financiers de la commune et s'être fait une idée de sa ridicule capacité d'investissement, notre nouveau René Dumont seynois en prend l'engagement : toutes les nouvelles constructions publiques respecteront « les principes de la conception bioclimatique, qui permet de limiter naturellement les surchauffes tout en réduisant notre consommation d'énergie » et il lancera « un programme ambitieux de rénovation énergétique pour les bâtiments municipaux existants ». Votez pour eux, dix degrés de moins ! Waouw ! Ah bon, à quelle échéance ?...
Les gens sensés savent que c'est, hélas, une chimère budgétairement irréaliste sur un mandat et surtout du bluff d'intention. Mais tout le monde ne détient peut-être pas les clefs permettant de s'en convaincre. Je vais en livrer quelques-unes pour que les gens ne se laissent pas abuser car, non, les néofascistes et totalitaristes du RN n'aiment pas l'écologie, contestent les réalités des évolutions climatiques, et qualifient « d'écologie punitive » les initiatives de lutte contre les affres de la dégradation environnementale.
UN MILITANT RN EN DÉSACCORD AVEC L'EXTRÊME-DROITE FRANÇAISE ET EUROPÉENNE ?
Lorsque vous croiserez le chef RN seynois, demandez-lui s'il est d'accord avec son parti et les votes et positions des députés nationaux et eurodéputés d'extrême-droite sur la fin des ventes de véhicules neufs à moteur thermique en 2035, sur la pêche industrielle, sur le soutien aux territoires défavorisés dans la Politique Agricole Commune, sur l'interdiction des emballages à usage unique pour les fruits et légumes et pour la restauration, sur la réglementation des pesticides, sur l'obligation pour les entreprises de respecter un devoir de vigilance en lien avec les enjeux climatiques, sur la prévention et le contrôle de la pollution causée par les émissions des grandes installations agro-industrielles, sur la taxe sur les superprofits des géants du secteur de l'énergie et son élargissement à d'autres secteurs, sur l’Office français de la biodiversité accusé d’agir « au détriment de l’activité des agriculteurs », sur le maintien de prairies permanentes jugées « peu productivistes », sur le pourtant très timide, voire trompeur, renforcement du cahier des charges de la certification “Haute valeur environnementale“, sur le plan « Zéro artificialisation nette », sur les implantations d’éoliennes, « saccage du paysage […] perpétré au nom de l’écologie », sur les zones à faibles émissions (ZFE) réduisant en ville la circulation des voitures les plus polluantes, sur les projets autoroutiers, sur l'autorisation des « mégacamions », sur l'augmentation du tonnage des camping-cars non électriques, sur la réduction des liaisons aériennes intérieures, etc.
Et ce ne sont là que des mesures écologiques bien timides, ayant eu l'aval de majorités pas franchement révolutionnaires des Parlements européen ou français.
UN KHMER VERT INFILTRÉ AU RN ?
S'il n'est d'accord en rien avec les vues et expressions publiques de ses collègues parlementaires d'extrême-droite (et bien souvent de droite) sur tous ces sujets, et sur bien d'autres, félicitez-le, priez-le d'exposer ouvertement ses opinions, et mettez-le en contact avec un mouvement des gauches ou de l'écologie pour qu'il vienne en renforcer la force militante.
Mais ne vous faites guère d'illusion. Son lapsus plus que probable affiche au grand jour qu'il est bien de ceux qui visent à réduire « l'empreinte écologique » plutôt que « l'empreinte carbone » qu'il voulait sûrement évoquer et qu'on ne peut le suspecter d'être un inquiétant “Khmer Vert” infiltré au sein d'un parti champion du soutien à l'ultralibéralisme et aux lobbies industriels destructeurs de la planète revendiquant son orientation du "tout pour les riches, rien pour le vivant".