Cinquante. C'est le nombre d'emplois annoncés pour le programme de déconstruction des trois vieux bâtiments en ruine de la Marine nationale qui risquent depuis des mois de se briser au cœur de la Rade. Les avis sur l'opportunité de créer une filière de démantèlement sur le site de Brégaillon étaient - et demeurent - partagés. Au sein même du conseil municipal, lorsqu'il s'est agi de donner l'avis de la commune dans le cadre de l'enquête publique préalable à la mise en œuvre du projet, les positions étaient loin d'être unanimes.
Depuis ceux qui, depuis longtemps, défendent l'idée de la mobilisation des savoir-faire historiques des "métallos" seynois pour la création d'une filière industrielle jusqu'à ceux qui, tout en reconnaissant la nécessité de préserver l'environnement marin des épaves risquant à tout bout de champ de sombrer et répandre dans la baie des matériaux polluants, craignaient des risques, liés notamment à l'amiante, pour les ouvriers et les populations environnantes ou simplement un désagrément visuel dans le paysage portuaire, les avis étaient très divers, et seule une courte majorité favorable s'était dégagée. Les mêmes divergences de vues se retrouvaient dans la population. Il était donc nécessaire, alors que le chantier va démarrer dans les tout prochains jours, d'obtenir une information précise et détaillée de nature à rassurer.
NÉCESSITÉ D'INFORMER ET RASSURER
J'ai donc accueilli ce jeudi, dans une salle du conseil municipal bondée, en présence de Gilles Vincent, président du comité de baie, le préfet du Var accompagné de cadres de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, l'amiral préfet maritime et les officiers en charge du projet, et les dirigeants des entreprises retenues pour la mise en œuvre de ce marché public.
Ils ont présenté dans le détail le processus qui va être mis en œuvre, les mesures de protection de l'environnement maritime, des personnels et des populations, le dispositif de contrôle obligatoire et les "plus" de vérification inopinée que les services de l'État vont opérer, et répondu à de nombreuses questions d'une assistance attentive composée d'élus, de représentants des conseils de quartiers, des comités d'intérêt local, d'associations, de partis politiques et de syndicats, de la presse locale et de journaux spécialisés. Autant de personnes qui ont pu être renseignées (mais, pour certaines, peut-être pas totalement rassurées), questionner, faire valoir des points de vue, et qui pourront à leur tour relayer les informations auprès d'autres.
BRAVO ET MERCI À L'ÉTAT, CIVIL ET MILITAIRE
Je sais gré aux autorités de l'État de s'être prêtées à cette démarche de démocratie informative et participative qui était nécessaire. Franchement, la transparence a été au rendez-vous. Et elle le sera au cours du programme, avec l'engagement pris d'informer de tout événement particulier, comme à son terme, avec une évaluation publique qui sera dressée. Quoi qu'il advienne au terme du projet, avec ou non la perspective d'une pérennisation sur le même site ou ailleurs d'une telle filière, cette démarche industrielle aura permis d'expérimenter et conforter des techniques et des process exportables à l'international. Vraiment, au-delà de la création d'emplois dont La Seyne a bien besoin, je suis convaincu que les entreprises de notre pôle Mer parviendront à développer une démarche de qualité et d'efficacité transférable en tous lieux du globe, en particulier là où aucune mesure de protection des travailleurs et des populations n'existe. Je crois que ce sera une fierté collective.
J'ai "dérobé" la photo du pétrolier "Saône" sur le site "Mer et Marine" qui, je l'espère, ne m'en voudra pas. Je peux bien sûr la retirer sur demande.