4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 05:23

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/82/Gare_de_Brignoles-29.JPG/290px-Gare_de_Brignoles-29.JPGOn devrait bientôt connaître le résultat détaillé des études préliminaires menées en vue de la réouverture des lignes de chemin de fer reliant, pour les Bouches-du-Rhône, les gares de Rognac à Aix et de Gardanne à Trets, se prolongeant vers Saint-Maximin, Brignoles et Carnoules pour le Var.

Préliminaires seulement car, pour couvrir le coût de ces études dans leur totalité, il est prévu des financements de la part de l’État, de Réseau Ferré de France (RFF), de la Région, des Conseils généraux des Bouches-du-Rhône et du Var. Et tout le monde est d’accord pour mettre la main à la poche, sauf le département du Var.

On a toutefois déjà quelques idées. Pour ce qui concerne le tronçon concernant les Varois, de Carnoules à Gardanne, les premières conclusions montrent que le projet est réalisable, mais à un prix significatif, de l’ordre de 400 à 500 millions d’euros pour les infrastructures ferroviaires, le traitement des passages à niveau et des stations, de 50 millions pour le matériel roulant, et de 15 à 25 millions annuels de coût d’exploitation.

Alors, bien sûr, un service public, ça coûte. Et les habitudes prises, faute de transports ferroviaires, du fait de la concurrence terrible de l’autoroute A8, et malgré la cherté des déplacements automobiles pour les ménages et la sensibilisation sans cesse plus importante de nos concitoyens à agir pour un meilleur bilan carbone, les études estiment seulement entre 200 et 800 passagers potentiels par section et par jour. Ce n’est pas ça qui va beaucoup contribuer à amortir l’opération.

Le Conseil régional a certes voté il y a deux ans, à l’unanimité, une motion favorable à la réouverture de la ligne Carnoules - Gardanne à l’horizon 2020. Mais je ne suis pas certain qu’on tienne le délai. On connaît en effet le contexte de contrainte budgétaire de l’Etat et des collectivités. Jean-Yves Petit, vice-président de la Région, chargé des transports et de l’éco-mobilité, souligne par ailleurs, et à juste titre, que « d’autres territoires de la Région ont également de fortes attentes quant à la poursuite de la modernisation du réseau ferré existant, sur le littoral, dans les métropoles, mais aussi dans les Alpes » et qu’il faut aussi, pour les lignes en fonction, « investir dans l’accessibilité des pôles d’échange et acquérir de nouveaux matériels ». Il formule aussi des inquiétudes sur la capacité de la Région, autorité organisatrice des transports, à supporter un accroissement des charges d’exploitation. Chaque année, en effet, avec l’actuel réseau, c’est une augmentation de 6 à 8 millions d’euros que la Région, qui n’a plus d’autonomie financière depuis les réformes du précédent gouvernement, doit assumer.

Il faudra, pour parvenir à la mise en route de ce beau projet, conjuguer une nouvelle autonomie régionale que peut apporter le nouvel acte de la décentralisation, un effort particulier de l’État qui peut se justifier au regard des nécessités de développement durable, mais également que les collectivités, dont le Conseil général du Var, jusqu’à ce jour peu motivé, se serrent les coudes sur un tel projet, et enfin que les habitudes de nos concitoyens évoluent vers un usage accru du rail pour leurs déplacements.

Sans être pessimiste, j’ai tout de même un peu de mal à imaginer qu’on y parvienne en sept petites années.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Transports régionaux et nationaux