18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 05:13

http://www.africamaat.com/IMG/jpg/adam-eve-tree-l.jpgJ'ai inauguré hier lundi la Quinzaine de l'Âge d'Or organisée par la Ville de La Seyne, et notamment, sous la houlette de Solange Andrieu, adjointe au maire, et Danièle Perez-Lopez, conseillère municipale, le service municipal des seniors. Une inauguration qui s'est déroulée à l'Espace Accueil Jeunes des Sablettes... manière d'illustrer une initiative qui se déroule dans une démarche inter-générationnelle. De nombreux élus seynois, notamment ceux en charge des diverses tranches d'âge et activités de loisirs, étaient là, de même que Gilles Vincent, conseiller général et maire de Saint-Mandrier, et Dominique Trigon, président de la Mutualité Française du Var, qui accompagne l'initiative.

Mon propos à cette occasion...

"Je me suis demandé pourquoi on parle de l’âge d’or ? Est-ce que ce serait, comme pour les noces d'or, pour signifier qu’un nombre considérable d’années a passé ? Je ne le crois pas. Ma théorie, je vais vous surprendre, est plutôt dans nos origines judéo-chrétiennes... L’âge d’or ne serait-il pas celui d’Adam et Eve avant que le serpent ne se manifeste ? Un âge où le travail n’est pas nécessaire parce que le jardin d’Eden pourvoit à tous les besoins. Et comment appelle-t-on un temps qui n’est pas un temps de travail ? Le temps libre !

"Vous vous en souvenez peut-être : l’une des originalités du premier gouvernement Mauroy (1981-1983) fut la mise en place d’un ministère du Temps libre qui unissait jeunesse et sports d’un côté et tourisme de l’autre dans une nouvelle direction dite « du loisir social, de l’éducation populaire et des activités de pleine nature ».

"Voilà qui nous rapproche. Je sais que ce n’était pas la première fois ! Rappelons-nous les grandes espérances de Léo Lagrange, sous-secrétaire d'État du gouvernement du Front Populaire en 1936.

"Mais, dans le domaine de l’éducation, de l’éducation populaire, de l’accès aux loisirs, à la culture, il y a toujours ce « mur de l’argent » que stigmatisait André Henry, le ministre de Mauroy.

"De fait, notre société s'organise autour... d'individualités en groupe, en quelque sorte... des foules solitaires dans lesquelles on demande plus à chacun. Et c'est là qu'intervient l'éducation populaire. Elle est un courant d'idées qui milite pour une diffusion de la connaissance au plus grand nombre, afin de permettre à chacun de s'épanouir et de trouver la place de citoyen qui lui revient. Ainsi, le repli contraint vers la sphère privée doit être combattu pour ne pas menacer l'enthousiasme collectif nécessaire à la réalisation de projets, comme autant de défis contemporains.

"Car, c’est incontournable, tout au long d'un cycle de vie plus long et plus morcelé, chacun doit établir un rapport intime avec les autres pour produire sa propre individualité. Tout devrait être propice à la création d'un lien, d'un sens, même le fait de recréer des normes et des traditions pour se rassurer ou mieux s'en détacher.

"Et ce qui est réalisé ensemble permet à l’individu qui reçoit le message de se saisir d’une sorte de « mode d’emploi » lui permettant de s’insérer lui-même dans un système dont il est l’acteur. Cette action collective, culturelle et citoyenne, doit déclencher le désir de s’instruire par soi-même, en s’informant ou en se divertissant. 

"C'est une éducation qui reconnaît à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer, à tous les âges de la vie. Elle ne se limite pas à la culture académique ni même à l'art au sens large, mais également aux sciences, aux techniques, aux sports et aux activités ludiques.

"Ces apprentissages sont perçus comme l'occasion de développer ses capacités à vivre en société : confronter ses idées, partager une vie de groupe, s'exprimer en public, écouter, etc.

"Nous savons que devons à la Troisième République l’école publique laïque et obligatoire. On se rappelle moins qu'on lui doit aussi les premières Bourses du Travail. Les ouvriers réclamaient des bibliothèques dans les entreprises, des cours du soir en plus des formations professionnelles destinées à augmenter leur productivité : de l'économie, de la philosophie, de l'histoire. C’était l'éducation populaire, organisée dans ces Bourses du Travail, comme prélude à la révolution « ce qui manquait à l'ouvrier, c'est la science de son malheur », car « il faut s’instruire pour se révolter ».

"Aujourd’hui, et cela vous le réalisez, il faut refuser une conception de la culture qui ferait de celle-ci l'objet d'une simple transmission. Non pas que c’est inutile, c’est au contraire nécessaire pour comprendre et avancer, mais parce que nous ne pouvons plus ignorer que, pour la très grande majorité de nos contemporains, l'accès à cet héritage culturel passe par la possibilité de pratiquer, de manière à interagir sur un monde qui n'a pas la moindre chance de s'humaniser, sans nous, les humbles et les modestes, parmi lesquels je range bien sûr les classes moyennes. 

"Cette année l’âge d’or durera deux semaines au lieu d'une ; les journées auront une thématique : Nos Seniors ont du Talent (écriture, art, chant, théâtre, etc.). L’intergénérationnel sera privilégié : les enfants des crèches (2/3 ans) et les enfants des centres de loisirs (8/10 ans) participeront aux activités. Pas de conférences, mais des journées de théâtre interactif, participatif. Une dictée dans l'enceinte du conseil municipal. Deux séances de cinéma en relation avec les journées. L’appropriation voulue des structures municipales du Nord et du Sud de la ville : Apollinaire, Bourse, Janas, Tisot, l'Espace Accueil Jeunes, Circoscène.

"C'est un beau programme ! Merci à ses concepteurs. N'hésitez pas à en abuser !"

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Vie sociale et ville pour tous