La question n'était pas à l'ordre du jour de la réunion du conseil municipal de ce mardi. Mais, à l'occasion du débat sur une délibération relative à une affaire financière sans grande importance, un des élus de notre opposition de droite a mis le sujet sur la table en évoquant les dures décisions prises par les députés avec le vote d'une loi de finances 2014 qui entraînera une baisse de 1,5 milliards d'euros des dotations de l'État aux collectivités locales. Ce sujet, c'est celui des impôts locaux...
LES COMMUNES VONT ÊTRE À LA PEINE BUDGÉTAIRE EN 2014
La situation va en effet être l'an prochain plus dure que jamais pour équilibrer les budgets des communes, des intercommunalités, des départements et des régions. Et une deuxième vague de diminutions devrait surgir à l'horizon de 2015. Moi, je ne crains pas de le dire. Et je l'ai dit. C'est une erreur, de la part de mes amis de la majorité nationale, que d'utiliser ce levier qui étrangle les territoires pour parvenir à contenir le déficit du pays au-dessous de 3% du produit intérieur brut. Car, enfin, ce sont les collectivités locales qui assurent les trois quarts de l'investissement public, soutenant ainsi le secteur du bâtiment et des travaux publics. Et donc l'ensemble de l'économie du pays dont les plus riches acteurs, sous réserve d'une règle un peu moins frileuse qu'aujourd'hui, pourraient être plus et mieux appelés à l'effort de solidarité fiscale, en lieu et place des ménages chaque année un peu plus étranglés.
Ne serait-ce qu'en s'attaquant avec vigueur à la lutte contre l'évasion fiscale, qui pour 70% est le fait des plus riches, et dont on estime que 10 à 20 milliards annuels pourraient être récupérés, lorsqu'on sait que le petit royaume de Belgique réussit chaque année à recouvrer un milliard d'euros...
SAUVER LE SERVICE PUBLIC, REMPART CONTRE LA CRISE
Alors, avec quelque espiègle malice, un élu d'opposition me questionna pour savoir si j'avais mesuré les difficultés à venir. Ô combien, je les ai évaluées ! Et ça fait cinq ans que je suis à l'entraînement, en déployant une gestion rigoureuse qui porte largement ses fruits, permettant d'équilibrer notre budget communal en maintenant et améliorant l'offre de service public communal, et en investissant pour l'avenir.
Car le service public, c'est la garantie républicaine de la minoration égalitaire de l'effet de la crise sur les plus humbles foyers et les classes moyennes. Il faudra demain, avec les baisses des aides de l'État, pour maintenir ce rempart contre la rupture sociale, redoubler d'efforts de compression des dépenses.
LES ÉLUS DE DROITE LE RECONNAISSENT : IL EST HASARDEUX DE PROMETTRE DE BAISSER L'IMPÔT
Nul ne l'a contesté, au contraire. Les élus de droite UMP, UDI et "non inscrits", qui avaient déjà reconnu la bonne qualité de notre gestion lors des votes des budgets communaux et comptes administratifs, ont même admis avec moi que nombre de communes qui avaient épargné leurs concitoyens de hausses d'impôts locaux vont devoir s'y résoudre, sauf à réduire leurs offres de services à leurs administrés.
Et ils ont aussi convenu avec moi qu'il est hasardeux, ou démagogique, ou les deux, comme le font certains de leurs nouveaux leaders locaux récemment installés à La Seyne, de hurler avec les loups sur l'imposition locale et de promettre des baisses d'impôts allant, pour certains de ces baratineurs de foire, jusqu'à 50% ! Il serait honnête, surtout pour ceux d'entre eux qui vont figurer sur leurs listes municipales, qu'ils invitent leurs porte-drapeaux nouvellement seynois à faire preuve d'un peu de mesure et d'honnêteté.
Moi, je prends un engagement de raison. Celui de dire la vérité, de ne rien garantir d'impossible à tenir, de continuer la baisse des dépenses publiques locales en protégeant les services, de centrer les investissements sur l'indispensable et le productif de ressources pour la ville, et de tout faire pour contenir la pression fiscale, comme j'ai pu y parvenir depuis trois ans.