Je termine mes publications de la semaine qui a suivi l'installation, dimanche dernier, du conseil municipal de La Seyne, avec la mise en ligne, commencée hier (voir ICI), du propos que j'ai prononcé devant le Monument aux morts, en hommage à La Seyne républicaine...
"À La Seyne, le nom des écoles et des rues sont aussi le reflet des combats de ces hommes et femmes défenseurs ou promoteurs de la République.
"Pour la deuxième, on retrouve par exemple les noms de : Arago, Louis Blanqui, Louis Blanc, Lamartine, Ledru-Rollin, Victor Schœlcher…
"La Constitution de 1848 fut la matrice de la nôtre. Pour la première fois, elle dotait la France d’un Président. Louis-Napoléon n’aurait pas dû l’être, mais - je cite - « porté par la déception des masses populaires », il fut élu pour quatre ans sans pouvoir se représenter… On connaît la suite, le coup d’Etat du 2 décembre 1851. Nous devrions y repenser...
"Je saisis ce moment pour irriguer nos consciences citoyennes du souvenir de ces anonymes, de ces humbles, de ces sans-grade, qui, en ce glacial décembre, surent rester lucides. Ils se levèrent pour défendre la République. Une République violentée par celui-là même qui devait la défendre, son Président. Ils le payèrent cruellement : exécutions, emprisonnements massifs, déportations en Algérie, relégation au mouroir de Cayenne…
"Leur insurrection fut une insurrection légaliste, de défense de la Constitution violée. Elle était porteuse d’une immense espérance, celle de "la Bonne république", "la Sainte république", la République démocratique et sociale… C’est une rhétorique qui peut faire sourire aujourd’hui devant l’usure des mots, mais elle était porteuse d’une grande audace politique : donner à l’ouvrier le droit au travail, assurer au petit paysan et à l’artisan la garantie de leurs propriétés menacées par l’usurier ; ouvrir à tous les enfants une école laïque, et gratuite.
"Mais revenons au souvenir des Républicains dans l’appellation de nos rues, la Commune de Paris, avec Louise Michel, Eugène Pottier, Edouard Vaillant, Jules Vallès.
"La IIIe République, Léon Blum, Aristide Briand, Carnot, Emile Combes, Jules Ferry, Gambetta, Jaurès, Gabriel Péri, Léo Lagrange, Jean Zay.
"La quatrième avec Benoît Frachon, Mendes France, Jean Monnet.
"La cinquième avec de Gaulle, Pompidou.
"La mémoire est essentielle pour définir ce que nous sommes, ce que nous voulons faire ensemble. Par cette distanciation nous pourrons cohabiter les uns avec les autres dans un espace de civilité, CONTRE la démagogie du populisme identitaire qui joue sur les peurs et les ressentiments et POUR le projet d’une ville en harmonie et en dynamisme qui s’inspire de ce que firent les démocrates de toutes sensibilités dès 1944 en rédigeant le document programmatique du Conseil National de la Résistance... « Les jours heureux ».
"Enfin, je reprends d’un ami cette phrase : « Dans une Nation qui a pour hymne La Marseillaise, la tradition démocratique n’était-elle pas la meilleure des traditions méridionales »
"Hommage aux Seynois morts pour la France et la République. Vive La Seyne républicaine !"