Je ne dis jamais que mes prédécesseurs ont eu tort de recourir à l'emprunt. Pour réaliser des investissements, il n'y a que quatre moyens : 1) dégager de l'autofinancement, c'est-à-dire réaliser plus de recettes que de dépenses, et utiliser cet "excédent" pour s'équiper ; 2) obtenir des aides financières extérieures sous forme de subventions ; 3) emprunter, donc s'engager à rembourser ; 4) ou faire réaliser des équipements publics par le privé, sous forme de délégation de service public ou d'appel à projet avec conclusion d'un contrat de bail de longue durée, l'investissement revenant à la collectivité au terme de la délégation ou de la location. On peut bien sûr combiner les trois premiers moyens pour certains équipements publics, et utiliser le quatrième pour d'autres.
UN OBJECTIF : RÉUSSIR À S'AUTOFINANCER
Lorsqu'une commune a une capacité d'autofinancement très faible, c'est-à-dire lorsqu'elle dépense presque autant qu'elle ne perçoit, on ne peut guère compter sur ce premier moyen. C'est la situation que connaissait mon prédécesseur qui aurait pu utiliser les aides exceptionnelles que La Seyne recevait alors du Conseil général pour stabiliser structurellement les finances au lieu de diminuer de 10 points les impôts locaux, ce qui l'a contraint à emprunter beaucoup pour réaliser beaucoup d'investissements, et ce qui nous contraint, aujourd'hui et demain, à... rembourser beaucoup. Et pour longtemps.
L'endettement, ce n'est pas un problème si on peut rembourser et si ça permet de disposer des investissements nécessaires à une meilleure offre de service public. Mais ça se traine pendant des années. Il faut donc être en recherche constante du bon équilibre, et non se dire "après moi, le déluge", surtout si "après moi", c'est sept ou huit générations.
LES CHIFFRES PARLENT
Qu'en est il ? Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, début 2013, notre capital à rembourser n'est dû que pour 19,5% aux emprunts que j'ai contractés au cours de mon mandat. Les deux tiers (66%) proviennent des emprunts du mandat précédent et, pour 14,5%, du mandat d'encore avant (1995-2001).
Entre 2002 et 2007, la dette est passée de 87 à 135 millions d'euros, soit une hausse moyenne de 9,1% par an. Depuis 2008, elle a continué à croître pour atteindre 146 millions d'euros, soit une hausse moyenne de 2,1% par an. Nous avons donc largement infléchi la courbe, sans nous priver pour autant de l'emprunt nécessaire à nos investissements.
Et notre capacité d'autofinancement ne cesse d'augmenter. Alors qu'elle avait baissé de 4,8 à 2,9 millions d'euros annuels au cours du mandat précédent, elle a constamment grandi, passant de 3,6 millions dès la première année de mon mandat à 9 millions en 2012.
Alors, la route est encore longue, mais nous sommes sur la bonne voie. J'ai appris hier que mon collègue Ange Musso, maire du Revest, dirige une commune qui n'est plus endettée du tout. Pour moi, l'objectif n'est pas du rêve. Nous pouvons aussi y parvenir. Si nous continuons à être rigoureux.