Il y a ceux, candidats appartenant à l'UMP, qui "oublient" de faire figurer sur leurs documents de propagande le logo du parti de N. Sarkozy, dont chacun sait qu'il n'est pas au mieux de sa forme politique. Des fois que ça leur nuise...
Il y a ceux qui, tout au long de la campagne, n'ont parlé que de questions hors sujet, relatives par exemple à la vie municipale, au lieu de donner leurs points de vue sur la politique du Conseil général et du Département, seul objet de l'élection des deux prochains dimanches.
Il y a ceux qui, incapables de dignité et de chasse aux vieux démons, ont cru devoir salir d'autres candidats, notamment en cette fin de campagne.
Il y a ceux qui ont promis la lune alors qu'ils savent bien que les politiques publiques ne le permettent plus, sacrifiées qu'elles sont sur l'autel de la rigueur imposée au peuple tandis que les banques et les grands groupes financiers annoncent des bénéfices jamais vus.
Il y a ceux qui, s'en tenant à s'afficher avec la photo de Mme Le Pen qui distille ses idées populistes et nauséabondes d'exclusion et de racisme, n'ont pas le moindre respect pour leur propre suppléante qui n'apparaît même pas sur leur profession de foi officielle.
Il y a même ce supporter d'un candidat d'ici qui m'a fait froid dans le dos, l'autre jour, en se réjouissant, devant un parterre de personnes qui n'ont pas bronché, du fait que la tragédie du Japon allait occuper les écrans et les esprits, ce qui arrangerait bien sa campagne.
Il y a les principaux médias, notamment audiovisuels, qui se sont bien gardés de sensibiliser les citoyens aux enjeux de cette élection cantonale, préférant qualifier par avance l'abstention de "grande gagnante", afficher des dizaines de sondages concernant une autre élection prévue dans plus de 400 jours, occuper les esprits en distillant chaque jour à leur "une" un nouveau détail sur les horreurs d'un meurtre ou d'un viol, ou alimenter les potins sur la course à la candidature socialiste pour la présidentielle de tel ou tel candidat, dont certain même pas déclaré, histoire d'endormir un peu plus un peuple fatigué des façons de faire d'une classe politique usée.
Il y a ce gouvernement qui, pour la première fois depuis des années, n'a pas organisé de campagne médiatique de sensibilisation à la citoyenneté, en fin d'année, pour inciter, notamment les jeunes, à l'inscription sur les listes électorales.
Mais il y a, à deux heures d'avion de chez nous, des peuples qui se lèvent contre les oppressions dont ils sont les victimes, menés par une jeunesse souvent diplômée mais vivant la misère et le despotisme au quotidien, versant leur sang à l'image de nos ainés des XVIIIe et XIXe siècle, pour avoir enfin droit à décider par eux-mêmes, dans des pays démocratiques, libres, égalitaires et solidaires.
Serions-nous, Français issus du siècle des Lumières, naguère regardés par le Monde comme peuple de référence en matière de valeurs républicaines, aussi sots que nos dirigeants voudraient le croire, pour leur donner raison en dédaignant le vote de dimanche ?
Prouvons le contraire ! Nous sommes regardés par nos frères du Maghreb et du Machreq, et par tous les peuples opprimés du Monde. VOTONS ! (et, bien sûr, mes visiteurs n'attendraient pas de moi que je leur dise autre chose, votons autant que possible socialiste ou, du moins, pour un candidat de gauche...).