Ce n'était déjà pas gagné, mais les mobilités propres et cadencées, tram et RER, indispensables aux résidents et visiteurs de la grande aire urbaine qui va de Saint-Cyr à Hyères en passant par Toulon et chez nous, ont du souci à se faire si le RN est appelé à gouverner le pays.
Le président du parti d'extrême droite a confirmé ses priorités qui étaient déjà gravées depuis 2017 dans le marbre de ses projets. Pour lui, le réchauffement climatique n'est pas un sujet. Les enjeux de mobilités propres n'existent pas. La voiture à moteur thermique redevient la panacée comme au bon vieux temps des années 1970.
C'est dire le peu de cas qu'il fait des avenirs de nos enfants et petits-enfants. Et, chez nous, ce sont deux projets majeurs qui sont gravement menacés.
DÉRAILLEMENT ASSURÉ POUR LE TRAM ET LE RER DU "GRAND TOULON"
Qu'il soit un tramway – qui a notre préférence – ou un bus à haut niveau de service (BHNS, autrement appelé "super-bus"), le transport en commun moderne, rapide, fiable et propre que les habitants de la métropole toulonnaise attendent depuis 40 ans risque fort de ne jamais voir le jour si par malheur l'extrême droite accédait aux responsabilités nationales.
Il en serait de même pour la "navette toulonnaise", cet aménagement ferroviaire qui, comme les RER de la région parisienne, doit permettre de doubler la cadence des trains régionaux entre Saint-Cyr à l'ouest et Hyères et Carnoules à l'est, avec un train toutes les 10 à 15 minutes pour relier entre elles toutes les gares de l'aire urbaine qui s'étend sur un rayon de trente kilomètres autour de Toulon.
Ces deux projets sont essentiels à la réduction de la pollution de l'air dans notre agglomération dont l'atmosphère est coincée entre deux barrières naturelles : celle des monts toulonnais et celle résultant de la pression des entrées d'air maritime. Ils sont indispensables aux mobilités domicile-travail, car les bassins d'emploi principaux se situent de part et d'autre de notre ville-centre. Ils sont primordiaux pour la qualité de vie des résidents et des gens répondant à l'offre touristique locale qui ne doivent plus subir d'interminables embouteillages. Ils sont de première nécessité pour absorber dans des conditions acceptables les nouveaux habitants qui s'installent dans une métropole en expansion démographique. Ils sont vitaux pour casser la ségrégation urbaine découlant des partis pris des années 1960 ayant relégué une partie des populations, notamment les plus pauvres, dans les périphéries.
LE PROGRAMME DU RN CONFIRME LES VOTES DE SES ÉLUS LOCAUX ET NATIONAUX
Or, que ce soit dans leurs votes au Conseil régional, autorité organisatrice des transports départementaux et régionaux, dans leurs votes au Conseil métropolitain, ou dans leurs votes à l'Assemblée nationale sur les engagements financiers des "contrats de plan" dans lesquels s'inscrivent ces grands programmes d'infrastructures, les élus du RN, dont le député sortant, s'opposant ou s'abstenant au gré des délibérations, manifestent bien leur désintérêt pour ces enjeux du XXIe siècle.
D'ailleurs, le programme du RN est explicite : pas un mot sur les transports collectifs, rien sur le rail, que ce soit pour les voyageurs ou pour le fret, renoncement aux calendriers de remplacement des véhicules thermiques par des automobiles propres, opposition aux zones de faible émission, engagement de plans de développement des seules infrastructures routières, etc.
En matière de mobilités – comme sur bien d'autres sujets importants pour l'écologie et la lutte contre l'évolution climatique –, le RN, dont son candidat, député de notre circonscription de l'ouest Var, c'est un bond d'un demi-siècle en arrière.