Il ne doit bien y avoir qu'elle pour y croire. La maire de La Seyne a en effet déclaré à France 3 ce mardi qu'elle est « plus rassurée qu'il y a un an et demi » à propos du groupe CNIM.
Aucun des syndicats des salariés ne manifeste une telle assurance. La Métropole observe un silence prudent. Les acteurs politiques de gauche expriment leurs inquiétudes et leurs exigences. Et l'État lui-même, qui a pourtant apporté plus de 100 millions d'euros d'aides d'urgence à l'entreprise, se rend à l'évidence : en l'absence de contrôle qu'il aurait pu exercer s'il était entré au capital du groupe, le voilà contraint de vérifier ce qu'il en a été de cet appui financier consommé sans effet positif.
UN OPTIMISME QUE NE PARTAGENT NI LES SALARIÉS NI L'ÉTAT
Être « plus rassuré qu'il y a un an est demi », ce n'est pas ce que dit ressentir Force Ouvrière, syndicat majoritaire de la société que certains salariés affirment toutefois trouver bien complaisant avec des dirigeants qui semblent n'avoir pas géré au mieux les aides reçues de l'État et qui, dans le même reportage que celui donnant la parole à la maire, reconnait que « c'est très difficile de sauver tout le monde ».
Ce n'est pas non plus l'avis des autres syndicats de la société (CGC et CGT), qui pressentent que le personnel transverse du groupe CNIM va être licencié d'ici quelques mois.
Et ce n'est même pas l'avis de l'État qui, constatant des « erreurs managériales », a décidé de désigner un "censeur" pour mettre son nez dans la gestion de l'entreprise à laquelle il a accordé plus de 100 millions d'euros en pure perte, au lieu de prendre le taureau par les cornes en les injectant dans le capital de CNIM comme d'autres, dont moi-même lorsque j'étais maire, le réclamions depuis le début de la crise, ce qui lui aurait permis d'exercer un contrôle.
UNE ASSURANCE AFFICHÉE CONTRE L'ÉVIDENCE
Si le président de la Métropole, se disant jadis satisfait des prêts de l'État, observe prudemment une retenue de communication, la maire, en affirmant contre toute évidence être « rassurée », place le sujet sur le terrain politicien, probablement pour justifier les certitudes qu'elle affichait après avoir déclaré que le sujet de CNIM « est le premier dossier [qu'elle] a pris en main » puis qu'elle était « très contente », rappelant sa visite à CNIM et se satisfaisant de la stratégie de l'État qui permettait selon elle de « garder les emplois et la qualité industrielle du groupe ».
On voit malheureusement ce qu'il est.
Cette étrange confiance affichée pour ne pas se désavouer n'est pas de nature à entrainer la population dans une mobilisation aux côtés des salariés si ceux-ci l'estiment nécessaire. C'est pourquoi, de son côté, la gauche continue à être réaliste et à faire entendre un autre son de cloche.
Ainsi en est-il des élus minoritaires des gauches et de l'écologie qui ont obtenu le vote d'une motion du conseil municipal réclamant l'entrée de l'État au capital de CNIM, tandis que leurs partis, dont la Gauche Républicaine et Socialiste, le mouvement politique auquel j'appartiens, continuent, en lien avec les syndicats qui le veulent bien, poursuivent leur mission d'information objective, comme, par exemple, avec le communiqué publié ce vendredi...