Comme relaté dans un précédent article de ce blog, sur les 49 membres du conseil municipal seynois, 17 ont voté une motion demandant l'entrée de l'État au capital du groupe CNIM en grave difficulté, une s'y est opposée, et 31 autres se sont abstenus.
Les abstentions n'étant pas des votes exprimés, la motion a été adoptée. Et c'est une bonne chose, même si un vote unanime lui aurait donné plus de poids. Espérons que la maire l'aura transmise au gouvernement.
Mais il n'est pas inintéressant de regarder de plus près quels élus ont voté pour, et lesquels ont voté contre ou se sont abstenus. Ça peut donner une idée de la motivation de nos édiles à participer au sauvetage de notre fleuron industriel local et national, des postures politiques et politiciennes des uns et des autres qui prennent hélas le pas sur les enjeux économiques et sociaux, et de l'état des solidarités au sein des divers groupes du conseil municipal issus des élections de 2020...
Le tableau ci-après (cliquez ICI ou sur son image pour l'agrandir) expose le détail des votes émis par l'ensemble des 49 conseillers municipaux, tels qu'arrêtés dans le procès-verbal de la réunion du conseil municipal mise en ligne sur le site de la Ville (ICI page 11). Ça corrobore les questions qu'on se posait dès l'annonce des résultats. Et ça en pose d'autres.
Les salariés en détresse du groupe CNIM, leurs organisations syndicales, les patrons et employés des sociétés sous-traitantes et des commerces et services qui bénéficient de la consommation des personnels qui risquent de perdre leurs emplois et de leurs familles, et, au-delà, l'ensemble des Seynois et habitants du bassin économique peuvent à bon droit se questionner...
QUI, À LA SEYNE, DÉFEND L'EMPLOI INDUSTRIEL, ET QUI SEMBLE S'EN MOQUER ? ET POURQUOI ?
Pourquoi tant d'élus n'ont-ils pas voté cette motion ? Quel est le sens des très nombreuses abstentions ? Est-ce un refus obtus de voter pour un texte proposé par le groupe des gauches et de l'écologie ? Est-ce l'inacceptation d'adhérer au contenu de la motion interpellant le gouvernement ? Pourquoi, alors, ne pas l'avoir exprimé et n'avoir pas voté contre ?
Pourquoi la majorité municipale de droite est-elle si divisée sur cet enjeu majeur ? Pourquoi seule une petite minorité de la majorité a-t-elle voté pour cette motion ?
Pourquoi les deux conseillers départementaux du canton La Seyne 1, par ailleurs conseillers de la majorité municipale de droite, ont-ils voté favorablement et, ce faisant, n'ont pas suivi la maire qui s'est abstenue ? La droite départementale est-elle en difficulté avec la droite municipale ? A-t-on demandé aux conseillers départementaux de ne pas mêler leurs voix à celles du nouveau groupe dissident de la majorité qui inquièterait au-delà de La Seyne ?
UNE DROITE TRÈS DIVISÉE ET DES GAUCHES UNIES POUR LA SAUVEGARDE DE CNIM
En tout état de cause, il est une certitude. La majorité issue de la liste de la maire est fort divisée. Outre les dissensions non liées à la question du groupe CNIM, la maire, élue avec 36 colistiers, ne compte plus que 13 fidèles, tandis que 21 autres ont constitué un groupe dissident, un autre l'a abandonnée, et une autre, issue d'une autre liste, l'a rejointe pour de nouveau s'en écarter, ou en être écartée. C'est compliqué et bien peu lisible. On a pourtant besoin d'une unité solide pour La Seyne.
Une chose est sûre, les seuls groupes politiques du conseil municipal ayant été solidaires, unanimes et soudés pour défendre une interpellation de l'État pour qu'il vienne au secours de CNIM en entrant à son capital sont les deux équipes issues de la liste "L'énergie positive pour une ville verte et ouverte", celle des élus des gauches et de l'écologie et celle des élus indépendants, réunies pour plaider ensemble le sauvetage de notre grande entreprise.